Décembre 2014 : avant Charlie Hebdo, un ou deux attentats oubliés – voire trois
Début janvier 2025, nous commémorerons les dix ans de l’attentat contre Charlie Hebdo. L’horreur du massacre d’une rédaction journalistique a fait oublier un attentat officiellement reconnu comme tel et deux attaques apparentées qui, fin décembre 2014, touchèrent la France.
Commissariat de Joué-lès-Tours, samedi 20 décembre. Un homme entre, très énervé. Trois policiers s’approchent, il sort un couteau et blesse un policier au cou et à l’oreille aux cris de « Allah akbar », puis poignarde les deux autres. Il est abattu. L’agresseur était originaire du Burundi, défavorablement connu des services de police. L’attaque « ressemble au mode d'action préconisé par le groupe État islamique », dit un enquêteur, et elle est classée officiellement comme attentat.
Dijon, marché de Noël, dimanche 21 décembre. Au volant de sa voiture, un homme fonce sur des passants, aux cris de « Allah akbar ». Il blesse treize personnes et est arrêté. Nesser-Edin B. est « un Français né en France », insiste l’AFP, de mère algérienne et de père marocain. Il explique aux policiers avoir agi pour les enfants palestiniens et tchétchènes. « Allah akbar », c’était pour se « donner du courage ». Connu pour des antécédents psychiatriques, l’homme est déclaré irresponsable pénalement, hospitalisé d’office.
Nantes, marché de Noël, lundi 22 décembre. Une camionnette fonce sur les piétons qui déambulent au marché de Noël. Bilan : un mort et dix blessés. L’homme est arrêté : « Sébastien S. » Un « déséquilibré », selon Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur, tandis qu'est évacuée la piste terroriste : l'homme n'avait pas « de revendication particulière », explique la procureur. Avant la fin de l’enquête, Sébastien S. se suicide en cellule en avril 2016.
Officiellement, donc, un attentat et deux attaques d’origine psychiatrique. Voire, médiatiquement, « trois faits divers » quasi inexplicables : « Ni la piste terroriste, ni un éventuel phénomène de mimétisme ou même une loi des séries ne permettent de relier ces trois faits divers », écrit un journaliste de France Télévisions, quelques jours après les faits. Ou quand les médias publics font du zèle…
Des traits communs
Il faut singulièrement manquer de curiosité journalistique pour dénier à ces trois faits des traits de parenté. Le moyen, d’abord. En août 2017, Libération énumère les villes où des voitures-béliers ont servi à des attentats islamistes : « Berlin, Nice, Jérusalem, Montréal, Stockholm, Londres, et maintenant Barcelone. » Ce mode d’action, explique Libé, s’inscrit pleinement dans les recommandations et d’Al-Qaïda, qui préconise, en 2014, d’« utiliser un camion comme une tondeuse à gazon », et dans celles de l’État islamique qui, parmi les façons de tuer un incroyant, indique : « Écrasez-le avec votre voiture. »
Le lieu, ensuite : les marchés de Noël, appréciés des djihadistes. À Berlin, en 2016, Anis Amri, au volant d’un camion, écrase les gens. Bilan : douze tués, une centaine de blessés. À Strasbourg, en 2018, un homme abat cinq personnes d’une balle dans la tête aux cris d’« Allah akbar ». Il s’agit de Cherif Chekatt, fiché S pour radicalisation.
Ce cri qui tue, « Allah akbar », est un autre trait commun. Mais dès le 28 décembre 2014, Libé désamorce toute interprétation islamophobe, avec une tribune de l’universitaire Ghalib Al-Hakkak. Après les « agressions récentes » [sic] de Joué-lès-Tours, Dijon et Nantes, « Allah akbar » risque d’être réduit « à un slogan de haine, de brutalité, de terreur ». Or, explique-t-il, « une vieille tante, essayant Skype pour la première fois, s'est écriée : "Allah akbar" !” » Une innocente exclamation, inoffensive comme un thé à la menthe.
Toutes ces pieuses considérations seront mises à mal, à grande échelle, cette fois, le 7 janvier 2015… aux cris de « Allahu akbar », dans les locaux de Charlie Hebdo. Un attentat que ni la presse ni la justice n’auront l’outrecuidance de convertir en fait divers ou coup de folie. Le déni a ses limites.
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4 commentaires
Le déni atteint toujours ses limites, mais a permis de perdre du temps et d’augmenter le nombre de victimes. A ce niveau là, ce n’est plus de l’incompétence, mais de la trahison.
Petit rappel, la liste des terroristes ayant frappés en France sur les 5 dernières années :
Larossi Abballa : franco-marocain
Mohamed Lahouaiej Bouhlel : Tunisien
Adel Kermiche : franco-algérien
Abdel Malik Boukezzoula : franco-algérien
Bilal Taghi : franco-marocain
Abdallah El- Hamahmy : Egyptien
Karim Cheurfi : franco-algérien
Farid Ikken : Algérien
Adam Lotfi Djaziri : franco-tunisien
Hamou Benlatrèche : Algérien
Ahmed Hanachi : Tunisien, clandestin
Radouane Lakdim : franco-marocain
Khamzat Azimov : franco-tchétchène
Chérif Chekatt : franco-algérien
Hanane Aboulhana : maroco-algérienne
Michaël Chiolo : franco-italien
Mohamed Hichem Medjoub : Algérien
Sultan Marmed Niazi : Afghan
Mickaël Harpon : Français
Nathan Chiasson : Français
Abdallah Ahmed-Osman : Soudanais, clandestin
Youssef Tihlah : franco-algérien
Zaheer Hassan Mehmood : Pakistanais, clandestin
Abdouallakh Anzorov : Tchétchène
Brahim Aoussaoui : Tunisien, clandestin
Jamel Garchène : Tunisien, clandestin
Donc sur 26 terroristes qui sont passés à l’acte, il y a :
– 13 étrangers. Soit 50% des terroristes.
– 11 binationaux (franco-quelque chose). Soit 42.5% des terroristes.
– 2 Français. Soit 7.5% des terroristes.
On notera aussi que parmi les étrangers, on compte 5 clandestins. Soit 19% des terroristes.
Voilà ça ce sont les chiffres.
Cette année 3 djihadistes franco quelque chose, actuellement en Syrie .On été déchus de leur nationalité française
Presse financée par l’état donc corrompue . Ces gens ne méritent pas le titre de « journalistes » .