[AU TRIBUNAL] Des mensonges réitérés d’une collégienne à la décapitation 

Ce 4 novembre s'ouvrait le procès de l'attentat d'Eragny-sur-Oise à Paris. © Bvoltaire
Ce 4 novembre s'ouvrait le procès de l'attentat d'Eragny-sur-Oise à Paris. © Bvoltaire

Ce 26 novembre, la foule se masse aux portes du palais de justice, sur l’île de la Cité. Dans la salle des grands procès, où se déroule depuis plus de trois semaines le procès de l’attentat d’Éragny-sur-Oise ayant coûté la vie à Samuel Paty, les bancs sont presque tous occupés. La sonnerie retentit, les bavardages cessent et arrive à la barre Zohra*, une jeune fille aujourd’hui âgée de 17 ans. Élève au collège du Bois d’Aulne, âgée de 13 ans au moment des faits, c’est elle qui a lancé la polémique sur le cours de Samuel Paty. Bien qu’absente le jour du cours sur la liberté d’expression, elle prétend à tort auprès de son père que son professeur d’histoire-géographie a discriminé les élèves musulmans et a montré une « photo d’un homme tout nu » (en référence à une caricature de Charlie Hebdo). Un mensonge répété à plusieurs reprises, récupéré par des adultes, qui conduira à la décapitation de Samuel Paty. Jugée il y a un an par le tribunal pour enfants, Zohra a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse.

L’engrenage du mensonge

Jupe plissée, chemise blanche, nœud dans les cheveux… devant les juges, Zohra arbore l’image d’une jeune fille sage et rangée. Mais il y a quatre ans (elle-même l’assume), elle était plutôt du genre « perturbatrice ». Un comportement difficile qui lui vaut plusieurs heures de retenue et même une exclusion de deux jours de son collège. Une situation que ses parents, à en croire les dires de l’adolescente, semblent ignorer. « Je leur cachais mon carnet de correspondance pour ne pas qu’ils voient mes conneries », explique-t-elle à la cour, à demi-voix. Le 5 octobre 2020, pendant un cours donné par Samuel Paty, Zohra se fait à nouveau remarquer. L’enseignant annonce qu’il donnera, le lendemain, un cours sur « Être ou ne pas être Charlie ? » et qu’il montrera des caricatures. Comme le rappelle Mickaëlle Paty dans son livre Le Cours de Monsieur Paty, « il prévient que ceux qui ne souhaiteront pas voir ces images pourront détourner le regard ». La jeune fille s’agite, interrompt son professeur et se voit exclue du cours. Le lendemain, avec l’assentiment de sa mère, Zohra, indisposée, ne se rend pas en classe. Elle n’assiste donc pas au cours de Samuel Paty sur la liberté d’expression et ne voit donc pas les caricatures. Le mercredi 7 octobre, sans aucun lien avec Samuel Paty, la directrice du collège annonce aux parents de Zohra l’exclusion de leur fille pendant deux jours pour son comportement délétère. C’est alors que l’adolescente , « sous le coup de la panique », rapporte à ses parents qu’elle aurait été discriminée par M. Paty et que celui-ci lui aurait montré des caricatures de Mahomet nu. L’engrenage du mensonge est lancé. Dans la foulée, cette calomnie est récupérée par des adultes. Son père, Brahim Chnina, envoie des messages à ses contacts, publie l’affaire sur ses réseaux sociaux, donne le nom du collège et du professeur incriminé, rencontre A. Sefrioui, est contacté par le terroriste...

Insolence et amnésie

« Je n’avais pas envie de décevoir mes parents », se justifie-t-elle, aujourd’hui, devant les juges pour expliquer son mensonge. À plusieurs reprises, pendant ces terribles jours d'octobre 2020, la jeune fille a pourtant été interrogée maintes fois sur son mensonge, mais jamais elle ne s'est dédite. Devant la directrice, devant les forces de l’ordre qui ont enregistré sa plainte, devant un psychologue, auprès de ses amis ou de sa famille… Zohra répète inlassablement la même dangereuse fable. « J’étais trop prise dans mon mensonge, je ne le gérais plus… », répète-t-elle, les yeux baissés. Il faudra attendre le 18 novembre, après trente heures de garde à vue, pour qu’enfin, elle reconnaisse avoir menti depuis le début.

À la barre, l’adolescente se dit désolée. Elle qui n’avait pas présenté ses excuses lors de son procès, il y un an, change finalement d’attitude. Prenant sa respiration, elle commence, les larmes aux yeux : « J’aimerais m’excuser auprès de la famille. J’ai détruit votre vie. Je sais que mes excuses sont dures à entendre mais je tenais vraiment à m'excuser sincèrement. […] Sans mon mensonge, personne ne serait là. » Et elle assure : « Depuis ma garde à vue, je ne dis que la vérité. »

Mais du côté des parties civiles, certains doutent de la sincérité de la jeune fille. Me Le Roy, conseil des parents de Samuel Paty, le souligne en pointant du doigt la « volte-face » de la jeune fille. Il y a un an, alors sur le banc des accusés, Zohra plaidait en faveur de sa relaxe, chargeant son père. Aujourd’hui, alors que Brahim Chnina se trouve à son tour dans le box des accusés, elle déclare : « Si une personne doit être condamnée, ce ne sont pas les personnes dans le box mais moi. » Une autre avocate de la partie civile accuse la jeune fille de se « contredire ». Un autre, encore, dénonce la nouvelle ligne de Zohra qui serait « totalement différente de celle adoptée devant le tribunal pour enfants ». Un dernier pointe du doigt les incohérences entre son témoignage à la barre et les auditions d’autres témoins. À cela s’ajoutent les nombreux trous de mémoire de l’adolescente. Aux questions qui pourraient mettre son père dans une mauvaise posture, elle répond qu’elle ne se « souvient plus ». « Eh bien, vous allez faire un effort ! » lui lance alors Me Szpiner, avocat de l’ancienne compagne et du fils de Samuel Paty, à bout de patience. En vain. Se triturant les mains, Zohra répète qu’elle ne se souvient pas.

L’ambiance se tend alors, dans la salle d’audience. Les avocats de la défense s’agitent, invectivent leurs confrères. Et Zohra finit par se montrer insolente. À Me Szpiner qui l’interroge sur la raison pour laquelle elle avait mentionné à son père une participation de Samuel Paty à la marche pour Charlie Hebdo, elle déclare, sur un ton sec : « Vous pouvez me laisser finir ! », déclenchant un vent de stupeur dans la salle. Une insolence que l’on retrouve dans ses réponses à Me de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, qui résumera : « Vous avez des manières de répondre de quelqu’un qui est habitué aux prétoires. » Il faut dire que l’audition de Zohra semble bien plus stratégique - préparée pour dédouaner son père, diront les avocats des parties civiles à la sortie de la salle - que spontanée. Le président finit par demander une suspension d’audience. Et dans la salle des grands procès, qui se vide petit à petit, résonne encore l'un des conseils du procureur à Zohra : « Aujourd'hui, cette audience est peut-être le moment de dire la vérité. » L’a-t-elle suivi ? Difficile à dire. Dans le public, certains en doutent. La jeune fille quitte la salle, épaulée par son avocate, le regard baissé.

 

*Le prénom a été modifié

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

84 commentaires

  1. Cette Menteuse insolente mérite de passer au minimum 30 ans de Prison _ comme son père d’ailleurs tous DEUX ayant indirectement _mais passivement_ condamné UN HOMME JUSTE à la Mort !!!…
    AUCUNE tolérance comme celle qu’ils ont octroyé au Professeur Samuel PATY !!!…

  2. On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants, nous avons eu, à différentes reprises, lieu d’en douter. Ce qui est arrivé à Samuel Paty est au-delà de l’imaginable. Dans notre France, celle précédant l’invasion, les parents seraient allés voir le prof ou le directeur pour lui faire part de leur mécontentement. Je dois dire que j’aurais été de ceux-là, car montrer des images émanant d’un torchon comme Charlie-Hebdo à des élèves de collège ne me semble pas approprié. Je crois que Monsieur Paty était prof d’histoire/géo. et qu’il aurait été plus judicieux de leur montrer une carte de France et leur apprendre la géographie de leur pays.
    qu’il repose en paix, que les complices de son exécution soient punis et que les profs menacés soient pris au sérieux et protégés.

    • J’achetais Hara Kiri jeune donc pas besoin de prof pour me dire ce qu’est la liberté d’expression sauf que nous sommes tant envahis par cette culture destructrice de la notre, que ce prof a semblé bon de leur expliquer ce qu’est une carricature…erreur. On ne peut pas apprendre à des malades mentaux consanguins à réfléchir.

  3. Et même si l’enseignant avait, comme le dit l’élève, montré des images de nu. Et même s’il avait insulté les musulmans. Et même s’il avait fait pire… C’était à l’institution et à la justice de s’occuper de son cas. On a parfois l’impression que ce sont les mensonges de cette élève qui ont conduit à l’assassinat de S.Paty. Mais non, ce sont les islamistes et leurs sympathisants qui ont organisé cet acte abominable.

    • Ce n’est PAS une impression MAIS une certitude ayant conduit à la MORT un Homme chargé d’Eduquer nos jeunes Citoyens !!!

  4. Elle a certainement été « briefée » par ses avocats et les islamistes, mais grattez un peu le vernis de la repentance, le naturel revient au galop.

  5. « Je ne voulais pas décevoir mes parents… » dit -elle. Même si elle ne présente pas son carnet de correspondance qui – comme son nom l’indique – doit revenir signé sinon l’ administration réclamera une explication; qu’ ont-ils être surpris d’ apprendre qu’ elle était exclue 2 jours ! Et elle peut s’ absenter avec  » l’ assentiment de sa mère » Enfumage à tous les étages. Triste et dangereuse époque.

  6. Pourquoi l’école ne l’ait pas entendue, pour démasquer ce mensonge : elle n’était pas à l’école »….. Tout vient de là. C’est gravissime, il me semble que l’école est responsable d’avoir donné du crédit à cette jeune trop proche des idées de son père, qu’elle protège d’ailleurs aujourd’hui !

    • Non seulement l’école, mais la justice. Combien d’élèves dans cette classe ? Combien dans cette classe ont été interrogés ?

  7. Si, et comme je n’ai pas beaucoup de doute sur le sujet, elle est « française par les papiers », et doit donc répondre de ses exactions devant la justice de ce pays, je reste convaincu de la necessité de réouvrir les « maisons de correction ».
    Pas les fameux « centres ouverts », non !… mais bien les MAISONS DE CORRECTION !!! Urgent me semble t’il…
    Lisez, ou relisez « Les hauts murs » d’Auguste Lebreton, vous verrez qu’on savait corriger les déviants…

    • Tout à fait d’accord avec vous, surtout pas des clubs MED, à la dure sans quoi, ils ‘sen « battent les coudes », mais faut pas rêver nous sommes trop lâches!

    • Oui ! des maisons de correction semblent bien nécessaires, mais nous n’en serions pas là si nous avions des gouvernements dignes de ce nom. Se souvenir de Naël, avant seulement que l’enquête ait été faite, notre président accablait le policier. On interdit une manifestation en souvenir de Thomas et de Nicolas, mais qu’avons-nous fait pour interdire les émeutes à la suite de la mort d’un délinquant notoire et pas sur les lieux du décès mais partout en France, une honte, il faut vraiment se réveiller.

    • Ayant plus de 80 ans bien passés, dans notre jeunesse nous parlions de BAGNE pour les adultes et de Peine de Mort pour les Odieux Criminels (cette option étant abolie par l’Od * eux badinter (avocat de la défense bien sûr vu que les récidives étant acceptées !!! ); concernant les jeunes enfants étaient les maisons de CORRECTION comme précisé par Guy- Noël Albouy…

  8. Vous paraissez surpris par les mensonges de cette « racaille »; n’agissez plus avec votre regard occidental. Ces gens sont fourbes, menteurs, etc…c’est dans leurs gênes. Vous pouvez les prendre la main dans le sac ils jueront sur allah que ce n’est pas eux. Apprenez à les connaitre et vous pourrez ainsi livrer les réalités et ne plus vous laisser prendre par leur victimisation dont ils sont maîtres.
    J’ai vécu en leur milieu aussi ce que j’affirme ce n’est pas en ayant lu des articles.
    Et encore cette affaire de mensonge n’est que l’arbre qui cache la forêt; s’il fallait noter leurs qualités celà se résumerait à une petite ligne écrite en minuscules; en revanche pour l’inverse c’est un livre aussi important que celui qu’ils adorent.

  9. On ne peut avoir que du mépris pour ces personnes qui ne cessent de se contredire, de se renvoyer les torts dans l’espoir d’atténuer les fautes des uns et des autres, mais sans vouloir généraliser c’est une attitude bien entendue dans ces communautés de confession musulmane gangrénée par un islamisme conquérant et surtout aveugle. Que la justice soit faite pour tous ceux et toutes celles qui ont participé à cet assassinat barbare , cela servira sans doute à la réflexion de potentiels radicalisés.

  10. Il ne faut avoir aucune pitié!tout est calculé chez cette provocatrice,elle a la réplique facile avec ceux qui ne sont pas de sa communauté!et puis elle s’excuse maintenant,pour se donner bonne figure,il y a rien à espérer avec ceux genre de vipère,à part peut-être dans le futur encore une affaire criminelle.

  11. Une mauvaise graine, quoi; depuis le début. Le malheur, c’est que cette mauvaise graine a semé le malheur.

    • Elle n’a pu semer le malheur que grâce à la complicité active des autorités, ministère de l’éducation, de l’intérieur, de la justice, et de leur chef à tous, qui n’ont eu de cesse d’abattre toutes les sécurités protégeant le bon peuple contre ses assassins.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois