+29 % l’entrée au Louvre : mieux vaut être un migrant en situation irrégulière

PYRAMIDE DU LOUVRE

La hausse du ticket d’entrée au Louvre fait bondir les visiteurs : ce 15 janvier, il est passé de 17 à 22 euros, soit +29 %. Le Louvre explique cette forte hausse par l’augmentation des dépenses énergétiques (+88 %). Selon France Info, il s’agirait aussi de financer une seconde entrée (celle de la pyramide est engorgée) et d’acquérir de nouvelles œuvres. Curieux, s’agissant d’un musée qui bénéficie, pour ce faire, de fonds publics, d’un fonds de dotation privé, et qui fait régulièrement appel au public pour l’acquisition d’une œuvre particulière (« Tous mécènes ! »).

Cette hausse de tarif pourrait-elle être rédhibitoire? Dans une faible mesure, vu la proportion de visiteurs qui entrent gratuitement, soit « 40 % de la totalité des visiteurs et 60 % des visiteurs français annuels du musée ». C’est peut-être là le vrai motif de la hausse du tarif d’entrée du musée : la volonté de maintenir un accueil de qualité « sans modifier son régime de gratuité très étendu ».

Prime à l’irrégularité

Voici un échantillon du public qui ne paye pas : les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents des pays de l'Espace économique européen, les personnes handicapées, les enseignants, les journalistes, les étudiants de certaines écoles d’art… mais aussi les bénéficiaires des minima sociaux dont l’AME, par définition donnée « aux étrangers en situation irrégulière ». Si vous relevez de cette dernière catégorie, un simple justificatif suffit pour vous ouvrir grand les portes du Louvre.

Cette prime à l’irrégularité n’est pas propre au Louvre. Dans les quatorze musées de la ville de Paris, il vaut mieux être bénéficiaire de l’AME (gratuité totale) que « militaire en tenue » (gratuité uniquement la semaine du 14 Juillet) ! Situation comparable au château de Versailles où les militaires en tenue entrent gratuitement au château de Versailles les huit jours précédant le 14 juillet, mais les bénéficiaires de toute « aide sociale de l’État pour les réfugiés » chaque jour que Dieu fait. Le musée de l’Histoire de l’immigration accorde la gratuité aux bénéficiaires des minima sociaux ; renseignement pris, l’AME est comprise dedans. Encore heureux ?

On ignore la part d’étrangers en situation irrégulière qui profitent de la gratuité au Louvre, car les entrées concernant les exonérations sociales sont indifférenciées au niveau de la billetterie. On peut penser qu’elle est minime, vu la surreprésentation des migrants venant de pays musulmans (Afghanistan, Maghreb), pour lesquels nudités et références chrétiennes sont diabolo-idolâtriques. Mais cette gratuité est symbolique de la politique immigrationniste. Le sans-papiers doit avoir, par principe, accès aux musées.

À l’IMA, les clandos ne sont pas les bienvenus

L’économiste Françoise Benhamou juge idéale une politique tarifaire basée sur « une part de gratuité pour les publics les plus jeunes et les publics en difficulté » et sur « des prix nettement plus élevés, […] pour des gens qui ont les moyens ». Symptomatique oubli de la classe moyenne qui ne bénéficie pas de la gratuité mais qui a de moins en moins de moyens. Classe elle-même en difficulté, elle n’a d’autre choix que raquer ou se priver de visite. Effet du socialisme classique (Mme Benhamou a conseillé Jack Lang au ministère de la Culture en 1991-1993).

Or, grand manitou de la gratuité des musées, Lang mène une politique fort différente à la tête de l’Institut du monde arabe. Si le détenteur de la carte diplomatique d’un pays de la Ligue arabe y entre gratuitement, le bénéficiaire de l’AME paye plein pot. À l’image des pays arabes peu empressés d’accueillir des migrants ? Là encore, la politique tarifaire est révélatrice.

Résumons: oui, le billet à 22 euros au Louvre, surtout si ce n’est que pour se prendre en selfie devant Mona Lisa, c’est cher. Mais la gratuité a un coût et, quand « c’est l’État qui paye » (axiome hollandien), c’est en réalité un autre citoyen qui débourse. Le « monde de la culture » qui proteste contre la hausse du billet du Louvre est-il mûr pour remettre en cause certaines gratuités, dont l’AME et ses droits afférents ? On en doute.

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Pas étonnant que nous soyons en faillite, a force d’élargir a tous et toutes la gratuité ce sont toujours les mêmes qui payent c’est comme cela qu’un pays se paupérise et c’est bien ce qui arrive a notre France.

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