[La semaine média] Abdul-Malak prend la porte, l’audiovisuel public en deuil

Capture d’écran (4877)

La malédiction a encore frappé. En dépit de ses efforts et de son ancrage très à gauche, Rima Abdul-Malak n’aura pas fait long feu, rue de Valois. « J'espérais parvenir à déjouer la malédiction qui s'est abattue sur le ministère de la Culture depuis plus de dix ans, qui fait que les ministres restent moins de deux ans. Mais cette malédiction est tenace », a déclaré la malheureuse sortante, lors de la passation de pouvoir avec sa successeur, Rachida Dati. Exit l’ex-meilleure amie du couple Macron. Ses sorties sur la loi Immigration et sur l’affaire Depardieu ont définitivement éteint sa bonne étoile. « C’est ça, que le président de la République ne lui a pas pardonné », assurait, vendredi, Aurélie Filippetti, directrice des Affaires culturelles à la mairie de Paris et ancien ministre de la Culture sous François Hollande.

Tristesse et colère à gauche

La pilule est d’autant plus difficile à avaler, à gauche, que l’éviction de la Franco-Libanaise y a été vécue comme une terrible injustice. « Elle avait pourtant, jusque-là, fait un sans faute », prétend, sans rire, France Culture. À deux doigts de saisir les prud’hommes, la radio publique s’est ainsi étonnée du limogeage de « cette technicienne enjouée », « reconnue pour sa capacité d’écoute et sa connaissance des dossiers » et dont l’arrivée aux commandes de la rue de Valois avait été « saluée par l’ensemble des professionnels du milieu ». On attend avec impatience l’impression des tee-shirts « Justice pour Rima ».

Depuis le remaniement, la gauche est en larmes. Elle pleure celle qu’hier, encore, elle appelait affectueusement « Rima ». France Inter a beau répéter à longueur d’émission que la nomination de Rachida Dati est « une prise de guerre », « un coup dur » pour la droite, son ton railleur ne trompe personne. L’éviction d’Abdul-Malak est avant tout un coup dur pour la gauche. Il suffit de lire la presse : Libé a regretté le départ d’un ministre qui s’était élevé contre une « loi scélérate » ; Télérama s’est ému de la voir « quitter le ministère de la Culture comme une rock star » ; L’Obs a salué le courageux « combat » que la quadra avait mené contre Vincent Bolloré et ses « idées ultraconservatrices »

Une alliée de poids en moins pour le service public

Les médias de service public n’ont bien sûr pas été en reste. Directrices de France Télévisions et Radio France, Delphine Ernotte et Sibyle Veil avaient fait le déplacement, vendredi dernier, pour rendre hommage au ministre sortant. Dans une vidéo captée par TF1, on les voit parmi les groupies debout en rang d’oignons, attendre sagement le passage de leur amie pour l’applaudir et lui claquer la bise, la larme à l’œil.

Quelques internautes n’ont pas manqué de dénoncer cette séquence, y voyant une « scène surréaliste et, a priori, jamais vue dans l'histoire de la Ve République », la manifestation ostentatoire d’une « consanguinité gauchiste » en totale infraction avec l’indépendance dont se drapent d’ordinaire ces mêmes médias. On ne saurait mieux dire. Reste à voir, maintenant, si Rachida Dati osera donner un bon coup de pied dans cette fourmilière.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 17/01/2024 à 17:00.
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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

27 commentaires

  1. On croit rêver ! Les deux déclarations les plus fracassantes de la part de Rimal Abdul Malak concernent des domaines qui ne concernaient en rien son ministère : la position de l’ARCOM vis à vis des médias dépendant de M. Bolloré et l’éventuel retrait de la Légion d’Honneur de Gérard Depardieu. Et les crocodiles de verser leurs larmes sur cette éviction qui aurait dû intervenir dès la première sortie de route de l’intéressée, si on avait eu un gouvernement et un président dignes de ce nom.

  2. Il y a vraiment 2 mondes antagonistes dans ce pays, l’un qui se réjouit de son effondrement, l’autre qui le déplore.

  3. Puisqu’il est seriné en permanence aux français que la culture française n’existe pas, ce ministère de l’a-culture est-il vraiment nécessaire ?

  4. Dati n’est là pour personne d’autre que pour elle-même, par orgueil personnel.Elle veut être la 1ere quelque part. Et aussi pour Macron, comme Sarko, son 1er boss. Rien ne changera au fond. La L’audiovisuel public sera toujours de gauche. Idéologie nocive puisque se moquant des tendances majoritaires. Jusqu’à ce que la vraie Droite prenne le pouvoir. Et redonne enfin le pouvoir au Peuple.

  5. Rachida Dati , à La Culture, espérons qu’elle va commencer par tailler drastiquement dans les subventions allouées aux différents journaux et à la presse de gauche en particulier

  6. « […] le courageux « combat » que la quadra avait mené contre Vincent Bolloré et ses « idées ultraconservatrices »… ». Je ne vois pas là quelque chose qui ressorte de la mission d’un ministre de la culture… je ne retiens de son action que les subventions données, avec notre argent, à des réalisateurs de navets glorifiant le vivre ensemble et les racailles de banlieue, films qui ont été totalement délaissés par le public (moins de 20 000 entrées pour les meilleurs), la dénonciation de « vaincre ou mourit » racontant le martyr des vendéens, l’annonce qu’elle va peser de tout son poids pour censurer CNews, BD Voltaire et autre média qui ne pensent pas comme elle. Elle s’est désintéressée de pans entier de notre patrimoine en déshérence au point qu’il faut faire appel à Stephane Berne pour tenter de sauver nos églises et nos châteaux… Bref hormis faire plaisir à ses copain de gauche qu’a-t-elle fait ?

  7. Franco libanaise un non sens pour un ministre de la France. La double nationalité est à abolir des la majorité. Tu fais ton choix et tu vit dans le pays de ton choix.

  8. Au revoir madame , non plutôt adieu , vous ne nous manquerez pas et n’avez pas brillé dans vos fonctions .

  9. A chaque fois que je lis RIMA, je pense Régiment d’Infanterie de MArine, il m’étonnerait qu’elle se sacrifie pour la France !

  10. Le bilan de Rima Abdul-Malak en matière de culture est désastreux. Au delà de son idéologie et de l’orientation qu’elle veut donner aux artistes, suffit juste de regarder ses résultats. Le ministre de la culture c’est aussi et surtout le ministre des vieilles pierres ! Pas simplement celui des pièces de théâtre et des festivals. Or, l’action du ministère des vieilles pierres est désastreuse : châteaux, églises, domaines, et autres monuments historiques tombent en ruines en version accéléré et aucun plan de sauvegarde n’a été dévoilé. Pas davantage pour ses prédécesseurs non plus, accordons lui. Et si la politique culturelle était au moins un succès, ce serait au moins ça. Mais ce n’est même pas le cas, car le cinéma français n’intéresse plus personne, les musiques et séries françaises pas davantage, les mangas se vendent en plus grand nombre que les BD, plus personne ne va au théâtre, etc. Donc le résultat est désastreux en tout point. Même si cet échec est imputable aussi aux anciens ministres de la culture. Ce n’est peut-être pas une question de moyens, mais juste de travail et de talents.

    • Le théâtre est de moins en moins accessible et ne parlons pas des salles de prestige comme l’opéra Garnier ou Bastille. Réservées à une élite par les prix pratiqués. Et même une élite mondialiste pour servir de vitrine française de notre culture. Il faut voir la débauche de moyen pour ces endroits prestigieux qui emploient plusieurs milliers de personnes sans parler des artistes pour faire fonctionner tout cela. Le prix des places est en conséquence. Pour la culture populaire on aura le droit aux films sociologiques qui aborderont tous les problèmes sous l’angle gauchiste. Formater les esprits par la propagande . C’est pour cela qu’ils ont tant de succès !!
      Le gouffre s’agrandit entre les plus riches et la classe moyenne. Pour l’élite l’excellence pour le menu fretin la moraline !

  11. Après Pap à l’instruction publique,on avait eu droit à une papesse à la culture. Que d’erreurs de casting pour des ministères de première importance pour un pays comme le notre, un pays qui dans ces deux domaines s’était illustré dans le passé par son exceptionnel dynamisme.

  12. « Rima A M aura fait long feu  » . Faire long feu = ne pas durer. Cette expression vient des mèches. Une mèche qui fait long feu est une mèche qui flambe vite.

  13. Qui donc veut-on pendre ? … La ou les ministres ? Le gouvernement ou le ministère ?
    De toute les façons la gauche bien pensante continue de râler et veut d’abord vilipender madame Oudea-castera ! Non mais !
    Ensuite, on continue avec Rachida Dati…. Ne peut elle pas porter un T-shirt comme tout le monde devrait le faire ?
    Encore ensuite on enchaîne avec Stéphane Séjourné…. Mais là dans ce cas présent je m’interroge ! C’est un cas d’école !

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