Notre-Dame : pour Antoine-Marie Préaut, c’est la médaille ou les vitraux !
Noyés dans la distribution de hochets aux copains de la République, apparaissent chaque début d’année, en janvier, les noms de personnes incontestablement méritantes et que ce voisinage, pour certaines, rend inconfortable. Tout le monde n’est pas amateur de hochet : si décoration il doit y avoir, il faut qu’elle ait un sens. C’est pour ce sens même, pour qu’un honneur ne soit pas in fine un déshonneur, qu’Antoine-Marie Préaut, ancien conservateur régional des Monuments historiques – aujourd’hui à l’Inspection générale des affaires culturelles – ayant œuvré à la sauvegarde de Notre-Dame, vient de conditionner sa nomination au grade de chevalier dans l’ordre national du Mérite à la conservation des vitraux.
Pour que l’honneur ne soit pas un déshonneur
La polémique enfle depuis des mois. Caché derrière l’archevêque de Paris, Emmanuel Macron n’en démord pas : il imposera, coûte que coûte et vaille que vaille, sa marque sur Notre-Dame de Paris. Et c’est à craindre, plus sa fin de règne se fait piteuse, plus il va s’accrocher au seul hochet qu’il lui reste : remplacer les vitraux de Viollet-le-Duc, miraculeusement épargnés par l’incendie, par des vitraux contemporains signés Claire Tabouret (artiste française installée à Los Angeles). Et qu’importe l’avis de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture qui a voté contre à l’unanimité, qu’importe également celui des quelque 243.000 signataires de la pétition lancée contre cette initiative, il nous faudrait accepter sans broncher le fait du prince.
Dans ce contexte, le message posté par Antoine-Marie Préaut sur LinkedIn a valeur de prise de position. Après avoir découvert son nom dans la liste des élus de la « Promotion spéciale cathédrale Notre-Dame de Paris 2024 », il tient à préciser que « ce mérite, c’est celui de tous ceux qui ont œuvré à la sauvegarde et à la sécurisation de l’insigne monument, avant que ne soit venue l’heure de sa restauration ». Et de rappeler le dévouement de tous ceux qui « ont accepté de bouleverser leur quotidien et d’associer leurs connaissances tout autant que leurs compétences pour faire en sorte que Notre-Dame ne subisse pas d’autres pertes ou dommages que ceux causés par l’incendie ». Il rappelle les faits : « Pour éviter que les vitraux, miraculeusement épargnés, ne soient détruits par un bois de charpente, le descellement d’une pierre ou la déformation des murs gouttereaux, le choix a été fait de déposer l’ensemble des verrières hautes de la cathédrale, dans l’attente que les conditions de leur réinstallation soient réunies ». Elles le sont assurément aujourd’hui, et rien ne justifie la volonté de les remplacer.
La noblesse, c’est de s’effacer pour laisser passer l’Histoire
Insistant sur le devoir de transmission de ces passeurs d’Histoire que sont les agents du patrimoine, il écrit : « Cet engagement et cette détermination dans la sauvegarde de ce qui fait l’authenticité de l’édifice protégé, c’est l’essence de l’action du service des Monuments historiques sur l’ensemble du territoire national. » Une démarche, hélas, bien éloignée des motivations d’un Emmanuel Macron qui croit, lui, pouvoir imposer sa marque sur un monument millénaire quand il devrait s’effacer.
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Alors Antoine-Marie Préaut prévient – et l’on souhaiterait qu’ils soient nombreux à l’imiter : « Parce que je forme le vœu d’un mérite qui ne soit pas celui du désaveu, je recevrai cette décoration avec humilité mais non sans allégresse lorsque l’incertitude qui pèse sur le devenir des vitraux épargnés de Notre-Dame aura été levée. »
La noblesse, c’est de s’effacer pour laisser passer l’Histoire. Ce sera donc, pour cet amoureux du patrimoine, la médaille ou les vitraux. Relevons, également, le courage d'une telle prise de position publique.
Quand on visite Notre-Dame restaurée, cloué par l’émotion devant le travail colossal accompli et la beauté des œuvres, on se sent submergé de gratitude envers ceux qui ont bâti cet édifice, l’ont maintenu au fil des siècles dans toute sa magnificence.
Gonflé d’orgueil, Emmanuel Macron s’est félicité, et on l’a grandement félicité, pour avoir su faire de ce chantier une exception administrative. On rappellera ici que c’est la procédure lancée par un François Mitterrand soucieux d’inaugurer des « grands travaux » pharaoniques pour le bicentenaire de la Révolution, en 1989. Pressé par la mort qui le talonnait, le Président n’avait pas le temps d’attendre, c’est pourquoi il avait inventé « un type d’intervention dégagé de la normalité des procédures ordinaires des travaux de l’État ». Hors budget, voire hors contrôles. Au moins les travaux de restauration de Notre-Dame ont-ils été financés par l’extraordinaire générosité des donateurs du monde entier, et à ceux-là, on doit de respecter les œuvres qui ont survécu au drame.
On ne conteste pas le talent de Claire Tabouret. Si l’Église tient à ses œuvres, qu’elle les mette à Saint-Eustache, si friande d’art contemporain. Pas à Notre-Dame.
Pour finir, un conseil : si vous allez à Notre-Dame, ne manquez pas de visiter le trésor. Admirant les chasubles, vous y mesurerez d’emblée ce que nous étions et… ce que nous sommes devenus.
NDLR : tant qu'une personne nommée au Journal officiel de la République dans une promotion d'un ordre national (Légion d'honneur ou ordre national du Mérite) n'a pas reçu officiellement les insignes de la décoration, selon les règles prévues, elle n'est pas membre de l'ordre ou pas promue au grade supérieur.
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30 commentaires
A t on posé la question, aux principaux intéressés, c’est à dire aux catholiques pratiquants, qui sont les habitués de leur paroisse !
Tout allait bien dans cet article jusqu’à la proposition de placer des vitraux modernes à St Eustache dont le clergé apprécie l’art moderne. Mais pas forcément les fidèles ni les visiteurs. Mauvaise idée que de troubler l’harmonie d’un monument ancien pour en sauver un autre. Les vitraux modernes : dans les églises modernes. Si on arrive ainsi à créer un style, le XXIème siècle laissera quelques chose de durable derrière lui en termes de monuments. Pour le moment, on cherche.
Fin de règne difficile car il n’a pas été réélu aux dernières présidentielles ça a été une supercherie de politique qui malgré seulement 22% des élus inscrits lui permettent d’être à l’Elysee qu’il le sache ces vitraux modernes seront ensuite démontés et remplacés par l’es or origines de Le Duc . Les décorations n’ont plus aucune valeur en particulier le légion d’honneur tout ça affiche la fin de cette société des copains coquins. Macron n’a pas de courage c un pion des mondialistes de Davos qui viennent aussi de découvrir qu’ils étaient finis par la volonté du peuple américain qui l’a décidé par l’élection de DJ TRUMP .AMEN !
Grand respect à Monsieur Antoine Marie Préaut, qui donne l’exemple de ce qu’est l’honneur : le respect de soi même, et de ses convictions. Bravo
Notre président fait bien pâle figure à côté d’une telle noblesse d’âme, lui qui n’est qu’orgueil et narcissisme. Honte à lui.
Monsieur Antoine-Marie Préaut Bravo et courage encore pour votre décision et que notre président reconnaisse enfin l’ordre, la loi, et les engagements du passé !!! Ce président est une HONTE totale !!!!
Il est effarant, au moment où les gouvernements cherchent désespérément de l’agent, que le Président en soit encore à faire des caprices pour changer, et à quel prix, des vitraux qui, sauvés par nos courageux pompiers, sont encore en parfait état. Ce sont des foucades d’enfant gâté. Il serait temps que les Français ouvrent les yeux et votent pour un adulte. Quant à Brigitte, on se demande comment elle a élevé son gamin…
Chapeau bas devant un honnête homme.
Ne pas oublier aussi tous les participants donateurs aux collectes faites au profit de la restauration de Notre Dame de Paris. J’en suis, j’ai donné spontanément et anonymement ce qui me paraissait possible sur mon budget, ce don ne nous a pas manquer pour vivre ordinairement sans excès. J’ai donné et j’irais voir ND, car j’en étais moi aussi. Pas de médaille a porter sur la veste. Pas besoin de remplacer des vitraux qui seront décrits comme un acte du au président de la république d’alors. Mais l’état c’est nous ou c’est lui?
La légion « d’honneur » est devenue au fil des temps pour une assez importante de ses bénéficiaires un genre de César ou d’Oscar, tant les artistes de tous genres sont présents. Quel est leur mérite ? ceux qui sont gratifiés sont connus et gagent donc fort bien leur vie. Ensuite, nous avons les fonctionnaires et les ministres et secrétaires d’état. Les uns ont un boulot pas si mal payé et vivent dans la sécurité de l’emploi. Pour les autres quel mérite d’avoir décroché un poste de Ministre ?
Si on met à part ces différentes catégories auxquels on peu ajouter les « copains » que reste-t-il de gens méritants ?
La position noble et courageuse de ce Monsieur Antoine-Marie Preaut, devait à mon sens venir de la ministre de la culture. Malheureusement il est à craindre que les édifices religieux catholiques ne soit pas d’un grand intérêt pour elle, trop occupée à bien gérer les pass culture. Très souvent de nos jours, on en est à se demander ce que font certaines personnes là où elles sont.
Saluons le courage de cet amoureux des monuments historiques encore en exercice, qui ne craint pas pour sa carrière ! C’est Macron qu’il faut remplacer après son décrochage, pas des vitraux historiques, protégés par la charte de Venise !
Tout à fait mais les fins de règne sont cataclysmiques ; regardez Biden et ses grâces présidentielles données préventivement à des malfaisants à la veille de son départ…