En Isère, LFI perd un siège de député malgré une campagne tapageuse

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Le dimanche 19 janvier marque une défaite cinglante pour la gauche dans la première circonscription de l’Isère. Le candidat Nouveau Front populaire, issu des rangs de la France Insoumise, Lyes Louffok a perdu l'élection législative partielle, face à la candidate de la Macronie, Camille Galliard-Minier. Le vainqueur du duel s’est imposé avec 64,28 % des suffrages, contre 35,72 % pour son opposant. Pourtant, la victoire semblait à portée de main : la ville de Grenoble, vivier d’électeurs de cette circonscription, avait placé Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, avec 38,94 % des votes. Il était talonné par Emmanuel Macron, recueillant 25,31 % des bulletins. De plus, dimanche 12 janvier, le candidat avait remporté le premier tour avec 28,33 % des suffrages exprimés, suivi de près par Camille Galliard-Minier (26,57 %). Contactée, la députée n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Immense soutien de la gauche pour le remplaçant d'Hugo Prévost, accusé de violences sexuelles

Pour le NFP, l’enjeu était de conserver ce siège. En effet, ils l’avaient remporté en juillet dernier, faisant d’Hugo Prévost le député de cette circonscription, autrefois fief d’Olivier Véran. Seulement, l’aventure politique n’a pas duré longtemps pour le jeune homme âgé de 25 ans. Accusé de violences sexistes et sexuelles, il a démissionné en octobre dernier. Le texte publié par les Insoumis expliquait que « le groupe parlementaire LFI-NFP a été saisi par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise concernant des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales, antérieurs à son élection, reprochés au député Hugo Prévost. » C’est pourquoi la France Insoumise a demandé son exclusion du parti, entraînant sa démission.

La gauche avait mis toutes les chances de son côté pour conserver ce siège à l’Assemblée nationale. Une entente de toutes les sensibilités composant le Nouveau Font populaire s’est mise en place, permettant à Lyes Louffok, âgé de 30 ans, de recevoir de nombreux soutiens de personnalités politiques très médiatisées : Manon Aubry (LFI), Marine Tondelier (EELV), Clémentine Autain (LFI), Mathilde Panot (présidente du groupe LFI à l'Assemblée), Lucie Castets, ex futur Premier ministre proposée par la gauche, Sandrine Rousseau (EELV), Sébastien Delogu (LFI)…

Ce tapage de communication n’a pas suffit à contrer le report de voix des candidats de droite et du bloc central. Nathalie Béranger, soutenue par Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau (LR, 16,77 %), Alexandre Lacroix (UDR, 11,09 %) et Hervé Gerbi (divers centre, 7,71 %) ont tous donné leurs consignes de vote à leurs électeurs en faveur de la candidate Ensemble. Alexandre Lacroix s’explique dans un communiqué : « Le néant étant toujours moins pire que l’extrême-gauche, Alexandre Lacroix votera pour Camille Galliard-Minier au second tour. »

Les soutiens des candidats se sont exprimés. Pour Ersilia Soudais (LFI), la défaite du candidat de son camp est due au « bloc bourgeoiso-fasciste ». Tout dans la nuance... À l’antipode politique, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, s’est réjoui sur son compte X de la régression du NFP qu’il salue comme une excellente nouvelle : « Ce soir la France insoumise a perdu un siège à l’Assemblée nationale et c’est une défaite très nette. C’est en soi une excellente nouvelle. […] »

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

14 commentaires

  1. La formule est plaisante, du néant moins pire que l’extrême gauche. La véritable question est de savoir si ce premier coup de semonce annonce la capilotade de l’Insoumission, sa débâcle et la reconquête française. On se prend à espérer.

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