Tondelier, Rousseau, Pigasse, Breton : l’envie de censure des « progressistes »

Capture d'écran
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Marine Tondelier a ceci de sympathique : elle est franche. Invitée, ce dimanche, du Grand Jury RTL - Le Figaro - Public Sénat - M6, la pasionaria verte a troqué sa célèbre veste pomme pour une veste noire. Le temps d’enterrer… l’usage du réseau X , « ce pelé, ce galeux, de qui vient tout le mal » (La Fontaine). « C’est notre outil de travail », convient-elle. Mais qu’à cela ne tienne, comme une ouvrière en rupture, l’élue d’Hénin-Beaumont est prête à abandonner son outil de travail, mais attention... si toute l’usine participe. « C’est pas moi toute seule, on doit tous quitter Twitter », clame Tondelier, qui a apparemment trouvé une de ces guerres où on ne risque que des médailles. Elle a donc « posé hier la question aux chefs des autres partis du Nouveau Front populaire ». Mais, au fond, elle ne croit pas vraiment à ce grand suicide collectif sur le réseau X, façon secte Moon. Elle a une solution bien plus simple, d’autant plus simple que Thierry Breton et l’inénarrable Jean-Noël Barrot, notre ministre des Affaires étrangères, l’ont exprimée avant elle : « Ce réseau doit être interdit en Europe. » Voilà, c’est simple, c’est franc, c’est massif. Ça ne tortille pas, avec Marine Tondelier. La censure, vite ! Ben oui, parce que X (Twitter), vous comprenez, c’est l’assurance du pire, ici, en France. « Parce que, que je le quitte ou pas, il aura quand même un impact sur le réel, explique Tondelier, il contribuera quand même à déstabiliser les prochaines élections, et on sait que leur ennemi, à Poutine et à Donald Trump, c’est la démocratie en Europe et la force que peut avoir le continent européen contre eux ( !!!). Il faut agir fortement pour protéger notre démocratie ( !!!!) et protéger l’information sur notre territoire. » En clair, laisser les Français s’exprimer librement sur un réseau social, c’est l’assurance du sabotage des présidentielles, de l'assassinat de la démocratie par Trump et Poutine main dans la main, de la ruine du « continent européen » et de la mise en place immédiate d’une information soviétique en France. On en a l’échine humide de terreur.

X, une « machine à désinformation » ?

C’est en effet une autorité qui a relancé cette idée de quitter X : ce 11 janvier, Sandrine Rousseau a invité tous les députés du NFP, dans un message riche en fautes d’orthographe, à lâcher X, « devenue une véritable machine à désinformation, une arme de désinformation massive de la réalité factuelle et la caisse de résonance des courants d’extrême droite ». Relayant le message, la député verte met les formes pour expliquer la démarche : « On se lève, on se casse ! » En provoquant la salle en duel, Cyrano lance, dans la pièce de Rostand : « Que ceux qui veulent mourir lèvent le doigt. ». Les suicidaires n’ont pas l’air si nombreux. Au PS, Olivier Faure se tâte prudemment… « Je me pose la question », dit-il, sur BFM TV. À dire vrai, nous aussi !

On peut sourire, d’autres ne sourient pas. Car en France, le camp progressiste acculé par la nouvelle donne politique aux États-Unis, au Canada où le Macron local a démissionné, en Italie, en Argentine, en Roumanie et ailleurs, donne des signes de panique et se raidit. Rappelons que C8 s’éteindra en février, comme NRJ 12, sur décision de l’Arcom : une grande première en France qui n'avait jamais osé aller jusque-là. Et que ces deux fréquences seront reprises par deux groupes très Macron-compatibles : Ouest France et CMI France de Daniel Křetínský.

Toujours prêts à bondir, les deux Français les plus aveuglément mondialistes, Thierry Breton et Jean-Noël Barrot, menacent le patron de X, Elon Musk (bien placé pour remplacer Bolloré parmi les méchants très très méchants), d’interdire purement et simplement son réseau en Europe.

Une bataille médiatique au grand jour

Une nouvelle voix vient de se joindre à ce chœur des verges, celles avec lesquelles on frappe : il s’agit de Mathieu Pigasse, actionnaire du Monde, de Radio Nova, des Inrocks et de Mediawan, un très gros producteur audiovisuel. Ce 11 janvier, le banquier d’affaires qui cultive depuis longtemps son image de patron de gauche a lui aussi abattu les cartes dans un message X  : « Nous sommes arrivés à un moment critique, avec une polarisation extrême entre deux conceptions du monde : une, ouverte et progressiste, et une autre, fermée, qui repose sur la fermeture des frontières, la fermeture des esprits et le rejet de l’autre. » Autrement dit, entre un sans-frontiérisme mondialiste qui a du sang sur les mains et un retour aux frontières protectrices. « Cette vision est portée par la droite radicale, et un triptyque « MMT » : Milei, Musk et Trump », lance Pigasse, qui ne se cache pas : « Il y a un combat majeur à mener et il se présente avec des moyens inégaux. Je veux mettre les médias que je contrôle dans ce combat, au service d’une conception ouverte du monde, progressiste. » Là aussi, c’est clair. Le patron de presse Pigasse désigne le combat en cours et assume l’idée de durcir la lutte sur le champ médiatique.

Comme après la nuit, le paysage s’éclaire, dévoilant ceux qui prétendaient informer avec objectivité dans leur plus simple appareil, celui du propagandiste et du censeur, qui ont toujours fait bon ménage.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

4 commentaires

  1. Ca vient expliquer qu’ils sont « POUR » la démocratie ! ? …
    Venant de ces « vert-pastèques » ou de Breton, ça pourrait être drôle s’ils étaient en train de faire un discours sur la banquise ! … Sauf qu’ils ont le culot de s’auto proclamer « défenseurs » des droits humains et de ceux de la planète ! …

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