Archéologie en 2024 : une moisson de découvertes pour la France

Capture d'écran
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L’année 2024 a été, une fois de plus, une période faste pour l’archéologie française, offrant à notre pays la découverte de nombreux trésors de notre riche Histoire nationale. Ces trouvailles, fruits de mois, voire d’années, de recherches acharnées, nous permettent d’approfondir notre compréhension des aspects religieux, militaires et politiques de notre passé. Ainsi, c’est une partie de nos racines et de notre identité qui nous est restituée grâce au travail minutieux et passionné de nombreux archéologues.

Patrimoines religieux et funéraires

À l’image des fouilles menées à Notre-Dame de Paris depuis son incendie, qui ont permis de mieux comprendre l’histoire de la cathédrale et certains de ses anciens occupants, beaucoup d’autres chantiers de fouilles ont été entrepris, en 2024, autour et dans des églises françaises, révélant ainsi de nombreux mystères. Parmi ces découvertes, la probable tombe de saint Lubin, premier évêque de Chartres, mort vers 557, a retenu l’attention de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). En effet, l’ultime demeure de cet évêque a peut-être été retrouvée lors de fouilles à l’église Saint-Martin-au-Val, ayant eu lieu le 19 juin dernier. D’autres tombeaux, appartenant à des Français plus modestes, ont également été retrouvés dans des cimetières médiévaux ou gallo-romains, comme récemment à Rezé, en Loire-Atlantique, ou à Bourg-Charente, dans l’ancienne région Poitou-Charentes. 2024 a également marqué une réussite pour les archéologues travaillant sur les ruines de l’ancienne abbaye de Beaumont, à Tours. En effet, les scientifiques et les historiens de l’INRAP se félicitent d’avoir pu fouiller l’intégralité du site en une seule campagne. Selon Philippe Blanchard, responsable scientifique de l’opération, « c’est la première fois, en Europe, que l’on fouille en une seule fois tout l’espace d’une abbaye, jardins compris ».

Les vestiges de batailles et de guerres

Certaines fouilles permettent également de découvrir des sites plus récents, souvent oubliés de notre histoire militaire. C’est le cas, par exemple, de la découverte, en mai dernier, d’un ancien hôpital américain à Savenay, en Loire-Atlantique, établi par les troupes de l’Oncle Sam après leur arrivée à Saint-Nazaire en 1917. D’autres lieux liés à des conflits plus anciens ont également été mis au jour, comme le site de la bataille du pont du Feneau, sur l’île de Ré. Cet affrontement de 1628 entre Anglais et Français, jusqu’alors peu documenté, a pu être identifié grâce à des recherches approfondies. Si les financements le permettent, ce site pourrait même bénéficier de fouilles archéologiques plus poussées en 2025.

Des sites destinés à rester mystérieux

Certaines découvertes de 2024 concernent également des sites très anciens, encore en cours d’étude, tant leur ancienneté et leur mystère rendent leur interprétation difficile. C’est le cas du site de fouilles de Mézières, près de Villedieu-sur-Indre, où ont été découverts les restes de 53 chevaux datant de la guerre des Gaules. L’origine et le sens de la mort de ces animaux restent flous et font encore l’objet de spéculations, tant nos connaissances de la culture gauloise demeurent lacunaires. En effet, cette dernière n’était pas une civilisation de l’écrit mais de l’oral, et les rares informations dont nous disposons proviennent de témoignages romains ou postérieurs à la conquête par Rome.

Face à ces incertitudes, les archéologues font preuve d’humilité et laissent parfois les générations futures, armées de technologies plus avancées et de connaissances plus pointues, répondre à ces questions encore en suspens. C’est pour cette raison que certains sites, notamment préhistoriques, sont réensevelis afin de les préserver. Les techniques de prospection à venir permettront sans doute d’étudier ces sites plus en profondeur sans altérer les artefacts enfouis ni compromettre la vérité historique qu’ils renferment.

Ainsi, ces découvertes nous rappellent l’importance de la recherche archéologique dans la construction de notre mémoire collective et soulignent l’humilité ainsi que l’efficacité des chercheurs face aux mystères encore enfouis. L’archéologie, en France, demeure un pont essentiel entre le passé et l’avenir, permettant à chaque génération de Français de mieux comprendre ses racines et l’importance de la préservation de notre patrimoine.

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Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Savez vous que sur un domaine privé classé comme par exemple un château , si vous entreprenez des travaux , les recherches archéologiques ne sont pas payées par nos impôts mais bel et bien par le propriétaire et ce sont des montants qui peuvent être très élevés et qui sont obligatoires pour réaliser des travaux. Aucune subvention ne peut être accordée. Le comble , c’est que le fruit des fouilles ne revient pas aux propriétaires..

  2.  » nos connaissances de la culture gauloise demeurent lacunaires. En effet, cette dernière n’était pas une civilisation de l’écrit mais de l’oral, et les rares informations dont nous disposons proviennent de témoignages romains ou postérieurs à la conquête par Rome. » Certes mais nous disposons aussi de quelques inscriptions, plaques de plomb, calendrier de Coligny. Et surtout du grand référentiel comparatif irlandais.

  3. C’est pas pour rien que bon nombre de Français se passionnent pour l’archéologie voir même certains étrangers honnêtement, trop peu, venus légalement en France dans un pays qu’ils aiment pour connaitre son passé si riche. Ces gens comme les droits de l’homme qui détournent une noble cause jusqu’aux libre penseur que nous sommes tous quelque part ont l’espérance de trouver le moyens de faire disparaitre notre pays comme un espace libre d’accès a tout le monde voir même aux pilleurs.

  4. Les archéologues découvrent des pépites historiques alors que d’autres veulent remplacer d’autres pépites historiques comme les vitraux de Viollet- le -Duc à Notre Dame. Pour la bagatelle de 4 millions d’euros, de nouveaux vitraux de la plasticienne Claire Tabouret vont remplacer les vitraux actuels qui pourtant n’ ont pas été endommagés par l’incendie. Tout ça pour ce qui ressemble à un caprice d’un enfant roi. Et en cette période de déficit budgétaire, cette décision est sujet à caution. Beaucoup de voix s’élèvent contre ce projet.

  5. Peut-être faudrait-il que nos « libres penseurs et autres droits de l’hommiste » fassent quelques stages archéologiques qui leur permettraient d’être moins sectaires, le mot est faible, concernant le catholicisme en général et l’expositions des crèches en particulier …

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