Musk-Breton : ce que cache le duel violent qui s’envenime
En voilà deux qui ne partiront décidément pas à la pêche ensemble. Du haut de l’Olympe que représentent les audiences de son réseau X, Elon Musk adresse flèche sur flèche à ce symbole de l’eurocratie autoritaire et liberticide, l’ancien commissaire européen Thierry Breton. Dernière amabilité en date, un message expéditif envoyé ce 10 janvier 2025 : « Comportement tyrannique ».
Tyrannical behavior https://t.co/IIIVlxP0YJ
— Elon Musk (@elonmusk) January 10, 2025
Le message ci-dessus est partagé... 40 000 fois. Thierry Breton est dans le collimateur d'Elon Musk et ce n'est pas confortable. Rebelotte le lendemain, ce 11 janvier :
The astounding absurdity of @ThierryBreton as tyrant of Europe https://t.co/fdLp8rbF0M
— Elon Musk (@elonmusk) January 11, 2025
« Absurdité stupéfiante de Thierry Breton, tyran de l’Europe ». Le mot doux (repartagé 18 000 fois !) qui s’affichera sur les écrans des 212 millions d’abonnés au compte de Musk, accompagne les propos de Breton à l’antenne de RMC : « Attendons ce qui va se passer et pour l’instant gardons notre sang-froid et faisons appliquer nos lois en Europe […], si on ne les applique pas, elles peuvent conduire à des interférences : on l’a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne. » L'ancien ministre de l'Économie, qui n'a jamais brillé par son patriotisme, a sans doute pris de mauvaises résolutions en janvier. Lorsqu'il était commissaire européen au marché intérieur (il a démissionné le 16 septembre 2024) avait en effet monté un dispositif redoutable pour museler les réseaux sociaux. Officiellement, il n'a plus aucune fonction. En réalité, il pose sur RMC en garde-chiourme occulte, prêt à priver l’Europe d’un des principaux réseaux sociaux dans le monde...
Une admirable équipe de baillônneurs
La menace de couper X, qui suit en effet les dispositifs patiemment mis en place par le commissaire avant sa démission, placerait la France dans la gracieuse compagnie des pays qui ont franchi le Rubicon et choisi d'interdire X chez eux. On en trouve la liste sur le site Surfshark. Il s'agit de la Russie, la Chine, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran et le Turkmésistan. Ça fait envie ! L’Europe pourrait donc se joindre, nous explique Thierry Breton, à cette admirable équipe de bâillonneurs.
Et comme, « une fois qu’on a franchi les bornes, il n’y a plus de limites » (Alphonse Allais), pourquoi ne pas tripatouiller dans la souveraineté des États jusqu’à interférer dans leurs scrutins électoraux ? Breton répond avec une franchise qui l’honore. « On interférera », utilisant le mot « interférences ». On sent qu’il a voulu parler d’intervention mais les hauts dignitaires européens ont leur sabir : si vous croyez avoir compris, c’est qu’ils se sont mal exprimés. Pour plus de clarté, il faut donc recourir au dictionnaire Littré qui donne cette définition : interférence, « intervention contradictoire, immixtion ». On y est. Breton menace bien d’une intervention de l’UE. Peu importe si l'homme qui s’exprime comme un commissaire politique chargé des pleins pouvoirs n’a précisément plus aucune fonction en Europe. À quel titre s’exprime-t-il ? D'où tient-il ce ton péremptoire ? Détails... L'habitude du commandement ou l'onction européenne, peut-être, favorisent l'usage de menaces qui ne sont pas minces. On ne parle plus de vous priver de dessert...
« On l’a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c’est nécessaire en Allemagne », explique le Français qu'on sent prêt à payer de sa personne. En Roumanie, la Cour constitutionnelle du pays a purement et simplement annulé le scrutin présidentiel le 6 décembre dernier, alors que le candidat d’extrême droite Calin Georgescu, très critique vis-à-vis de l’UE, avait emporté le premier tour. La Cour a évoqué une campagne entachée par des suspicions d’interférence russe. Décidément, les interférences brouillent tout.
Qui est diable ce « on » sinon l’UE avec laquelle le Français n’a apparemment pas tout à fait coupé le cordon ? La réponse a été donnée par Von der Leyen elle-même : « Nous disposons d'informations sérieuses indiquant que des acteurs étrangers se sont servis de TikTok pour interférer dans les élections présidentielles roumaines et nous menons actuellement une enquête approfondie pour déterminer si TikTok a enfreint le règlement sur les services numériques en ne prenant pas de mesures pour lutter contre ces risques. Il devrait être parfaitement clair que, dans l'UE, toutes les plateformes en ligne, y compris TikTok, doivent répondre de leurs actes.»
Thierry Breton ne s'embarrasse pas de ces détails. Dans une réponse en anglais à Musk, toujours sur X, il ironise et dément : « Tyran de l'Europe ? Waouh ! Mais non Elon Musk, l'UE n'a aucun mécanisme pour annuler une élection où que ce soit dans l'UE ». Il précise que la video retweetée par Musk ne concerne pas les obligations de modération. « Perdu dans la traduction... ou une autre fake news », attaque Breton.
Protéger nos démocraties !
Le lecteur reconnaît immédiatement l’eurocrate à son aplomb et à l’usage intensif qu’il fait des mots qui contredisent ses actes. Dans le jargon européiste, nul autre que l'UE ne vante avec autant de conviction la liberté d’expression, la démocratie, le dialogue. Il faut écouter l'inégalable sabir de Thierry Breton évoquant sur RMC le soutien de Musk au parti allemand AfD : « À partir du moment où c'est retransmis en Europe avec une plateforme régulée il doit suivre les règles européennes. Avec l'AfD il faut les suivre. Il est évident, je suis certain, qu'on va prendre toutes les mesures pour s'assurer qu'ils respectent la loi. S'ils ne la respectent pas, il y a des amendes et la possibilité d'interdiction. On est équipés. » Et enfin, cet envoi magnifique, qui manquait à cette démonstration de duplicité : « Il faut faire appliquer ces lois pour protéger nos démocraties en Europe. »
Réponse de Musk ? La diffusion auprès de ses abonnés des mots de l'Allemande Alice Weidel (AfD) qu'il soutient de toutes ses forces : « Alors que nous parlons, 150 bureaucrates de l'Union européenne observent notre conversation pour faire respecter cette ridicule loi sur les services numériques, qui n'est rien d'autre qu'une censure de la liberté d'expression. »
"Now, while we talk, 150 bureaucrats of the European Union are watching us, our conversation, to enforce this ridiculous Digital Services Act, which is nothing else than censorship on free speech."
"Und jetzt, während wir reden, beobachten 150 Bürokraten der Europäischen Union… pic.twitter.com/okROpqctTz— Alice Weidel (@Alice_Weidel) January 11, 2025
Et pendant que les petits censeurs, Jean-Noël Barrot, Thierry Breton et autres, s'agitent autour de Musk, voilà que Mark Zuckerberg (Facebook, Instagram) libéralise ses réseaux et fume le calumet de la paix avec Donald Trump. Pour les commissaires politiques, 2025 démarre mal. Le métier n'est plus ce qu'il était...
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2 commentaires
Bref en ce moment, MUSK à lui tout seul libère la parole dans le vieil occident.. Va-t-il nous libérer du joug woke/socialiste/islamophile/ touchera-t-il aux lois sémites? 40 ans depuis Mitterand on a été patients! Les viols par la « diversité protégée » c’est fait! Les trans c’est fait, le woke c’est fait! restent les pédophiles, les vendeurs d’organes, ou de drogue.. les corrompus , l’immigration forcée façon colonisation. On attend avec impatience la suite de 2025.
Ils l’ont fait en Serbie, Ils l’ont fait en Yougoslavie..Ils l’ont fait au Liban..Ils l’ont fait en Lybie..Ils l’ont fait en Syrie…etc… FAute avouée est-elle pardonnée..que nenni! Rien ne sera oublié;