« Au nom de mon frère » : quatre ans après, le digne combat de Mickaëlle Paty 

© Capture écran C8
© Capture écran C8

« Samuel vient peut-être de se faire tuer devant son collège. Rappelle-moi sur le fixe ». Le jour où Mickaëlle Paty reçoit ce message de ses parents, sa vie bascule. Ce 16 octobre 2020, cette mère de famille, qui menait jusqu’alors une vie tranquille, apprend que son frère aîné, Samuel Paty, a été assassiné et décapité par un terroriste islamiste. Il lui a fallu du temps pour réaliser l’impensable. Mais depuis, Mickaëlle Paty mène sans relâche un « combat pour la vérité », d’une part, et pour « la sépulture de son frère », ensuite.

Ce jeudi 16 octobre, quatre ans après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, C8 diffusera « Au nom de mon frère : Les derniers jours de Samuel Paty », un documentaire produit par Stéphane Simon, avec la participation de Mickaëlle Paty. Un film, que BV a pu visionner en avant-première, qui revient avec justesse et précision sur la descente aux enfers de Samuel Paty, sur les faillites de l’administration, sur les responsabilités de chacun et, enfin, sur le combat de la sœur du professeur.

Un combat « au nom de son frère »

« Ce documentaire va porter à la connaissance d’un plus large public les onze jours de la descente aux enfers de Samuel Paty », explique Stéphane Simon, déjà auteur des Derniers Jours de Samuel Paty : Enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée (Éditions Plon), contacté par BV. « Et ce documentaire est aussi un hommage à Mickaëlle Paty, poursuit-il. Elle aurait pu se contenter d’être la sœur éplorée. Elle est devenue une sœur combattante qui remue ciel et terre pour faire avancer ce combat citoyen contre l’entrisme islamique à l’école ». Pourtant, rien ne prédestinait Mickaëlle Paty, infirmière-anesthésiste de profession, à écrire un livre, à prendre la parole devant les caméras et, surtout, à s’adresser aux sénateurs comme elle l’a fait le 17 octobre dernier. Rien ne prédestinait non plus cette femme à poursuivre en justice l'État français pour qu’il reconnaisse sa responsabilité dans ce terrible attentat. Mais il y a quatre ans, en octobre 2020, Mickaëlle Paty promettait à son frère de « ne jamais le laisser partir ». Depuis, alors, elle œuvre pour que sa mémoire continue à vivre et que plus jamais un professeur ne soit assassiné au nom de l’islamisme.

Le combat que Mickaëlle Paty mène depuis maintenant quatre ans est d’abord « pour la vérité », souligne Jean-Pierre Obin, auteur d’un rapport sur les signes religieux à l’école, en 2004, et interrogé dans le documentaire de Stéphane Simon. Alors que le procès des adultes présumés impliqués dans l’assassinat de Samuel Paty doit s’ouvrir dans les prochaines semaines, Mickaëlle Paty souhaite en effet que « tous ceux qui ont une part de responsabilité dans l’abandon de son frère et dans son assassinat assument et payent », rappelle le producteur. Comme le montre le documentaire, Samuel Paty a été calomnié, mis à l’écart, abandonné de tous (ou presque), avant d’être froidement poignardé et décapité. Au-delà du procès, sa sœur espère également un jour faire la lumière sur les responsabilités et faillites administratives. « C’est un combat citoyen, précise Stéphane Simon. Elle souhaite que les choses s’améliorent, qu’on tire des leçons de ce qui nous arrive, qu’on arrête de baisser les bras ».

Mickaëlle Paty attend des réponses

Mais Mickaëlle Paty ne s’arrête pas là. Elle tente aussi de « faire en sorte que la volonté testamentaire de son frère - Samuel Paty avait confié à ses proches : « Je voudrais que ma mort et vie servent à quelque chose » - soit exaucée », rappelle Stéphane Simon. Dans les écoles, cette fille et sœur d’enseignants travaille donc à « un sursaut de conscience ». « Qu’on arrête les hommages et qu’on fasse preuve de plus de courage pour que nos enfants puissent continuer à aller dans une école où ils seront libres et apprendront à penser de façon critique », précise-t-il.

Auprès des sénateurs, Mickaëlle Paty regrettait, il y a un an, qu’à toutes ses interrogations, pourtant légitimes, on lui rétorque seulement : « Il ne faut pas se tromper d’ennemi ». Aujourd’hui, encore, elle espère que la vérité sera un jour dévoilée. « On ne met pas un "oui mais" après le mot décapitation, en France ; on met un point », conclut-elle.

 

Au nom de mon frère, un documentaire de Stéphane Simon, diffusé sur C8, le 16 octobre à 21h19.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

17 commentaires

  1. J’ai suivi l’entretien de Mickaëlle Paty sur C-News, ce matin. L’émotion était palpable, autour de la table et j’imagine aussi, chez de nombreux téléspectateurs. Je doute que les choses changent… Trop de peurs, d’idéologies mortifères et de lâchetés chez nos gouvernants et dans une majorité de médias et d’administrations. Les souvenirs de Samuel, Dominique, Lola, Philippine, Thomas, Kilian et tous les autres, nous obligent pourtant au sursaut !

  2. Pas « un terroriste islamiste » mais islamique !
    Conforme au coran : voir verset 5 sourate 9 : « Les mois sacré écoulés, tuez les associateurs* où vous les trouverez… »
    * associateur, terme générique pour dire adore plusieurs dieux ! Même le judaïsme et le christianisme sont considérés comme polythéistes par l’islam : verset 30 sourate 9 : « Les juifs disent Uzaïr est fils d’allah, les chrétiens disent Christ est fils d’allah, ils reprennent la parole des mécréants avant eux. »

  3. Après les nounours, les bougies, les marches…Que va t’on faire? Continuer à pleurer en tendant l’autre joue?…
    STOP…

  4. Je ne suis pas particulièrement féministe, mais force est de constater que ce sont les femmes ( soeur, épouse )qui gardent la tête haute et sont combattives dans ce qui apparait comme une guerre de survie de notre civilisation

  5. Les épouses de victimes du terrorisme islamique ont bien raison de dire que « la France a tué » leur conjoint. Oui, nous somme TOUS responsables car nous avons élus des polititocards qui ont permis que de tels actes se produisent et, hélas, se produiront encore, malheureusement.

  6. Tous les hommages à titre posthume les fleurs, les bougies, les plus jamais ça sont des coups d’épées dans l’eau. Les applaudissements hypocrites ne servent qu’à ceux qui les font. En attendant Samuel Paty a subi une mort effroyable et sa famille est profondément affectée à vie. La seule solution est une contre attaque avec sévère répression pour mettre fin à cet islamisme mortifere. Ce n’est pas demain la veille avec les pantins politiques que nous avons en France.

  7. « « On ne met pas un « oui mais » après le mot décapitation, en France ; on met un point » ! et comme elle a raison cette femme !! y’en a ras le bol de toutes ses excuses, ses manière de minimiser l’impensable, de cette lâcheté immonde – J’espère et je souhaite que la vie de ceux et celles qui auraient pu venir en aide à Samuel Patty, et qui ne l’ont pas fait volontairement ait le poids de leurs lâcheté au quotidien dans leur vie !

  8. Bien dur combat que le sien, elle lutte contre tous les pouvoirs qui ont rendu possible ce qui est arrivé à son frère. Il est par ailleurs probable que les médias subventionnés, ceux pour qui l’étranger est une chance pour la France alors que l’électeur RN n’est qu’un « bas de plafond » méprisable, ne contribueront guère à soutenir son action.

    • D’accord avec vous, mais il ne faut quand même pas oublier, que les premiers responsables sont les électeurs par leurs votes, qui on élu, réélu ou laissé réélire, ceux qui ont emmené la France ou elle en est!

      • Vous avez raison , et ces gens vous font parfois regretter d’être dans ce que l’on appelle une démocratie parce que celle ci en France ,ne fait pas la démonstration qu’elle serait supérieure à des régimes dictatoriaux ou dirigistes . Entre les abstentionnistes qui s’en lavent les mains,les bobos dans leur bulle , les gauchistes hors sol , tous profiteurs du système, on se pose la question autour de l’affirmation que « la démocratie est le pire des modèles à l’exception de tous les autres! » .
        La question ne se poserait pas avec les islamistes au pouvoir , nous n’aurions plus à nous soucier de la démocratie ou pas , ce serait le califat et la charia sans autres alternatives .
        Il faudrait y rélféchir avant que cela arrive parce que nous ne sommes pas à l’abris par rapport justement à la faiblesse crasse de notre « démocratie » .

      • Je ne l’oublie pas et crains d’ailleurs d’en faire une obsession puisque je trouve la responsabilité des électeurs à l’origine de la plupart des maux qui affligent notre pays. Sans ces électeurs, les médiocres et malfaisants qui ont provoqué l’effondrement de la France n’auraient jamais été portés au pouvoir.

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