Attentat de la synagogue de La Grande-Motte : le tsunami antisémite continue

phénomène de l'antisémitisme en France et son traitement

L’attentat de la synagogue de Beth-Yaacov à La Grande-Motte, dans la banlieue de Montpellier, le samedi 24 août, le jour du sabbat, par un partisan de la cause palestinienne, souligne l’ampleur du phénomène de l’antisémitisme en France. Mais, également, celui de la politique de l'autruche.

Si on ne compte plus les actes antisémites, celui-ci se distingue. « Ce n’est pas seulement un acte de plus depuis le 7 octobre », estime le président du CRIF, Yonathan Arfi. Contrairement à l'attentat de la synagogue de Rouen, le 17 mai, « cette fois, l’objectif, c’était de tuer », dénonce-t-il.  De son côté, le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a rappelé que la lutte contre l’antisémitisme était un combat permanent et que tout était fait pour retrouver l’auteur de cet acte terroriste et protéger les lieux de culte.

Une vague d’agressions accrue depuis le 7 octobre

Mais l'ampleur de la vague est considérable. 887 faits antisémites ont été recensés, au premier semestre 2024, en France, selon Gérald Darmanin, soit près de trois fois plus qu'en 2023 à la même période. « Nous faisons face à une vague […] d’une ampleur, plus rare, plus forte, plus violente. C’est la parole antisémite qui se libère […] Ce sont des violences, des intimidations, ce sont des lettres d’injures, d’insultes, de menaces », disait Gabriel Attal, en mai, lors d’un discours du CRIF. Les Français sont conscients. Selon un sondage de l’IFOP du 5 mai, 76 % estiment que l'antisémitisme est un « phénomène répandu » en France.

Le tabou de l'immigration

Pour Richard Abitbol, président de la Confédération des Juifs de France et amis d'Israël (CJFAI), interrogé par BV, « la gravité consiste à laisser croire ou penser que l’antisémitisme peut avoir une autre cause que la haine pure. Car ce faisant, on devient complice de sa diffusion et de son acceptation. » Il estime que mettre LFI dans « l’arc républicain » du fait de sa « combinaison électorale » est un vecteur de diffusion de l’antisémitisme. « Les phrases creuses telles que "La France sans les juifs ne serait plus la France" ou encore "Attaquer les juifs, c'est attaquer la France ou la République" ne passent plus. Fermez-la, Monsieur le Président ! » s’indigne-t-il.

Pour 21 % des sondés de l'étude IFOP précitée, la prise à partie des Français juifs se justifie en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement israélien. Le chiffre monte même à 35 % pour les 18-24 ans.

Malgré la multiplication et l’aggravation des faits à caractère antisémite, certaines personnalités les condamnent mais refusent d'employer le terme « antisémite ». Tel est le cas, par exemple, de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Tondelier, la Secrétaire nationale des Écologistes. Richard Abitbol, lui, jette un regard lucide sur le phénomène. Il confiait à BV : « Ce qui se passe, aujourd’hui, dans le monde entier tient à une seule chose : la masse de migrants antisémites arrivée dans les pays occidentaux. »

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Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Depuis des décennies on se complaît dans une fable de menace nazi/extrème droite en France. La seule menace violente que j’observe depuis 60 ans (je suis vieux) c’est la gauche avec ses « manif » . Ils ne sont pas « gentils » mais antisémites avérés et actifs.

  2.  » la prise à partie des Français juifs se justifie en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement israélien ». C’est un peu court. Il faut remonter à 624 pour la rupture initiale entre Mahomet, chef des musulmans de La Mecque et les juifs de Médine. Les conflits armés s’exacerberont jusqu’en 627 où les musulmans, vainqueurs de la bataille du fossé, ne firent pas de prisonniers. Ils décapitèrent 600 à 700 juifs, pillèrent leurs biens et plongèrent femmes et enfants dans l’esclavage. Et depuis lors, ça n’a jamais cessé, quels que soient les gouvernements.

  3. L’antisémitisme est proportionnel avec la fabrication de « Français » de papier issus de pays où l’on déteste les Juifs viscéralement !! C’est très simple pas la peine de se poser des questions complexes

    • L’évidence même. Mais le français aime se poser des question pour répondre aux questions qui questionnent ceux qui questionnent et qu’il est hors de question de laisser en dehors de la question. Et on peut continuer longtemps comme çà.

  4. « Pour 21 % des sondés de l’étude IFOP précitée, la prise à partie des Français juifs se justifie en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement israélien. Le chiffre monte même à 35 % pour les 18-24 ans. »

    Cela signifie peut être que =
    1- ces 21 à 35% savent la définition du mot sémite (et donc que les is raéliens ne sont pas à majorité sémite, contrairement aux palestiniens
    2- que c’est le gouvernement de ce petit pays qui est anti sémitite puisqu’il tue des vrais sémites.

    3- Ils connaissent la définition du mot « génocide » et ont assez de morale pour ne pas accepter qu’on génocide une population (dont une majorité de femmes et d’enfants) pour agrandir son territoire (et au passage récupérer ses ressources naturelles).

    Certes, de là à tuer des personnes innocentes, c’est non acceptable!
    Il est vrai que dans le camp adverse, ces faux sémites pour la plupart, n’ont pas exprimé un cas de conscience lorsqu’ils ont bombardé des églises à Gaza, et personne en france et ailleurs ont plaint les chrétiens tués .

    Alors non, on ne doit pas approuver l’agression de juifs en france ( agression du fait d’une religion), c’est pour moi une évidence. Mais on doit aussi pouvoir critiquer un génocide évident (question de morale et d’humanité).

      • Le mot « JUSTIFIE » doit faire bondir. Les « prises à partie » c.a.d viols, attentats, agressions, prises d’otages, meurtres, etc. sont pour ces gens là JUSTIFIEES !
        Le Commentaire Tara est basé sur les ambiguïtés du mot antisémitisme, sur des allégations fantaisistes et des affirmations fausses, mensongères et insultantes.
        L’odieuse barbarie, l’indicible sauvagerie du Hamas, qui n’a rien à envier aux pires tortionnaires nazis, l’antisémitisme structurel, historique des musulmans n’ayant jamais accepté que les Juifs puissent être autre chose que des dhimmis et avoir un état sur la terre de leurs ancêtres sans parler de ceux qui veulent rayer cet état de la carte: tout cela n’existe pas. Cette dame doit peut être faire partie des 21% du sondage.
        La guerre d’Israël pour éradiquer le Hamas, qui, comme ses sponsors de Téhéran, veut depuis toujours « tuer » Israël et donc les Juifs, est juste. Et n’a rien à voir avec un génocide.

  5. Antisémitisme propage par les incultes de LFI qui confondent religion et Etat. Les ravages de cinquante ans d’éducation nationale dévoyée a des fins politiques et sociétales et détournée de sa vocation première de dispenser les savoirs.

    • Non certains confondent religion (judaïsme) , race (sémite) et Etat (sioniste).
      Et là c’est dramatique. La majorité des israéliens n’et pas sémite, mais pratique le judaïsme et est contre l’Etat israélien (manifestations fréquentes et régulières contre la guerre à Gaza, on en parle peu dans les médias français).

      Et oui, c’est vrai, la majorité des français ne connaissent plus la définition des mots, ce qui provoque des maux.

      • On se fout de cette confusion. Ils sont Juifs et Français, et personne n’a le droit de leur refuser cet état. Et surtout pas ces immigrés qui se prétendent français pour les allocs et autres.

      • Le terme « sémite » ne veut rien dire quand on se mêle de parler de peuples. Il n’a aucun rapport avec l’ethnie et la génétique. Il appartient au domaine linguistique, et c’est une terminologie factice développée par des philologues allemands du XVIIIe siècle qui ont malheureusement empoisonné l’étude des langues levantines (et non « sémitiques »), en créant une classification et un « arbre des langues » totalement fallacieux, mais repris partout. La construction étymologique du mot « antisémite », qui n’a été utilisé que vis-à-vis des Juifs, est impropre car l’adjectif sémite désigne en réalité les peuples parlant les langues sémitiques originaires du Moyen-Orient et du nord-est de l’Afrique, et non une ethnie particulière.
        C’est un allemand Wilhem Marr, exécrable racialiste précurseur des nazis, qui a inventé le terme « antisémitisme » dans un pamphlet antijuif.

    • Déja fait en Palestine (où les églises sont bombardées sous le regard indifférent de la majorité de l’occident et des médias bien sûr) et en france où les phénomènes anti -chrétiens (incendies d’églises, vandalismes d’églises, de cimetières), et allant jusqu’à l’arrestation d’un bus où était écrit : « Stop attacks on Christians »

  6. Quand un sondage montre que dans notre pays une personne sur cinq approuve l’agression de Français juifs, cela devrait faire réfléchir. Quand certains parlent d’antisémitisme « résiduel », il serait bon que quelqu’un leur cloue le bec et mette ces tristes individus devant leurs responsabilités. Par ailleurs, se borner à la question de l’antisémitisme est une erreur, car au travers des Juifs, c’est bien l’Occident, la France et les Français qui sont attaqués, il serait naïf de croire que la haine du Juif ne cache pas une détestation bien plus large. Les événements récents nous montrent une réalité alarmante, l’ennemi est dans la place et il est prêt à commettre le pire, tandis que nos dirigeants détournent le regard.

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