[RÉACTION] « Conseiller à quelqu’un de se calmer n’est pas une insulte »

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En attendant la formation du gouvernement de François Bayrou, BFM TV anime une nouvelle émission spéciale :l'Assemblée BFM. Dans ce format, des élus issus des différents partis politiques confrontent leurs idées dans des débats, parfois houleux. Ce mardi 17 décembre, le ton est monté entre Manon Aubry, eurodéputée (LFI), et Julien Odoul, député (RN) de l'Yonne, sur la question de la loi Immigration. Manon Aubry s'est écriée, à l'égard de son collègue : « Ça suffit ! » Et Julien Odoul de lui répondre : « Calmez-vous, prenez un verre d'eau ». La réponse n'est pas passée et Benjamin Duhamel a fini par interrompre l'échange, jugeant le comportement de Julien Odoul « inacceptable ». Pour BV, le député RN a accepté de revenir sur cette séquence médiatique haute en couleur.

 

 

Raphaëlle Claisse. Que révèle cette séquence médiatique au sujet de La France insoumise ? La réaction de Manon Aubry reflète-t-elle l’état d’esprit de LFI ?

Julien Odoul. Cette séquence est révélatrice et montre, finalement, la nature profonde et toutes les dimensions de La France insoumise qui a véritablement été, hier, La France indigne et La France intolérable. Nous avions une personne qui ne supporte pas la contradiction, qui ne supporte pas le débat, qui ne supporte pas le pluralisme et les oppositions, qui était en train de déblatérer des mensonges et des insultes vis-à-vis du parti aux onze millions d’électeurs : le Rassemblement national. Cette personne a totalement perdu ses nerfs avec ses cris, ses hurlements, ses yeux révulsés.

Je me faisais crier dessus et mes électeurs se faisaient insulter. Je me suis contenté de rectifier ce qu’elle était en train de dire, à savoir que le RN est raciste. Elle affirmait, en effet, que nous considérions que tous les étrangers devaient être mis au ban de la société, qu'ils étaient des délinquants en puissance, qu’un tri était organisé en fonction de la bonne couleur de peau, de la bonne religion, etc. J'ai donc rectifié ce mensonge éhonté. Puis je lui ai demandé de se calmer. Il me semble que conseiller à quelqu'un de se calmer et prendre un verre d’eau n’est ni une insulte ni une remarque outrageante ou un propos sexiste. D’ailleurs, je l’aurais dit à n’importe qui, dans la même situation.

Ensuite, il y a eu cette récupération, cette victimisation, pour faire passer la victime pour l’agresseur. C’est systématique, avec l’extrême gauche, qui utilise sans arrêt la victimisation et l'inversion de la charge. Que ce soit pour les policiers et les délinquants : c’est toujours le policier qui est dans son tort et qui est le barbare, l’agresseur, celui qui tue, etc. Ils le font aussi dans le cadre du conflit entre Israël et les terroristes du Hamas : Israël, qui pourtant se défend, devient l’agresseur, la puissance génocidaire, le monstre qui est pratiquement nazifié. Bref, ils le font en permanence.

 

R. C. Qu’avez-vous pensé de l’attitude de Benjamin Duhamel, le présentateur de ce débat ?

J. O. Cette attitude était lamentable. Je le lui ai dit. Je ne me suis pas laissé faire. Je lui ai répondu qu’il prenait parti. Il n’aurait pas dû réagir comme cela. Il n’aurait pas dû tomber dans le piège de LFI. Parce qu’encore une fois, il n’a rien dit quand Manon Aubry, plusieurs fois, s’est emportée et a eu cette attitude-là. Surtout qu’elle n’en est pas à son coup d’essai. Elle avait fait exactement la même chose au moment des élections européennes dans le cadre d'un débat. Elle emploie toujours les mêmes méthodes et vient, ensuite, se retrancher derrière son statut de femme, comme s’il y avait un totem d’immunité.

 

R. C. Antoine Léaument a réagi, sur X : « Julien Odoul est nul, vulgaire et machiste ». Que répondez-vous à ceux qui vous taxent de misogynie ?

J. O. Je n’ai même pas envie de répondre. Être taxé de misogynie par le parti d’Adrien Quatennens, c’est assez cocasse ! Leur ancien député a été obligé de démissionner parce qu’il était visé pour agression sexuelle. Citons Taha Bouhafs, également, qui était inquiété pour harcèlement sexuel… LFI regorge de misogynie. C’est même une cellule de misogynie. Quant à Antoine Léaument, le triptyque dont il m’insulte s’applique très bien à ses collègues : le nul serait peut-être Antoine Léaument ou Sébastien Delogu ; la vulgarité est, je pense, magnifiquement bien incarnée par Ersilia Soudais ; et puis le machisme par Adrien Quatennens ou par un autre…

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

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