Le Puy du Fou, c’est « Plouc Land » ?
Dernier discours en date au sujet du Puy du Fou, celui de l’économiste Pierre Rondeau, qui était interrogé, mercredi 22 janvier, sur RMC. Pour lui, le parc, fondé par Philippe de Villiers et consacré à la célébration du roman national français, se résume en une formule : « C’est lorsque beauf-land rencontre plouc-land au croisement d’une bibliothèque et ils ont le sentiment de s’instruire. » Malgré l’indignation de son contradicteur, le journaliste Frédéric Hermel, l’économiste n’a pas retiré ses propos et a même insisté : « Peut-être que t’as appris l’histoire au McDonald's ? » L’aigreur, le ressentiment et le mépris de l’économiste crèvent le tube cathodique. À ce stade, ça en devient gênant.
Tu préfères : Disneyland ou Puy du Fou ?#EstelleMidi pic.twitter.com/68lyegu9KP
— Estelle Midi (@EstelleMidi) January 22, 2025
La France est, décidément, un pays merveilleux. Pays de la liberté d’expression, des droits de l’homme et de toute cette sorte de choses, on peut y dire tout ce que l’on veut. Tout ? Eh bien, pas vraiment. C’est un petit peu plus compliqué que ça. Les réactions de tous les bords politiques ne se sont pas fait attendre, après que l’on a découvert (mais qui est surpris ?) que le Puy du Fou n’était pas éligible au pass Culture. On rappelle que ce pass, censé permettre aux citoyens français de se cultiver, est principalement utilisé de nos jours pour acheter des mangas et des places de cinéma. Ce dispositif payé par le contribuable doit également permettre de se rendre dans des parcs d’attractions ou d’assister à des conférences. L’idée était bonne, mais il ne fallait probablement pas la confier à des gauchistes. La preuve : le Puy du Fou, troisième parc d’attractions le plus fréquenté de France, couvert de distinctions internationales et porté aux nues dans le monde entier, au point que son modèle s’exporte (en Espagne, notamment), n’est pas éligible à ce « pass culture ». Peut-être que, finalement, Bourdieu avait raison : il y a bien une culture dominante, qui n’est pas celle que le sociologue croyait, mais bâillonne tout ce qui sort de sa conception de l’Histoire ou du divertissement.
Un meeting d’extrême gauche anti-Bolloré, anti-Cnews et anti-Europe1… éligible au Pass culture !
Après avoir découvert l’exclusion du Puy du Fou du Pass culture, je m’aperçois avec stupéfaction que, le 2 février, se tient à Brest un meeting contre les médias détenus par le… pic.twitter.com/DJZMvftUyA
— Anne Sicard (@AnneSicard1) January 23, 2025
Une conférence anti-Bolloré éligible pour le pass Culture
En revanche, on apprenait, ce 23 janvier, qu’une conférence anti-Bolloré, organisée par l’extrême gauche, était, elle, éligible au pass Culture, et on imagine que Pierre Rondeau, proche de François Hollande et artisan, jadis, de la calamiteuse campagne de Benoît Hamon, ne risque pas de s’en émouvoir.
Alors, au risque d’être un tout petit peu abrupt, désolé, monsieur Rondeau, mais les gens qui aiment le Puy du Fou ne sont pas des beaufs ou des ploucs. Ce sont des Français, et ils aiment la France – et son roman national. L’expression dit d’ailleurs bien ce qu’elle veut dire : c’est un roman. Il y a une part de fiction et d’embellissement, un peu comme dans tous les pays. C’est toujours mieux que de vomir sur ses ancêtres, son patrimoine, son héritage. Et puis, à mieux y regarder, ces beaufs, ces ploucs, qui au passage furent longtemps le « cœur de cible » de la gauche, ne sont-ils pas de ceux qui ont bâti notre pays ? Ces beaufs, ces ploucs, que Pierre Rondeau moque d’une manière assez odieuse, ont écrit avec leur sang, leur sueur, leurs réalisations et leurs vies simples – tellement plus simples que celles d’un universitaire parisien - les pages de gloire qu’ils viennent voir au Puy du Fou. Ce spectacle leur appartient : c’est celui de leurs aïeux.
En Amérique depuis quelques jours, en Argentine depuis un an (il faut écouter le discours de Milei, ce jeudi, à Davos !) et dans beaucoup d’autres pays, le monde change. Le peuple reprend un pouvoir qu’on n’aurait jamais dû lui confisquer. En France, nous ne savons produire, pour passer à la télé, que de petits savants, demi-habiles, qui crachent sur leurs compatriotes. Et nous commençons tous, vraiment, à en avoir assez.
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16 commentaires
« Et nous commençons tous, vraiment, à en avoir assez. » dites-vous. Le « tous » me gène car nous en sommes très loin. Ils sont très nombreux, encore largement majoritaires (en gros tous ceux qui ne veulent pas quitter l’UE car maintenant il n’y a plus aucun doute sur les visées tyranniques de l’UE) , à avoir intégré la propagande bobo/gauchiste distillée par tout le système médiatico/politique et leurs cerveaux sont irrécupérables. L’universalisme de la classe européenne autour des « valeurs… »ne peut nous mener que vers un totalitarisme au nom du Bien que la majorité même des français réclame sans même en être consciente. Le slogan bienpensant sur les valeurs universelles qui est repris inlassablement (souvent par les plus éduqués qui sont aussi les plus conformes et dociles) me fait dire encore une fois que la France se dirige vers une société à la Hunger Games : totalitaire, hygiénique où le peuple sera parqué (comme on le voit avec les vignettes crit air, comme on l’a vu avec les non vaccinés, comme avec l’idée des villes de 15 minutes…) par une classe dominante méprisante et sadique. L’universalisme du « Bien » est une idée totalitaire pour diriger vos vies et il ne demande aucun effort, juste celui d’obéir. La liberté c’est le relativisme mais cela demande de prendre sur soi. La liberté est un effort, un combat, c’est tout simplement la vie.