Michel de Grèce, le prince historien, est mort

Capture d'écran
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En ce matin du 28 juillet 2024, c’est le monde de l’histoire, de la littérature mais aussi des monarchies européennes qui perd l’un de ses plus précieux princes. Michel de Grèce s’est ainsi éteint à l’âge de 85 ans à Athènes, entouré de son épouse la princesse Marína Karélla et de ses proches.

 

Un prince de sang

 

Né à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, le 7 janviers 1939, à Rome, Michel de Grèce était le seul et unique enfant du couple princier formé par son père Christophe de Grèce et sa mère Françoise d’Orléans. Par son sang, il était lié alors à de nombreuses familles royales d’Europe comme celle de Danemark, les Orléans, les Romanov, les Windsor ainsi que les Bourbons d’Espagne. Il était le petit-fils du roi des Hellènes Georges Ier, prince de Danemark. Perdant son père à l’âge d’un an, Michel de Grèce a voyagé pendant sa petite enfance à travers une Europe tourmentée par le nazisme avant d’arriver en France en 1948. Par malheur, sa mère disparaît à son tour en 1953. Désormais seul, le jeune prince est élevé par son oncle, le comte de Paris Henri d’Orléans, qui lui fait connaître la France, sa culture et son histoire. Cependant, lorsqu’il n’était pas en train d’étudier en France, Michel de Grèce se faisait la joie de passer quelques moments en Grèce en compagnie de ses cousins Constantin, futur et dernier roi des Hellènes, et la princesse Sophie, future promise du roi d’Espagne Juan Carlos. À propos de son titre et de sa condition de membre d’une famille royale, Michel de Grèce disait, en 2023, à Fox News, qu'« être prince, c’est être comme tout le monde, mais ne pas être considéré comme tout le monde […] [Les gens] ont toujours une fausse impression. Ils imaginent toujours que nous avons des palais, des bijoux, beaucoup d’argent, que nous faisons tout ce que nous voulons. […] Mais pour nous qui sommes une ancienne monarchie […] pour être franc, nos titres ouvrent parfois des portes - pas partout et pas dans tous les pays. » En effet, la Grèce, en raison de la dictature des colonels installée en 1967, fut pendant longtemps fermée aux membres de la famille des souverains des Hellènes. Par miracle, le prince Michel fut l’un des rares à pouvoir continuer à résider dans le pays.

 

Un père, un historien et un écrivain

 

Après avoir été diplômé de Science Politique à Paris, Michel de Grèce se maria en février 1965 avec l’artiste grecque Marína Karélla. Heureux et amoureux, le couple eut deux petites filles, les princesses Alexandra et Olga, qui donnèrent à leur tour cinq petits-enfants au ménage princier. Féru d’histoire, Michel de Grèce se mit à écrire de multiples ouvrages sur les familles royales, leur passé ainsi que leurs secrets. Ces livres permirent à de nombreux lecteurs d'aimer, apprécier et en apprendre plus sur la vie des anciennes têtes couronnées qui firent la France mais aussi le reste de l’Europe. Malgré ces attaches avec notre nation française, le prince Michel a toujours gardé un lien profond avec l’ancien royaume de ses ancêtres : la Grèce. Habitant là-bas pendant de longues années, c’est au cœur d’Athènes, et après avoir été hospitalisé, que s’est éteint ce grand prince historien, ce 28 juillet 2024.

 

Réactions et pleurs

 

Michel de Grèce ne disparaît pas dans l’indifférence. En effet, seulement quelques heures après son décès, certaines personnalités, qui l'ont approché et connu ont rapidement manifesté leur peine. Ainsi, Stéphane Bern est l’un des premiers à avoir annoncé le décès du prince. Il dit à son propos qu'« il était un grand seigneur, un ami et conteur merveilleux, un témoin exceptionnel de l’Histoire et, je peux témoigner, un mari, un père et un grand-père fabuleux. Je pleure aujourd’hui un modèle de gentilhomme comme il en existe peu, son humour et sa curiosité me manquent déjà. J’adresse à la princesse Marína et à toute sa famille mes condoléances sincères et émues. Le soleil de Grèce a perdu aujourd’hui de son éclat. » Frédéric de Natal, spécialiste des monarchies, le décrit à son tour comme « l’un des derniers témoins des grandes heures de la monarchie grecque. Auteur, historien reconnu, il était d'une simplicité et d'une humilité naturelle. Un homme passionné et passionnant. »

Pour l’heure, aucune information à propos de ses funérailles n’est encore connue, mais aucun doute que ces dernières verront le rassemblement de nombreuses personnalités de nos monarchies européennes.

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Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Lire ou relire Le Palais des larmes, où le romanesque rejoint l’Histoire de l’Empire de Constantinople du VIème siècle.

  2. Il semble que ce sont de gens de qualité qui disparaissent que nous aprécions qui signent notre déclin de notre chère France .

Commentaires fermés.

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