[VIVE LA FRANCE] Épiphanies, la grâce de la beauté

InShot_20250110_220306474

C’est assurément l’exposition-événement de ce début d’année à Paris : sous le titre d’Epiphanies, l'artiste figuratif contemporain Augustin Frison-Roche (frère du capitaine Clément Frison-Roche tombé au Mali) expose, du 9 janvier au 26 février, dix-neuf tableaux de tous formats, inédits et spécialement créés pour l’occasion, sous les voûtes majestueuses du collège des Bernardins.

 

 

Épiphanies, c’est à la fois un clin d’œil à cette fête chrétienne qui célèbre la manifestation au monde de Dieu aux hommes, à l’heure où l’on partage nos galettes des rois (n'en déplaise à la municipalité de Marseille), mais aussi le parcours de cette exposition qui invite, comme au temps des Rois mages, à se laisser guider vers une majestueuse étoile, dans un univers de couleurs, de visages et d’attitudes emplies d’intériorité, de contemplation et de recherche de vérité dans la beauté. C’est enfin un écho à la racine du mot - manifestation de Dieu en grec - tel que le rappelait la lettre aux artistes de Jean Paul II, définissant l’art authentique comme une révélation, un dévoilement, une transfiguration : « À tous ceux qui, avec un dévouement passionné, cherchent de nouvelles épiphanies de la beauté ». À des années-lumière de l’art officiel d’aujourd’hui, subventionné, déconstructeurs et abstrait nous prenant pour des Koons ! « Augustin Frison-Roche voit au-delà. Il représente ce que nous aimerions contempler et qu’il nous rend sensible : un monde où la grâce ne fait qu’un avec le sauvage, où l’amour est à réinventer », écrit en préface du magnifique catalogue de l’exposition la romancière Christiane Rancé.

La grâce de la beauté

Ici, c’est la beauté universelle qui règne dans toute sa grâce. L’œuvre de l'artiste peintre et sculpteur est empreinte d’un mélange de majesté royale à l’orientale, et d’humilité dans les regards, les visages, les attitudes de cette nature et de cette culture embrassées qu'il peint à merveille comme de grandes fresques décoratives. L’exposition est magnifiée par l’écrin patrimonial monastique des Bernardins, visité par le pape Benoît XVI qui était venu y célébrer la civilisation européenne née dans les monastères du premier Moyen Âge.

 

 

Comme lors de la première apparition de l’étoile du berger il y a plus de 2000 ans, il faut se hâter, puis s’arrêter à cette exposition nichée au cœur du quartier Latin, car cette lumineuse exposition s’éteindra dès la fin février. À cette date, la monumentale Assomption rejoindra la cathédrale de Cambrai et il faudra, pour s'imprégner de l’œuvre de Frison-Roche, feuilleter le catalogue, gagner les cathédrales de Chartres ou Saint-Malo, où des œuvres de cet artiste inspiré ont rejoint les plus beaux trésors de notre art sacré chrétien occidental. Signe qu'en cette époque troublée, il ne faut désespérer de rien puisque la beauté sauvera le monde.

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois