[CHRONIQUE] Brigitte en mission : il faut sauver le soldat Macron !

Alors que la cote de confiance du président de la République est au plus bas (18 % selon Elabe pour Les Échos), Brigitte Macron a volé médiatiquement au secours de son mari sur les ondes de RTL et de TF1. Au fond, quoi de plus naturel qu’une épouse défende son époux ?

Elle a confirmé qu’il n’était pas dans les intentions d’Emmanuel Macron de démissionner. Il est assez curieux que cette perspective soulève tant de questions, comme si l’hypothèse était absolument contraire à la stabilité de la République, Cinquième du nom. C’est oublier que son fondateur a lui-même démissionné, alors que la lettre de la Constitution ne l’y obligeait nullement. Il s’agissait simplement d’être en cohérence avec l’esprit des institutions, ce dont ses successeurs se sont moqués comme d’une guigne. Ce qui explique l’incertitude politique dans laquelle nous nous trouvons.

Mais il ressortait des interventions de Mme Macron une impression étrange, comme si elle vivait dans un monde parallèle. Certes, elle a reconnu que « la vie est très difficile » tout en affirmant que « la France est un pays de cocagne » dans lequel « on a la santé, on a l’éducation, on a tout… » Sait-elle que, dans nombre de régions de France, il faut attendre cinq mois à un an pour obtenir un rendez-vous de spécialiste ? N’a-t-elle pas lu que la France s’effondrait dans les classements internationaux relatifs au niveau scolaire ?

Madame Macron nous a affirmé que son mari « a tellement à cœur les Français ». Mais ceux-ci n’ont pas oublié certains de ses propos sur « Jojo et son gilet jaune », sur la volonté « d’emmerder » certains d’entre eux, sur la rue à traverser pour trouver du travail ou encore sur la culture française qui n’existerait pas. Sans doute a-t-il « l’amour vache ».

Elle a concédé, avec une certaine condescendance, que les Français « sont très anxieux de l’avenir parce qu’ils ne comprennent pas le présent ». Sans doute parce qu’ils manquent de discernement ou d’entendement ? En fait, ils ont bien compris que depuis des décennies ils ont été mal gouvernés, que le système politico-administratif a fait preuve d’aveuglement idéologique sur bien des questions fondamentales qui se posent à notre société, dont l’immigration, l’insécurité, la sur-administration, la spoliation fiscale, le délire réglementaire de l’Union européenne.

Au demeurant, son illustre époux, lors de la Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs, n’a fait que confirmer les raisons d’être inquiet. Celui-ci a, en effet, justifié le report de l’élection présidentielle en Roumanie parce que le résultat ne satisfaisait pas l’Union européenne, tout en prônant l’organisation de nouvelles élections en Géorgie si besoin était. Pour faire bon poids, il a dénoncé une hypothétique « Internationale réactionnaire » qui viserait à déstabiliser les démocraties. Ce qui signifie que tous ceux qui réagissent contre les dérives du mondialisme libéral sont de dangereux factieux.

Madame Macron a dit que les Français « avaient besoin de sens ». Mais que leur propose donc son mari, lui qui commence ses vœux en se faisant gloire d’avoir inscrit l’avortement dans la Constitution et qui s’apprête à faire introduire l’euthanasie dans le droit français ? Une vue morbide de l’existence. Quel sens, aussi, à une action politique qui veut « en même temps » tout et son contraire ?

Oui, les Français n’ont pas confiance, oui, ils sont inquiets. Tout simplement parce qu’Emmanuel Macron est un homme inquiétant.

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