Attentat au couteau en Allemagne : Le Progrès blâme l’extrême droite

Mercredi 22 janvier, en fin de matinée, dans le parc Schöntal d'Aschaffenbourg, ville située dans le sud de l’Allemagne, deux personnes ont été poignardées à mort par un Afghan, âgé de 28 ans. Les deux victimes sont un homme de 41 ans et un petit garçon de deux ans. Trois autres victimes ont été blessées, conduites à l’hôpital et mises hors de danger : un homme de 72 ans, une institutrice de 59 ans et une fillette syrienne, âgée de deux ans. Le suspect a été arrêté immédiatement. Pour l’heure, la police allemande n’a pas établi les causes de son agissement : « Jusqu'à présent, il n'existe aucune preuve des opinions radicales du suspect. » Le suspect était déjà connu des services de police en raison d’actes de violence. Il souffre de troubles psychiatriques. Arrivé en Allemagne en 2022, il a demandé l’asile en 2023, puis a fait part de son intention de rentrer en Afghanistan. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés a alors suspendu son dossier de demande d’asile et l’a invité à quitter le pays, selon les dires du ministre de l’Intérieur bavarois, Joachim Herrmann. Contacté, le maire de la ville n’a pas donné suite à nos sollicitations.

L'extrême droite et le patriarcat : les vrais responsables de la tuerie

La classe politique allemande a rapidement réagi à cet attentat. Le chancelier allemand s’est exprimé sur son compte X : « Je suis épuisé de voir régulièrement de tels actes de violence, commis par des auteurs qui sont venus chez nous pour trouver une protection. » Pourtant, sous son gouvernement, Berlin, ne reconnaissant pas la légitimité du régime afghan, s’est engagé à accueillir 38.000 Afghans, à raison de 1.000 par mois, et ce, jusqu’au mois d’octobre 2025. À quelques jours des élections législatives, qui se tiendront ce 23 février, le chancelier semble tenter de gagner quelques points dans les sondages en s’emparant du second sujet le plus redouté des Allemands : « la crainte des conséquences de la migration », selon une étude dévoilée par la compagnie d’assurance allemande R+V Versicherung.

Du côté de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti donné en tête des élections à venir (30 %), tous ne considèrent pas comme évidente la corrélation entre cette agression mortelle et le danger que représente l’immigration incontrôlée : Julia Klöcekner, députée fédérale allemande (CDU), a réagi sur son compte X : « Ce sont toujours des hommes. Pas les femmes #Aschaffenbourg », a-t-elle déploré. Pour elle, le danger majeur mis en lumière par ce drame, c’est le patriarcat.

Es sind immer wieder Männer. Nicht Frauen. #Aschaffenburg

— Julia Klöckner (@JuliaKloeckner) January 22, 2025

Pour Le Progrès, le problème de cet attentat est la récupération opérée par l’extrême droite. Le journal dénonce des « messages péremptoires, remplis de colère et de haine » sur le réseau social X, en réponse au drame d'Aschaffenbourg. Ce qui est inquiétant, c'est que les circonstances de cette attaque au couteau « cadrent parfaitement avec son narratif d’une immigration incontrôlée et meurtrière ». Pire encore : la réaction de l’Alternative für Deutschland (AfD), appelant sur X à des « expulsions de masse ».

Il n’en demeure pas moins que l’Allemagne a été victime de nombreux attentats, ces derniers mois : en décembre, une voiture bélier sur le marché de Noël de Magdebourg qui a fait six morts et 299 blessés. En août, à Solingen, un attentat revendiqué par l’État islamique au cours duquel trois personnes ont été poignardées mortellement. En juin, une attaque au couteau à Mannheim dans laquelle un policier a trouvé la mort.

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