Beaucaire : la votation pour le maintien de la crèche emporte 98 % de oui !

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Comme tous les ans, ou presque, la crèche de Noël de la mairie de Beaucaire (30) a fini au tribunal. Contrairement à celle de Perpignan ou à celle de Béziers, cette dernière n’a pas trouvé grâce aux yeux des juges. L’édile de la municipalité a pris acte de la sentence rendue par le tribunal administratif le 20 décembre. Cependant, conformément à ce qu’il avait annoncé - ne rien lâcher pour ce qui concerne cette tradition chrétienne et provençale -, il a fait appel et organisé, ce dimanche 22 décembre, une votation citoyenne. Les habitants de Beaucaire devaient répondre à la question suivante : « Êtes-vous favorable à l’exposition d’une crèche provençale en mairie comme cela se fait depuis dix ans ? » La Ligue des droits de l’homme (LDH) avait porté plainte contre cette crèche installée dans l'hôtel de ville.

Ce vote n'a aucune portée juridique mais uniquement politique

Deux bureaux de vote ont donc été ouverts à Beaucaire, entre 8 h et 18 h. La ville compte plus de 15.000 habitants. Selon la mairie, 1.680 Beaucairois se sont déplacés pour répondre à la question posée par le maire de la ville. Le succès rencontré par la votation a étonné l'édile, pourtant connaisseur de sa ville dans laquelle sa famille réside depuis sept générations. Pour BV, il raconte : « Je savais que c’était un sujet qui tenait au cœur des Beaucairois. Mais quand, à 10h30, j’ai vu qu’il y avait une heure et demie de queue, que j’étais forcé de fermer la rue devant l’hôtel de ville pour assurer l'attente des votants en toute sécurité, je me suis dit que quelque chose de fort se passait. » Les résultats, tombés dimanche à 19 heures, donnent une quasi-unanimité en faveur de la crèche de Noël : 98,56 % des suffrages exprimés par cette votation organisée en vingt-quatre heures. Nelson Chaudon avait déclaré : « Si c’est le oui qui l’emporte, ce sera l’accord des Beaucairois pour maintenir la crèche au sein de la mairie. Si c’est le non, la crèche sera démontée. »

Ce vote n’a aucune portée juridique mais uniquement politique. Nelson Chaudon confie à BV, au sujet du résultat du vote : « Je le vois comme une très belle victoire, on a réussi quelque chose. » Il poursuit, exprimant l'importance du maintien de cette crèche : « Je suis amoureux de cette ville, ma volonté, c’est de la faire briller, de faire rayonner nos spécificités locales, nos traditions. Ce que je veux, c’est que quand les gens viennent à Beaucaire, ils y retrouvent ce qu’est Beaucaire. La crèche et ses 300 santons avec la scène de la Nativité sont quelque chose d’essentiel, d’important, qui me tiennent à cœur. » Pour le maire, cette votation avait trois buts : montrer que cette volonté de maintenir la tradition des santons n'était pas une lubie personnelle, la volonté « d'un homme seul, fou ». Ensuite, ajouter cet argument au dossier qui sera présenté au tribunal, quand cette affaire sera jugée sur le fond. Nelson Chaudon affirme que « le tribunal est censé rendre justice au nom du peuple ; le peuple a parlé hier. C’est quelque chose que le tribunal ne pourra pas ignorer. » Enfin, l'objectif était qu'à la veille des festivités de Noël, les habitants de Beaucaire ne se sentent pas seuls dans ce combat pour les traditions. Le maire témoigne : « Les échanges étaient chaleureux, les gens étaient tous d’accord et cela faisait chaud au cœur. »

Certains voient d'un mauvais œil cette initiative de Nelson Chaudon

Si cette démarche a été bien accueillie par certains, d’autres s’en indignent. C'est le cas d'Alexis Corbière, député ex-LFI de la Seine-Saint-Denis, qui a réagi, sur son compte X, à une vidéo de dépouillement des urnes par un mot : « Affligeant. » C’est aussi le cas de Nicolas Hervieu, professeur à Science Po. Selon lui, la décision du maire de cette commune du Gard est dangereuse : « Ceux qui se réjouissent [de cette votation citoyenne] vont vite voir flou si l’on décline cela partout en France. » Il estime que ce mode de fonctionnement permettrait aux maires de passer outre une loi républicaine, la laïcité et une décision de justice. Il décrit ces pratiques comme des indicateurs de... séparatisme !

Ce petit référendum intervient deux jours après la décision du tribunal administratif qui intimait à Nelson Chaudon, le maire de Beaucaire, l'ordre de « retirer la crèche de Noël installée sous l’escalier de l’hôtel de ville dans un délai de 48 heures ». Si ce délai de retrait n’était pas respecté, la mairie serait condamnée à 1.000 euros d’amende chaque jour de maintien de la crèche provençale. Nelson Chaudon, jouant quelque peu sur les mots, avait déclaré qu’il ne lui était pas possible de retirer la crèche puisque « l’exposition culturelle, artistique et festive ne présente pas encore de crèche au titre de la définition du Larousse (reproduction figurative de la scène de la Nativité de Jésus selon les données des Évangiles de Matthieu et de Luc) ». La détermination des habitants enracinés sera-t-elle suffisante pour contrer la plainte déconnectée et idéologique de la LDH ?

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

83 commentaires

  1. Tenez bon Mr CHAUDON,!! !!!! les CHRETIENS sont avec vous. Que la Justice s’applique à faire son travail dans le domaine de tout ce qui plombe le peuple FRANCAIS : terroristes, prédateurs, violeurs, voleurs, racailles, trafiquants etc… etc……

  2. Madame Claisse il me semble que la langue française est assez variée et que l’utilisation du mot « votation «  d’origine suisse est inappropriée. Pourquoi ne pas parler de « vote » tout simplement ? Pour avoir l’air d’une intello ?

  3. 11% de la population Beaucairoise, si je compte bien, s’est déplacée pour voter à l’unanimité pour le maintien de la crèche. ce qui veut dire que 89% des habitants de Beaucaire soit s’en fichent complètement, soit sont contre mais sans le déclarer…. ceci veut dire que le problème n’est nullement résolu à long terme, et que ce vote est à refaire chaque année… Bon courage, Mr le Maire!

  4. Bravo monsieur le Maire !
    La réaction pathétique d’Alexis Corbière montre à quel point les dépités ont oublié leur représentativité du peuple, pour ne considérer que leur petite chapelle idéologique… 
    Honte à ces élus dévoyés et ces intellos qui ont simplement oublié qu’ils étaient au service des citoyens et non l’inverse !

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