[POINT DE VUE] Paix au Liban : Emmanuel Macron à contre-courant

Capture d'écran présidence de la République
Capture d'écran présidence de la République

Le 26 septembre, le président de la République, depuis Montréal, a évoqué le nombre absolument choquant de victimes civiles. « Israël doit cesser ses frappes et le Hezbollah sortir de sa logique de représailles. » Une fois de plus, du « en même temps » macronien décalé et absurde, mettant sur le même pied d’égalité Israël et une milice terroriste comme le Hezbollah. En s’abstenant de tout commentaire positif sur l’élimination du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, Emmanuel Macron joue contre la France et contre le Liban.

Il joue contre la France d’abord en occultant que cette milice armée issue des milices palestiniennes qui résidaient au Liban dans les années 1970 et 1980, ainsi que son chef, sont responsables des attentats contre les parachutistes français et les marines américains à Beyrouth en 1983, faisant respectivement 58 et 241 morts, presque simultanément. Son silence honteux pour la mémoire de ces parachutistes tranche avec la réaction de Joe Biden, qui a immédiatement estimé que cette élimination était « une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers de civils américains, israéliens et libanais ».

Diplomatie inaudible

Il joue ensuite contre la France en ne comprenant pas que la disparition du Hezbollah est dans l’intérêt du Liban, alors que la plupart des pays arabes du Moyen-Orient se sentent, n’en doutons pas, enfin débarrassés du boulet que constituait Nasrallah et le Hezbollah, dans leur volonté de normalisation des relations avec Israël et de reconstruction d’un Liban libre de son influence. D’ailleurs, Benyamin Netanyahou n’a-t-il pas brandi à l’ONU la carte de la « bénédiction » (Arabie saoudite, Égypte, Soudan, Inde...) contre l’axe du mal (l’Iran et ses affidés, Syrie, Houtis du Yémen et Hezbollah libanais). Notre diplomatie, qui devrait être à la pointe de cette nouvelle donne, compte tenu de notre proximité historique avec le Liban, se trouve au contraire inaudible et en décalage avec la réalité pragmatique du terrain.

Il joue enfin contre le Liban qui, une fois définitivement débarrassé du Hezbollah par les actions militaires à venir d’Israël, pourra reconstituer une armée encore trop insignifiante, reprendre position de la partie sud du pays et permettre enfin le départ de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), présente depuis 1978. Il pourra aussi, la paix civile revenue, réfléchir à la modernisation de sa constitution confessionnelle, recréer une classe politique indépendante de la pesanteur islamiste du Hezbollah et rebâtir une économie dynamique afin que le Liban puisse de nouveau être considéré comme la Suisse du Moyen-Orient. Acceptons-en l’augure.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 02/10/2024 à 19:57.
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Philippe Franceschi
Consultant en sécurité

Vos commentaires

50 commentaires

  1. E.M pour la paix au LIBAN, mais pour la guerre en UKRAINE.
    Il encore promis 3 milliards d’Euros à ZELINSKI, alors que la France est en déficit excessif ! Est-ce son argent ou celui des français ?

  2. Il n’y a plus de mots pour le définir. Il est allé au delà de tout ce qui était imaginable.
    On ne sait plus quoi dire, sans se répéter. On ne sait palus quoi faire sans sortir des limites… mais soyons certain que l’on peut toujours s’attendre à pire.
    Nous l’avons appris à nos dépends avec son prédécesseur, qui nous subjuguait chaque jour un peu plus.

    FH et sa garde des sceaux (mais aussi JM Ayrault, P. Moscovici, M. Sapin…), principalement, sont responsables du chaos que nous vivons, et notre PR était un de leur collègue.

Commentaires fermés.

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