« Il ne méritait pas ça » : les proches de Robin Cotta réclament justice
La semaine dernière, l’histoire de Robin Cotta suscitait l’indignation dans la presse. Ce jeune homme de 22 ans a été sauvagement égorgé le 9 octobre dernier dans sa cellule de prison par son codétenu, Abdelalim M, malgré ses appels à l'aide. Toujours dans l’attente d'une réaction de la part du ministre de la Justice, ses proches continuent de se battre pour que la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort, et pour honorer sa mémoire.
« Rien ne justifiait sa mort »
C’est le portrait d’un jeune homme « très gentil, drôle, faisant l’unanimité » que nous a dressé l’un de ses camarades. Rick connaissait Robin depuis « quatre ou cinq ans ». Bénéficiant d’une grande popularité auprès de ses proches, le jeune homme est décrit comme quelqu’un de « foncièrement gentil et sociable », un garçon sans violence, « très aimé, parce qu’il était très aimable ».
« Robin, c’était quelqu’un qui n’hésitait jamais à aider, même quand il avait lui-même besoin d’aide », raconte Rick en évoquant le caractère de celui dont la mort a sidéré tous les proches. Le jeune homme, loin des figures du grand banditisme qui purgent leur peine dans les prisons marseillaises, assumait « comme un homme » la situation dans laquelle il se trouvait, comme il l’écrivait quelque jour avant sa mort dans une lettre adressée à son père. S’il faisait face à ses addictions qui l’ont conduit à se retrouver devant le juge, il n’avait pas l’intention de fuir devant ses responsabilités. Très coopératif avec la police, il avait même choisi la prison des Baumettes pour sa détention provisoire, afin d’épargner à son ami, mis en examen en même temps que lui et placé dans une autre maison d’arrêt, la dureté de cet environnement, réputé pour ses conditions difficiles. Loin de lui l’idée qu’il puisse y trouver la mort, dans l’indifférence de tous.
Un deux poids deux mesures qui lui a coûté la vie
Pour ses proches, il n’est pas question de nier l’implication de Robin dans la détention et la revente de médicaments obtenus sous de fausses ordonnances. Mais comme le souligne Rick, « tous les crimes et les délits ne se valent pas ». Lorsqu’on sait que de nombreux violeurs et meurtriers, comme ceux de Philippine ou Claire, étaient encore en liberté bien que visés par des OQTF, comment ne pas s’indigner de l’incarcération d’un jeune sans casier judiciaire, placé en cellule avec un multirécidiviste violent et condamné ? « On parle de deux jeunes qui ont commis des erreurs, mais qui ne représentaient un danger pour personne », se désole Rick, rejoignant l’avocat de la mère de Robin, Me Etienne Noël, convaincu qu’une autre solution aurait été possible.
« Que les coupables soient punis »
À ce jour, l’enquête visant à déterminer les circonstances exactes de la mort de Robin Cotta et la responsabilité de l’administration de la prison des Baumettes reste ouverte. Pourquoi Robin a-t-il été changé de cellule et placé avec son bourreau ? Pourquoi n’a-t-on pas écouté ses cris de détresse ? Pourquoi son meurtrier, déjà condamné et violent, se trouvait-il encore dans les quartiers des arrivants alors qu’il aurait dû en être retiré depuis un mois ? Autant de questions qui restent en suspens, et auxquelles les proches de Robin veulent des réponses. Ils veulent que son histoire soit entendue et que la prison ou l’État prennent leurs responsabilités.
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2 commentaires
Connaissant trés bien ce milieu pour y avoir moi-même mené des « enquêtes »Il y a eu manifestement des fautes si les faits décrits dans l’article sont exacts
Il s’appelle Robin donc la justice se défoule sur lui . Les vrais criminels sont chouchoutés par nos élus et la justice , les exemples ne manquent pas .