Attaque de Mélenchon, exigences de Glucksmann : Bayrou déjà dans l’impasse ?
Ce samedi soir, le nouveau Premier ministre semblait avoir arrimé les LR aux groupes macronistes pour reconstituer le « socle commun » qui soutenait déjà Barnier. Il l'a fait en donnant vraisemblablement des gages à Bruno Retailleau, avec certainement la promesse d'être reconduit à Beauvau. Mais voilà, le maire de Pau, plus centriste que Barnier, se faisait fort d'élargir ce socle étriqué emporté par la censure. Et pour cela, il lui faut obtenir un accord de non-censure des groupes de gauche hors LFI, les socialistes et les écologistes. Un temps, la semaine dernière, l'opération a semblé réussir, Bayrou acceptant de rediscuter de la réforme des retraites. Et puis, jeudi, Olivier Faure a acté l'échec de cette négociation, indiquant que le PS pourrait à nouveau voter la censure.
Il n'en fallait pas plus pour que Mélenchon tacle ses alliés PS : « Il fallait être ou bien très naïfs ou bien très comédiens pour croire que cela pouvait mener à autre chose », a-t-il déclaré, ironisant sur la « fin de l’école buissonnière » pour ses alliés socialistes. Vendredi soir, il franchissait un nouveau pas, promettant une censure dès le 16 janvier à François Bayrou, estimant, dans une interview au Parisien, que le Premier ministre « ne passera pas l'hiver ». Avec un raisonnement cohérent que l'on peut partager, même sans être LFI : Bayrou étant « héritier d'une faillite politique, celle de monsieur Barnier, qui lui-même était l'héritier d'un coup de force, celui de monsieur Macron », « les mêmes causes produiront les mêmes effets ». Selon lui, « il n'y a pas de majorité pour le budget, donc il y aura un 49.3 et, donc, une censure », les déductions de Mélenchon aboutissant à une présidentielle anticipée - son rêve. La dernière vision du prophète LFI est également pertinente : « Ça se finira entre le RN et nous. »
Quoique contestable. Si la présence du RN au second tour de la présidentielle est plus que probable, celle de Mélenchon est loin d'être assurée. En effet, si le NFP est une puissante alliance électorale, tuant dans l'œuf toute velléité d'indépendance des députés PS et Verts, soucieux d'abord de leur réélection dans la perspective d'une dissolution très probable, les tensions entre les deux gauches dites irréconciliables - sauf pour les accords électoraux - sont pour autant très vives. Le cirque de la négociation du PS, cette semaine, avec Bayrou en est un exemple. Les ambitions de Hollande en sont un autre.
Tout comme les demandes faites, samedi, par Raphaël Glucksmann dans un entretien à Ouest-France. Celui-ci a exhorté Bayrou à faire « des concessions importantes » à la gauche, notamment sur les retraites, pour obtenir un accord de non-censure. Glucksmann a-t-il les moyens de relancer ces tractations ? En tout cas, tout comme Mélenchon, il voit clair quand il pressent que la situation de Bayrou, comme celle de Barnier, va « encore une fois offrir à Marine Le Pen le pouvoir de faire chuter, ou pas, le gouvernement en levant ou baissant le pouce à l'Assemblée nationale ».
Pour décoincer cette gauche non LFI, il faudrait céder sur les retraites et sur Retailleau, donc perdre à droite ce qu'il gagnerait à gauche. Telle est la loi d'airain de l'arithmétique parlementaire issue de la dissolution qui s'impose à Bayrou comme à Barnier. Plus le temps passe, plus on se rapproche de nouvelles élections, quelles qu'elles soient, et moins les groupes non macronistes (gauche comme LR) auront intérêt à monter dans le Titanic Macron. Le gouvernement Bayrou n'est pas formé que tout le monde en pressent lucidement la fin. Elle est pas belle, la IVe République ?
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9 commentaires
Mathématiquement la seule chance de bayrou de rester 1er ministre c’est de trouver une alliance avec le Rn et les Lr , soit un virage à droite toute. Il doit le savoir mais il n’osera pas
Quand on voit l’attitude de Bayrou, on a presque de la peine pour lui tellement il parait « vieux, usé et fatigué » comme disait Jospin.
Il a cru que son expérience serait suffisante pour que tout le monde se rallie à son panache blanc.
Il me fait penser aux anciens sportifs, qui vivent sur leurs souvenirs. Ce n’est pas parce que j’ai couru des marathons il y a 30 ans que j’en suis encore capable aujourd’hui.
Ma ligne rouge est qu’au ministère de la Justice on n’y mette pas un second Migaud pour contrer Retailleau. Au contraire, un ferme qui demandera au Parquet de faire appel de tous les laxismes. (enfin, ça n’est qu’un ministère pour l’hiver).
J’ai tout comme l’impression que l’bayrou restera moins longtemps que l’barnier ! j’dis ça, j’dis rien !
Aux francais de décider enfin s ils veulent être sous tutelle islamique ou pas
Français à mémoire très courte, on vient de voter, mais la bêtise humaine n’a pas de frontière puisque pour arriver au résultat que nous connaissons, la chèvre et le loup ont fait copain. Il faut aussi se dire que ce n’est qu’un des actes de leurs organisations pourries.
il y en a encore qui croient que la soupe est bonne, la cuisine aussi a coulé sur le Titanic, et aujourd’hui même l’orchestre du Titanic n’est plus là.
Allons-y et qu’on en finisse ! Et nous verrons qui choisiront les Français. S’ils veulent la Libanisation de la France ou son redressement. Assez tourné autour du pot.
C’est le pied pour ces français de rien qui ont adoubé le Front Républicain..Ahahah!