[PEOPLE] Shaka Ponk : Le groupe s’autodétruit… au nom de l’écologie

Shaka Ponk
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Le rideau est tombé. Après vingt ans de carrière, le groupe d’électro-rock Shaka Ponk a décidé de tirer sa révérence. Son concert donné à l’Accor Arena de Paris-Bercy, samedi 30 novembre, était son tout dernier. Quelles sont les raisons de cette retraite anticipée ? Il ne s’agit ni d’une baisse d’intérêt du public, ni de tensions entre les membres du sextet. Si Shaka Ponk raccroche le micro, c’est par conviction écologique : leurs activités d’artistes auraient un impact trop lourd sur l’environnement. « À un moment donné, c’est compliqué de dire aux gens de respecter la planète quand, toi-même, tu as une activité professionnelle qui est polluante », a expliqué la chanteuse Samaha Sam.

Pourtant, le groupe avait tout tenté pour limiter son empreinte carbone. Repas vegan pour toute la troupe, chasse aux plastiques, rejet de sponsors jugées pas assez vertueux… Restait le problème insoluble du déplacement de milliers de spectateurs qu’implique l’organisation d’une tournée. « C’est une sorte d’échec dans le sens où on n’a pas de solution. Et tant qu’il n’y a pas de solution, on arrête », note aujourd’hui le combo rock, un peu dépité.

L’engagement politique de Shaka Ponk ne date pas d’hier. Au mois de juin dernier, le groupe s’était engagé contre la corrida et traité de « tortionnaires » les maires du sud du pays qui autorisent ce « bain de sang ». Quelques jours plus tard, il avait profité d’un passage au festival Garorock, à Marmande, pour livrer un discours très partisan, à deux jours du premier tour des élections législatives. « Fuck le RN, fuck Macron, avait hurlé sur scène Frah, le leader de la formation. Faites le bon choix, ne vous laissez pas emporter par ces abrutis ! » Et en 2019, déjà, Shaka Ponk avait fait sensation en annonçant le report de sa tournée mondiale pour prendre le temps d’organiser un périple à « impact positif » pour l’environnement.

Coldplay, le groupe pionnier

Si Radiohead ou Tryo ont montré des velléités vertes dès les années 2000, c’est Coldplay qui, le premier, a réellement mis ses actes en conformité avec le discours prôné. Le groupe britannique a ainsi renoncé, en 2019, à défendre sur scène son album Everyday Life, conscient des répercussions environnementales d’un nouveau tour de chant international. Deux ans plus tard, il est reparti sur les routes avec la promesse de réduire d'au moins 50 % ses émissions de gaz carbonique, réduisant le nombre de ses concerts ou usant de panneaux solaires et de LED 100 % compostables. « C’est fantastique de voir des artistes de renommée mondiale s’engager pour la protection de la planète », avait alors salué le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Mais pour The Shift Project, association française qui milite pour « une économie libérée de la contrainte carbone », le compte n’y est pas encore. Coldplay ne s’attaquerait pas suffisamment à certains problèmes centraux, à commencer par la question des transports et de leur coût énergétique. « Leur usage de l’avion reste systématique et leur besoin en pétrole n’a pas du tout été bouleversé », dénonce Samuel Valensi, responsable culture du Plan de transformation de l’économie française pour le Shift Project. Selon lui, les artistes ont l’obligation morale de montrer l’exemple et d’adapter leur vie aux nouveaux enjeux environnementaux. Le militant écolo ne compte d’ailleurs pas leur laisser le choix. « La transition va se faire, qu’ils le veuillent ou non, affirme-t-il. La question, désormais, c’est : est-ce qu’on l’organise ou est-ce qu’on la subit ? »

La décroissance pour tous

Voilà l’idéologie radicale et autoritaire derrière la décroissance prônée par des groupes comme Shaka Ponk ou Coldplay. Une course à la pureté écologique qui n’acceptera aucune limite. Cette entreprise de rééducation et de flicage généralisé ne s’arrêtera pas aux seuls leaders d’opinion. Le citoyen lambda est le suivant, sur la liste. On vous demande déjà d’acheter des voitures électriques qui ne fonctionnent pas, de financer des éoliennes qui ne servent à rien, de ne pas prendre l’avion plus de quatre fois dans votre vie. Bientôt, on vous demandera d’arrêter de faire des enfants… pour le bien de la planète et la survie de l’espèce humaine.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Il faut leur reconnaitre d’ aller en grande partie dans le sens de leurs idées. Ce doit être « un manque à gagner » certain. Si certains politiques, à commencer par le Président actuel pouvait manifester autant de courage ! Et que dire de cet ex-écolos qui avait 7 cartes grises de véhicules automobiles dont 3 au moins étaient au gazole….

  2. Donc je suppose que comme ils sont de très bons élèves ils demanderont le retrait de leurs chansons, vidéos et autres des plateformes de streaming dont on sait désormais qu’elles ont une empreinte carbone non négligeable. Mais bon je m’avance un peu, elles rapportent un peu quand même.

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