[SATIRE A VUE] Mise en Seine réussie pour Anne Hidalgo

@Jordan Florentin
@Jordan Florentin

Il faut être beau joueur. La baignade d'Anne Hidalgo dans la Seine est un franc succès. Depuis la triste mise à l'eau d'Amélie Oudéa-Castéra, le fleuve est passé de verdâtre à bleu azur, le ciel s'est éclairci, les quais sont joyeux. Sur le pont Marie, une foule s'est massée pour assister à l’événement. Dès le premier pied dans l'eau, des applaudissements retentissent. Les bobos sont à cran : « Pourvu qu'elle flotte ! »

À l'inverse du ministre des Sports intégralement recouvert de caoutchouc, la combinaison s'arrête au-dessus du genou, les bras sont à nu. Un frisson parcourt l'assemblée. Non. Plus de peur que de mal. Le maire de Paris n'ira pas jusqu'à s'immerger sans aucune protection. Les résultats bactériologiques ont donné un taux d'Escherichia coli acceptable... Mais tout de même ! Il faut maillot garder. Les nageurs des JO verront ce qu'il advient de leur tenue après des centaines de mètres parcourus sans combinaison étanche. La surprise est à l'arrivée.

Très à l'aise dans ce fleuve dépollué à grands frais, Anne Hidalgo s'éloigne dans un crawl impeccable. Pendant que le Nouveau Front populaire s'étripe, une certaine édile, dont nous ne dévoilerons pas les intentions, se rapproche dangereusement de l'Assemblée nationale. Les fans trépignent. Trois kilomètres à parcourir et le putsch est à portée de main. L'arrivée d'une force de gauche par la Seine ne fut jamais envisagée. L'instant est propice à un coup de théâtre. Un barrage de castors vers le pont de la Concorde... L'affaire fut rondement pensée.

France Info commente la séquence en direct. Le grand manitou des JO, Tony Estanguet, et le préfet d'Île-de-France, Marc Guillaume, ont rejoint la naïade. Ses rêves de prise du perchoir s'effondrent. Matignon s'éloigne. Sur des canots gonflables, les photographes immortalisent l’événement. La mise en Seine de l'intrépide maire de Paris a généré la venue de médias du monde entier. Brasse papillon, crawl, natation synchronisée : les demandes affluent. Mélenchon est passé pour suivre un cours de popularité en milieu humide. Le Président exige l'exclusivité pour la Loire. Seul sur un banc de sable depuis les européennes. Pas un seul photographe ne s'est déplacé. Le retard d'Emmanuel Macron sur le terrain de la communication est inquiétant.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Un milliard quatre pour assainir en vain l’eau de la Seine. Et cent mille euros à ceux qui analysent cette eau pour qu’ils disent qu’elle est propre à la baignade. Depuis on a perdu la trace d’Anne Hidalgo. Des passants pensent en avoir vu des fragments flotter entre deux eaux. Cela reste à vérifier.

  2. Il n’est pas certain que les badauds applaudisseurs aient eu pour autant l’envie de se baigner aux côtés de leur édile ! Quoique…Tout est possible dans ce Paris déjanté!

  3. Ça commence !
    Je suis certain qu’un grand nombre d’équipes de différents pays refuseront que leurs athlètes se jettent dans la Seine.
    Le président de l’association Tunisie Écologie Abdelmajid Dabbar estime que malgré les efforts des autorités (françaises) pour rassurer l’opinion publique sur la qualité de l’eau de la Seine, ce fleuve est loin d’être assez propre pour l’organisation de compétitions sportives.
    Au suivant !

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