Paris Habitat ou comment s’auto-loger dans un quartier chic

L'affaire pourrait faire l'objet d'une série intitulée Tempête dans un panier de crabes. Dans le panier en question s'agitent quelques décisionnaires du CSE de Paris Habitat. L'institution chargée de construire et d'attribuer les logements sociaux de la capitale héberge en son sein une certaine Fatiha O., détonateur de l'intrigue narrée par Le Figaro devenu, pour la circonstance, démêleur de crustacés enchevêtrés.
Par suite d'un changement opportun de syndicat, l'héroïne de cette saga est élue à la « commission logement ». Son rôle consiste à faciliter l'accès des fonctionnaires « maison » à des logements sociaux. Abracadra, tournicoton, quelques mois après sa nomination à ce poste stratégique, Fatiha O. se voit attribuer, par le service dont elle est présidente, un T4 dans une rue du très prisé Ve arrondissement. Arrive alors la tempête promise. Des membre du CSE s'insurgent. Des mails anonymes évoquant une prise illégale d'intérêts circulent. En vain. La directrice de la boutique, Cécile Belard du Plantys, prend fait et cause pour l'incriminée. Les deux syndicalistes, figures de proue de la rébellion, sont exclus du bureau du CSE. Scandalisés, ils portent plainte auprès du parquet national financier. Dans une courte pause publicitaire, nous rappellerons que Paris Habitat fut déjà au cœur d'une sombre affaire de vols de mobilier qui avait amené le directeur de l'époque à sauter de l'avion et atterrir sans encombre grâce à un parachute doré de 500.000 euros.
À la surprise générale, au cours d'une enquête qualifiée de « sommaire » par Le Figaro, l'oie blanche est confirmée dans sa transparence pour ce logement social d'exception attribué à soi-même. Son parcours jusqu'à la terre promise du centre parisien fut une partie d'échecs jouée au centre d'un champ de mines. La cabinet d'audit « Figures » confirme la pureté de l'opération. « Les accusations en matière de conflits d’intérêts sont totalement infondées », précise le rapport.
Le spectateur, croyant le film terminé, se lève. Il doit bien vite se rasseoir. Les détracteurs de la désormais voisine des bobos les plus huppés de la capitale ne lâchent rien. Une conversation enregistrée à travers le mur de son bureau par un espion local aurait révélé un arrangement en vue du prochain organigramme du CSE. L'antique feuilleton Dallas et son univers impitoyable sont de retour. La partie adverse accuse la dame d'avoir ni plus ni moins « passé un pacte de corruption avec la direction de Paris Habitat », laquelle aurait « tout intérêt à avoir de nouveau à la tête du CSE un bureau avec qui elle peut continuer ses magouilles », rapporte Le Figaro. Le climat de rébellion perdure. Les mails anonymes dénonçant une corruption reprennent, Anne Hidalgo est interpellée. L'avocat des deux syndicalistes exclus jure que de « nombreuses autres attributions frauduleuses » seront mises au jour. Au Figaro, le suivi des péripéties de Paris Habitat occupe désormais trois journalistes et une équipe de pêcheurs bretons. La remontée d'un tel panier de crabes est une affaire de professionnels.
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15 commentaires
C’est beau l’administration … Vous avez dit Fatiha. La nomination était-elle au nom de la diversité ?
En 2017, la Cour des Comptes a adressé un courrier au 1er Ministre pour signifier les défaillances des contrôles de l’Ancols.
Eric Pliez, Président actuel nommé par la Mairie de Paris ; celle-ci tire profit de cette nomination.
La pêche en eaux troubles est un jeu dangereux. Mais ils semblent tous oublier qu’un certain ancien président de l’assemblée nationale est tombé pour une affaire de homards.
De bons appartements à squatter
Point de vue d’un libertarien : dès que vous écartez du marché libre, quel que soit le sujet, les magouilles commencent.
Même pas envie de lire l’article jusqu’au bout , tellement je suis écœuré.
c’est toujours pareil ; socialo, islamo-gauchiste etc.
toutes ces espèces devraient être exterminées.
Une « affaire » parmi tant d’autres.
Tout ce qui tourne auprès de la mairie de Paris sent largement la magouille.
De source bien informée, on apprend que le panier contenant ces crabes serait fabriqués dans un osier provenant de contrées où celui-ci est cultivé de façon absolument pas équitable, ce qui va enfler le conflit, sans aucun doute, car la commission d’enquête consacrée à ce sujet crucial est en effervescence…. Comprenez, il y a des priorités, tout de même!
Ne jamais oublier que lors des dernières municipales à Paris, Emmanuel Macron a contraint Agnès Buzyn à se présenter, alors que celle-ci n’en n’avait visiblement pas envie. Or cette candidature a empêché Rachida Dati d’accéder à la mairie et a permis à Hidalgo de s’y maintenir malgré ses pauvres 17 % de voix à cette élection. Et je ne parle même pas des 1.75% de cette même Hidalgo aux présidentielles. On peut ainsi s’interroger sur la sollicitude du président envers une telle candidate. Si on se souvient que le président actuel n’est pas autre chose qu’un crypto-socialiste, ce coup de pouce à la candidature de l’actuelle maire de Paris peut s’expliquer. Et si, on sait qu’Hidalgo et sa grande copine Elisabeth Borne (qui a dirigé la SEMAPA) connaissent les noms de ceux, qui, depuis des années, tous bords confondus, ont pu bénéficier de logements « sociaux », traduire par logements « socialos », on comprend mieux cette histoire.
Il ne faut jamais oublier que depuis Delanoë de bien curieux logements sociaux ont été installés dans le Paris Haussmannien. On peut citer, par exemple, l’obligation qui a été faite à LVMH de construire des logements sociaux (sic) rue de Rivoli lors de leur reconstruction de l’immeuble très moche « rideau de douche ». Des HLM à 12 000 euros le m2 qui dit mieux ?
Comment expliquer, par exemple, qu’un nul tel que Ian Brossat soit devenu, depuis peu sénateur, alors qu’il était chargé pendant des années du logement à la ville de Paris. De mauvais esprits tels que votre serviteur seraient tentés de n’y voir qu’un simple renvoi d’ascenseur.
Tant que la haute fonction publique ou les politiciens continueront à être logée par l’Etat ou les collectivités ce genre de corruption continuera. Ces gens ont un salaire (élevé). Qu’ils se logent dans le secteur privé !!!
« Fatiha O » !! O c’est son nom ou bien c’est comme pour les chances pour la France qui vandalisent, agressent et tuent dont on a la trouille de nommer ?
La corruption en matière d’attributions de logements à Paris n’est plus à démontrer. Elle a toujours existé. Le principe étant de loger des oersonnes influentes qui ont tout intérêt à tenir le couvercle bien fermé. Il y a eu l’affaire du fils Juppé, à cette occasion certaines listes, longues, d’appartements de faveur sont sorties. Le fils Juppé fut puni, les listes furent cachées et tout a continué comme avant. Pour que cette corruption perdure il faut bien augmenter les taxes sur les Parisiens.
L’affaire n’ira pas loin car de tous temps les passe-droit en cette matière ont été la règle . J’ai connu un bel appartement avec vue sur la Cité attribué (depuis 22 ans en 1985) à un couple sans doute méritant, vivant à Pau d’ordinaire, qui en faisait son pied-à-terre de passage,la capitale offrant des opportunités de Grands Spectacles autrement plus attractifs que n’en voient les Palois.
À vrai dire, cette affaire est banale car nous savons bien que tout ce beau monde n’est là que pour se servir. Ils appliquent scrupuleusement le proverbe « Charité bien ordonnée commence par soi-même ».
Et les prochains logements seront loués à ses amis ce qui va surement engendré de gros problèmes de mixité . Voilà , encore une qui profite de sa fonction ……