Henri IV, le grand ami de François Bayrou
Devenu Premier ministre, François Bayrou est un homme à la longue carrière politique. Fidèle républicain, il possède néanmoins, et paradoxalement, une véritable passion pour l’un de nos anciens souverains : Henri IV. Cette relation et cette admiration, qu'il a nourrie tout au long de sa vie, transcendent les simples limites de l'intérêt intellectuel pour un personnage emblématique de notre Histoire de France. En effet, elles sont à la fois personnelles, culturelles et politiques, et elles auront influencé son parcours d'homme politique
L’enfant du Béarn
François Bayrou possède un lien des plus naturels avec le « bon roi Henri » : celui de la terre. En effet, né à Bordères dans les Pyrénées-Atlantiques, notre Premier ministre est un Béarnais de cœur et de sang. C’est donc sans surprise qu’il fut immergé, dès son enfance, dans une région où persiste encore aujourd’hui le souvenir vivace d’Henri IV. Ce dernier, premier roi de France de la dynastie des Bourbons et enfant du pays du Béarn, y est toujours célébré, des siècles après son assassinat par Ravaillac, comme un héros local et un artisan de la paix après des décennies de guerres de Religion. Ainsi, l’enfance de François Bayrou a été propice à l'éveil d'un intérêt profond pour cette figure historique. N’a-t-il pas écrit lui-même « Tous les enfants de la vallée du gave de Pau mettent leur pas dans ceux d’Henri [IV] » ?
Aimer et écrire
La passion de Bayrou pour le fondateur de la dynastie des Bourbons ne s'est pas limitée à une admiration passive. En effet, il publie en 1994 un ouvrage remarqué et intitulé Henri IV, le roi libre. Cette biographie dévoile ainsi à la France l’interprétation personnelle du règne de ce roi par les yeux de celui qui était alors le ministre de l’Éducation nationale. Cependant, ce livre n’est pas une simple tentative de retracer la vie d’un monarque. En effet, il constitue également une réflexion sur les valeurs politiques et humaines qu’Henri IV incarne, pour François Bayrou : le courage, la tolérance religieuse, le souci du bien-être du peuple et une vision pragmatique et unificatrice du pouvoir.
Henri IV, créateur du centre
Il est également impossible de ne pas voir dans l’admiration de Bayrou pour Henri IV une forme de modèle idéalisé pour sa propre action politique. Comme le roi de Navarre, François Bayrou aspire à être un artisan de paix, unificateur dans un contexte de fractures sociales et politiques. Son engagement pour un dialogue constructif entre des camps souvent opposés, à droite comme à gauche, s’inspire directement de la capacité d’Henri IV à concilier des intérêts divergents, catholiques et protestants, pour le bien commun. C’est cette politique qui valut au roi de France d’être surnommé « le Réconciliateur » par notre nouveau Premier ministre qui n’a pas hésité à déclarer, en 2016 : « Le centre est né avec Henri IV, avec l’idée du pluralisme. »
L’héritier politique du Vert Galant
Enfin, il semble aussi que le Vert Galant soit la bonne étoile de François Bayrou. En effet, le jour de sa nomination comme Premier ministre par Emmanuel Macron coïncide, par hasard ou non, avec la naissance du roi béarnais, le 13 décembre 1553. Un fait que n’a pas oublié de souligner le nouveau locataire de l’hôtel de Matignon en rappelant à tous, également, qu’Henri IV, « son ami, l’un de ses seuls amis, a fondé sa rencontre avec la France dans des temps aussi difficiles, et plus difficiles, que ceux que nous vivons aujourd’hui. Il a fondé cette rencontre sur la nécessité de sortir des guerres stupides, des guerres secondaires, pour se retrouver sur l’essentiel qui est l’avenir du pays. » S’imaginant ainsi, peut-être, comme l’héritier autoproclamé de la politique du roi de Navarre, François Bayrou conclut : « Si je peux, à mon tour, j’essaierai de servir cette réconciliation nécessaire et je pense que c’est là le seul chemin possible vers le succès. »
Ainsi, l’admiration de François Bayrou pour Henri IV ne se résume-t-elle pas à une simple fascination historique. Cette passion puise ses racines dans un lien intime avec sa province natale, dans une volonté de réhabiliter les valeurs incarnées par le roi de Navarre et dans une inspiration politique profonde. Le courage, la réconciliation et le souci du bien commun, à l’image d’Henri IV, seront-ils les piliers de l’action de François Bayrou à Matignon ? L’avenir nous le dira...
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Un vert manteau de mosquées
24 commentaires
Un fédéraliste européen admirateur d’un Roi centralisateur, ça ne manque pas de sel! D’ailleurs, un Roi, c’est précisément ce qui manque à la France…
Au moins avec Bayrou on sait que la France existait au temps d’Henri IV. Parce qu’avec Macron on a appris que nos prof d’Histoire nous disaient n’importe quoi.Quelqu’un avait rectifié : l’Histoire de France a commencée à la Révolution Française. Bon ! nous voila donc avoir gagnée quelques siècles avec Bayrou. Rien que pour ça conservons le un peu, qu’il puisse aller planter son arbre dans le jardin de Matignon…
Henri IV, « son ami, l’un de ses seuls amis, a fondé sa rencontre avec la France dans des temps aussi difficiles, et plus difficiles, que ceux que nous vivons aujourd’hui. Il a fondé cette rencontre sur la nécessité de sortir des guerres stupides, des guerres secondaires, pour se retrouver sur l’essentiel qui est l’avenir du pays. » Il n’empêche que le Bon Roi Henri IV ne fut pas assassiné, en 1610, pour son comportement de « vert galant », par un loup solitaire, Ravaillac, mais bien par un « Fou de Dieu » manipulés par les jésuites espagnols, basés à Bruxelles. Il s’agissait d’empêcher Henri IV d’envahir les Pays-Bas espagnols, tenus sous la férule brutale et sanguinaire du Habsbourg Philippe II ( à l’image de Bachard al Assad). Henri IV constituait une armée de 50.000 hommes dans le but de reprendre, à l’Espagne, les anciens fiefs de France et les terres d’empire de langue française, à savoir la Wallonie (Belgique du Sud) et la Lorraine. Dans ce but, il proposa, en 1605, une alliance aux Provinces-Unies (actuels Royaume des Pas-Bas). Ce fut un échec. Après son assassinat, en 1632 puis en 1635 Richelieu reprit la politique d’Henri IV mais échoua parce que les Provinces-Unies paniquèrent, de nouveau, à l’idée de devenir proche voisine du puissant Royaume de France. Comme quoi ?
On a posé cette question à tous les députés pour tester leurs connaissances historiques : Quelle était la couleur du cheval blanc d’Henri IV » .
Les meilleures copies :
Un écologiste : le cheval était rouge, une militante verte l’avait recouvert de soupe à la tomate pour protester contre le réchauffement climatique.
Sandrine Rousseau : Je ne répondrai pas à cette question puisque le cheval est la plus belle conquête de l’homme. Et en plus s’il est blanc ce doit être l’affirmation insupportable d’une suprématie chevaline.
Louis Boyard et Andy Kerbrat (copie commune) : Le cheval était en pétard et ruait en tous sens. Il était gris de fumée (de la bonne) et de poussière.
Un socialiste : Le cheval était maigre et rasé car on avait dû réduire son fourrage et prendre tout son crin pour financer les déficits de son écurie. Sa peau collée à ses os n’avait pas de couleur
Un LR : Je ne suis pas compétent pour répondre à pareille question. Laurent Wauquiez est agrégé d’histoire, et devrait peut-être pouvoir vous renseigner
Un RN : Je reconnais bien là une manœuvre de Zemmour qui veut encore nous écraser avec ses soi-disant connaissances historiques. Je ne répondrai donc pas à cette question tendancieuse.
Un macronien : Le cheval blanc d’Henri IV devait être blanc, mais aujourd’hui nous le voyons tout en noir. Ce doit être une transition de genre politique.
Et bien si notre nouveau premier Ministre est l’ami d’HENRI IV, c’est rassurant, Mr BAYROU va très certainement suivre l’exemple de ce grand ROI pour remettre de l’ordre dans notre pays comme l’aurait fait ce dernier s’il était encore là. Quoique, HENRI IV n’aurait pas eu à le faire car il n’aurait jamais laissé personne nous envahir, donc le problème ne se serait pas posé.
Le Bon Roi Henri IV a réuni les Français à la pointe de l’épée ! Il a conquis son Royaume après le désastre des Valois sans les avoir jamais trahis. On voit mal le maire de Pau dans un rôle semblable où il ne suffit pas d’aimer la »Poule-au-Pot »pour régner.
Henri IV et son ministre Sully disait : »Labourages et Paturages sont les 2 mamelles de la France ». Espérons que Bayrou soit dans le même esprit. Quant à son comportement avec les femmes, le Vert-Galant, si admiré pour celà à son époque, serait à la notre, et comme Depardieu, abhorré par les hérétiques féministes.