Ciotti s’ouvre à droite, les caciques LR s’enferment dans le cordon sanitaire

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Souvenez-vous : le 4 février 2023, BV recevait Guilhem Carayon. Le président des Jeunes Républicains revendiquait une droite de panache, n’hésitant pas à déclarer : « Aujourd’hui, LR ne trahira pas, j’en suis certain. » Entendu, les valeurs de la droite. « Ne trahira plus » ?, se demandait alors l’auteur de ces lignes. Il ne faudrait jamais douter de la jeunesse ! En effet, car ce 11 juin 2024, Guilhem Carayon, qui était neuvième sur la liste de François-Xavier Bellamy, soutient l’initiative d’Éric Ciotti de passer un accord avec le Rassemblement national. C’est donc l’épreuve de vérité pour les LR.

 

Mettre fin à « l'entre-deux »

 

On sait que l’on va mourir mais on ne veut pas le croire. On savait qu’un jour ou l’autre, le moment viendrait où les LR devraient mettre fin à « l’entre-deux », pour reprendre les mots de Nicolas Dupont-Aignan, saluant l’initiative d’Éric Ciotti. On ne savait pas quand, on ne savait pas comment, mais l’on ne voulait pas le croire, on ne pouvait plus le croire quand on l'espérait, tant le fossé s’était creusé entre ce qu’on appelle la « droite républicaine » et « l’extrême droite ». Et pourtant, cette « expérience » d’une alliance entre ces deux droites avaient bel et bien existé par le passé, contrairement aux menteries d’un Gérald Darmanin. Relisez ce témoignages publié par BV, il y a deux semaines, qui rappelait que Jean-Claude Gaudin avait gouverné la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec le Front national pendant six ans - excusez du peu ! À l’époque, le FN était dirigé par Jean-Marie Le Pen, pas par Marine Le Pen ou Jordan Bardella !

 

 

Aujourd’hui, donc, Éric Ciotti casse un tabou, selon ses propres mots. Mais un tabou qui n’en est pas un pour les Français, s’est-il empressé d’ajouter. Alors, oui, c’est l’épreuve de vérité pour ce vieux parti qui revendique son label de « parti de gouvernement ». Or, Éric Ciotti sait très bien que ce label doit être passé au banc d’essai pour être conservé. Éric Ciotti sait très bien, aussi, que le pronostic vital de son parti est engagé. Il a connu, rappelait-il sur le plateau de TF1, un parti avec un groupe de 300 députés à l’Assemblée nationale. Une cinquantaine durant cette législature qui s’achève. Et combien, le 7 juillet, à ce rythme ? Mais Éric Ciotti a bien compris qu’il ne s’agit pas seulement de sauver des circonscriptions, que l’enjeu est bien plus vaste que cela, qu'il s'agit de la France.

 

 

Alors, bien sûr, cela n’est pas sans douleur. Preuve en est les cris d’orfraie, les gesticulations des Pécresse, Bertrand (deux qui avaient quitté les LR pour y revenir afin de postuler à la primaire de 2022...). Preuve en est l’appel des sénateurs à la démission de Ciotti. Notamment Philippe Bas, qui fut secrétaire général de l’Élysée sous Chirac, qui évoque justement ce dernier : « Éric Ciotti ne peut plus rester le président du parti créé par Jacques Chirac pour unir la droite et le centre après sa victoire de 2002 contre Jean-Marie Le Pen. » Dommage qu’il n’évoque pas le Chirac fondateur du RPR qui en appelait à se lever contre le parti de l’étranger pour ne retenir que le Chirac de l'abandon de la droite ! Bas ne voit pas, ou fait semblant de ne pas voir, que le concept d’union de la « droite et du centre » est mort depuis belle lurette.

 

LR dans une impasse

 

Depuis que Macron a ramassé sous sa coupe le centre et les opportunistes de droite de l’espèce des Darmanin des champs et autres Dati des villes. Dans la foulée, Gérard Larcher, François Baroin, Christian Jacob, Michel Barnier et même les supposés très à droite Bruno Retailleau, Olivier Marleix, Laurent Wauquiez et Michèle Tabarot se sont fendus d’une tribune dans FigaroVox pour dénoncer la position de Ciotti considérée par eux comme une « impasse ». Justement, Ciotti a sans doute compris que dans l’impasse, les LR y étaient depuis très, trop longtemps et qu’il était grand temps de mettre en l’air le mur pour ouvrir un boulevard à droite. Sans doute pour le plus grand bonheur de beaucoup de militants LR, comme le jeune Carayon, qui n’attendaient que cela, et plus largement du « peuple de droite », pour plagier une expression de gauche !

Pour l’anecdote, Sandrine Rousseau s’est invitée sur le perron du siège des LR pour interpeller Éric Ciotti : « Honte à vous ! », s’est-elle exclamée. La caricature incarnée du piège tendu à la droite par Mitterrand, il y a plus de quarante ans, et dans lequel les caciques de LR tombent encore à pieds joints et à tombeau ouvert...

 

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

90 commentaires

  1. Merci Monsieur Ciotti de nous offrir la possibilité de nous exprimer, nous qui sommes bâillonnés depuis tant d’années par ces vieux qu’ont d’l’âge, et qui doivent maintenant entrer en EHPAD, et nous laisser faire autrement. Ils se sont suffisamment gavés les gros porcs (v. Larcher, entre autres…)
    Et je précise que je suis juste plus vieux que ceux-là même que je ne supporte plus depuis longtemps…

  2. Unique de voir ces grands stratèges LR dont certain comme Pecresse ne représente plus rien et ne sera jamais réélue et bien d’autres pas loin d’un départ à la retraite avec un bon matelas comme tous ces Sénateurs qui gardent leurs privilèges, ou des Présidents de Région qui sont de vrais nabab .C’est gens se moque de l’avenir du parti LR, seul compte leur situation personnelle .SI CIotti n’avait pas entamé cette approche avec le RN peut être qu’aux législatives il n’y aurait pas eu suffisamment de députés LR pour former un groupe….Un parti sans ou avec peu de députés est un parti mort ! A leur place je remercierais Ciotti d’avoir sauvé les meubles!

  3. Courageux Eric Ciotti !
    Les Bertrand, Pécresse, Copé, Wauthier, etc. qui osent donner des leçons. Quelle honte.
    Quel bonheur de ne plus avoir d’adhésion dans ce groupe, et ce, depuis de nombreuses années.

  4. Que ces donneurs de leçon LR qui ne risquent rien (sénateurs et autres présidents de régions) continuent à enterrer le seul qui veut survivre. Ils seront les membres d’un parti fantôme qui aura plus de membres que d’électeurs.

  5. Les LR genre Retailleau nous préparent un coup de Jarnac: c’est chez eux, alliés bien nécessaires à un Renaissance perdu, que Macron espère trouver un premier ministre après les élections. Bien sûr ils donnent des leçons de gaullisme, mais ce sont eux les imposteurs du gaullisme, qui se vendront à un président fossoyeur de toute souveraineté française.

  6. Les  » caciques » de LR en sont encore là ? A tomber dans le piège ridicule du fameux  » cordon sanitaire » mitterrandien ! C’est pathétique. Pas étonnant que ce parti soit en voie de disparition, et tant mieux pour la France.
    Pour qui se dit  » responsable politique »,  » le cordon sanitaire  » actuellement , devrait être mis autour de LFI, ( qui insulte la république), et de la Macronie qui inflige un véritable naufrage à notre pays depuis 7 ans. Une gouvernance indigne d’un pays démocratique, une dette abyssale, une insécurité grandissante, une pauvreté à tous les niveaux, et un président qui ne parle jamais de paix mais de  » guerre » ! C’est bien la Macronie qui mérite d’être enfermée dans un cordon sanitaire, et chassée du pouvoir.

  7. Mon souhait est que les LR disparaissent définitivement du paysage politique, ces gens sont indignes de leurs électeurs et surtout de la France. Ex: R.P.R -U.M.P-L.R

    • Que voulez-vous, ce ne sont que des gaullistes avec une figure de proue qui a pactisé avec Staline, ouvert les poste ministériels majeurs aux communistes en 45 et passé un traité avec l’algérie pour faciliter la pénétration musulmane en France. Et on appelle çà un patriote, et on lui fait des statues dans tous le pays. Ce petit colonel n’a jamais honoré le commando Keiffer. C’est dire son orgueil.

  8. Sans doute avec certains grincements des verrous commencent à sauter. Il y en aura d’autres, en France et ailleurs. « faire barrage à l’extrême droite » n’a jamais constitué un programme. Aujourd’hui encore moins qu’hier. A cette droite-là de prouver ses vertus humanistes et non racistes. De nouveaux partenaires doivent l’y aider et même l’y contraindre. Bon courage et bonne chance, la France.

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