[SATIRE À VUE] Des libraires vent debout contre le livre de Bardella

Capture d'écran X
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À la suite du refus d'affichage de la SNCF, des libraires se drapent dans leur liberté de choisir. Le livre de Bardella Ce que je cherche ne figurera pas dans leurs rayons.

La SNCF en refuse la publicité, des libraires la vente. La sortie, prévue le 9 novembre, du livre de Jordan Bardella Ce que je cherche suscite une levée de boucliers du côté des porteurs de valeurs. On est chez nous et c'est à nous de décider de la parole que nous souhaitons diffuser. Ainsi se résume la position des résistants à la pluralité d'opinions. C'est un barrage filtrant qui s'érige lors de chaque publication d'un ouvrage marqué à droite. Tenanciers et vendeurs se lèvent comme un seul homme. « On est chez nous ! » est le cri du cœur lancé dans les interviews des quelques libraires de Lyon, Niort et Poitiers parues dans 20 Minutes et La Nouvelle République. « Le travail du libraire, c'est de sélectionner, de faire des choix », revendique l'un d'entre eux.

Liberté de choisir, de sélectionner, de refuser ce qui ne rentre pas dans les critères de la maison. Les Charles Martel locaux repoussent celui qu'ils estiment inadapté à la culture du lieu. Bienvenue au RN ou chez Reconquête. Le résistant libraire y trouvera matière à conforter ses principes. Comment renforcer les contrôles aux frontières de sa boutique, comment faire cesser l'invasion des Éditions Fayard récemment rachetées par Bolloré. Deux responsables de l'un de ces bastions de la bien-pensance ont décidé de couper court à toute tentative d'incursion en territoire bobo. Elle ont décidé « de ne plus vendre les titres » publiés par l'horrible Breton. Rideau fermé à titre préventif. Le livreur passera les bouquins « comme il faut » par une trappe aménagée sous la porte. Le mouvement se durcit.

Après avoir lu Ce que je cherche en cachette, l'un de ces bloqueurs de littérature incorrecte aurait trouvé Bardella un peu mou. Trop peu intransigeant. À la recherche de conseils pour bien brûler les ouvrages clandestins qui seraient parvenus à s'immiscer sur les étagères, il ne vit que modération, pas d'allume-feu en guise de marque-page. Un laisser-aller à tous les chapitres qui ne reflète en rien les valeurs humanistes du métier.

À Lyon, chez Terre des livres, une responsable nous rassure : « On a bien un Mein Kampf pour un universitaire et un livre de Zemmour pour un autre chercheur. » On a ses petites friandises dans l'arrière-boutique. Elles font office de pense-bête. Quand la peur vient à manquer, un saut dans le même panier où ont été placés les deux auteurs, et ça repart ! Un oubli de l'amalgame martelé depuis quarante ans ? Et hop ! voilà les employés requinqués, prêts à bouter Bardella hors des murs.

« C’est l'essence même de notre travail que de choisir », insiste l'un des libraires consultés. Les Français attendent désormais qu'il leur explique en quel honneur ils n'auraient pas cette même liberté dont Bardella est l'un des défenseurs.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

115 commentaires

  1. Tant mieux, les librairies indépendantes en vendront plus !
    Soutenez leur travail, Livres en famille vous remercie

  2. j imagine la sncf refusant de me vendre un billet de train jugeant l a ville de destination pas a leur gout

    • de toute façon il y a un bon moment que je trouves tous mes livres chez Amazon car même avec la livraison c’est moins cher que chez mon libraire et il a pas tour ce que je veux la plus part du temps mais par contre les bouquins d’extrême gauche et de gauche ont les trouvent allez dans les supermarchés eux aussi les vendent

  3. C’est Amazon qui se frotte les mains. Ces libraires gauchos se plaignent de la concurrence, je leur souhaite de disparaitre et sans regret. Il doit quand même se trouver des libraires honnêtes et respectueux de leurs client quelque soit leurs opinions politiques.

  4. Combien sont-ils, ces « libraires » à la pensée téléguidée qui semble toutefois ignorer le mal qu’ils font à l’ensemble de leur profession, de plus en plus délaissée pour les « ventes à distance »…

  5. Ces librairies se refusant à vendre le livre de Jordan Bardella sont sans doute celles qui gagnent leur pain en vendant Mein-Kampf d’Adolphe Hitler ou le Petit Livre Rouge de Mao ! Si elles font faillite et disparaissent, personne ne pleurera.

  6. Depuis la censure des libraires, ma bibliothèque s’enrichit sur Amazon. Un bouquin rare à 60€ m’est arrivé en un mois des eu pour 15€ en parfait état port compris. Messieurs les libraires, continuez à clouer vos cercueils.

  7. Il faut remercier tous ces gens qui prônent la tolérance mais…uniquement pour leurs idées, ils font une superbe publicité à ce livre qu’ils refusent de vendre acpvant de l’avoir lu ( drôles de libraires)
    Nous l’achèterons donc sur internet et boycotterons ceux qui refusent de le vendre.
    Mais le tout bien sûr au nom de NOTRE liberté d’expression.

  8. On se fiche de ce que pensent ces libraires, ils ont de par leur métier obligation d’information auprès du public ce que trop de médias font, par ailleurs le RN est un parti politique comme un autre : l’Arcom devrait sanctionner mais c’est vrai c’est un organisme inféodé à la macronie et à la Gauche…

  9. Les libraires sont un des maillons de la démocratie à travers la diffusion des livres d’opinion , ils ne doivent pas choisir si ils ont pignon sur rue sion de s’attaquer à la liberté d’expression . Un barman ne va pas refuser de servir un type parce qu’il lui semble qu’il est de droite , et les ouvriers qui impriment le livre de droite devrait aussi refuser de le faire parce que pas dans la ligne gauchiste?

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