[MEDIAS] Attentat islamiste à Apt : service minimum dans plusieurs médias

@Véronique PAGNIER/Wikimedia Commons
@Véronique PAGNIER/Wikimedia Commons

Il était environ 18 heures, ce samedi 25 janvier, quand un homme est entré dans une grande surface d'Apt, armé d'un couteau. Il s’est dirigé vers un client se trouvant aux caisses et l’a poignardé au visage en criant « Allah Akbar ». Un vigile s'est interposé et, après avoir reçu plusieurs coups, a réussi à maîtriser l'agresseur. Conduites à l’hôpital, les deux victimes s’en sortent avec des blessures légères et une belle frayeur. L'agresseur, lui, a été placé en garde à vue, selon le parquet national antiterroriste, qui a ouvert une enquête pour « tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste en vue de crimes d'atteintes aux personnes »<.

Très rapidement, le profil du prévenu a été dévoilé. Mehdi B., 32 ans, est déjà bien connu de la Justice, notamment pour des faits de violence, association de malfaiteurs et fabrication d'explosifs. Rien que ça. Il figure, par ailleurs, au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). « Il a crié le mot interdit, le mot qui fait peur, raconte une des employées du magasin. J'en ai encore des frissons, c'est en boucle dans ma tête, c'est horrible. Je ne comprends pas pourquoi les gens comme ça sont toujours en liberté… »

La colère est la même, du côté de Catherine Rimbert, député RN de la 5e circonscription de Vaucluse. « Comment un individu aussi dangereux, connu pour son islamisme radical et qui avait déjà tenté de fabriquer des explosifs, a-t-il pu bénéficier d’une libération anticipée ?, s’indigne-t-elle auprès de BV. Outre les habitants, j’ai pu échanger avec la maire de la commune. Elle ne cachait pas sa colère… »

L’occultation des faits gênants

Mais, malgré la gravité des faits, l’essentiel du monde médiatique s’est montré très peu prolixe, sur le sujet. Sur France Info, l’unique article portant sur l’attentat d’Apt souligne la « nationalité française » de l’assaillant, mais le média public préfère passer son prénom sous silence. Un élément trop stigmatisant, peut-être ?

Même rétention d’information, du côté de Libération, France Bleu, BFM TV ou encore France 3, dont la rédaction a fait le choix de mettre en avant les « antécédents psychiatriques » de Mehdi B., faisant ainsi passer au second plan ses motivations religieuses pourtant revendiquées à plein poumon.

D’autres médias ont fait encore plus fort. Ils ont tout simplement ignoré l’attaque d’Apt. Le Monde, par exemple, n’y a pas consacré une seule ligne. Le quotidien du soir était sans doute trop occupé à publier de nouveaux articles hostiles à Israël ou à Donald Trump… Le site de Radio France ne porte pas non plus mention de l’attentat. Même silence du côté des comptes Cerfia et AlertesInfos – 1,7 million de followers sur X à eux deux - qui se présentent comme des sources généralistes, mais occultent régulièrement les informations défavorables à leur idéologie. « J’ai noté une sous-couverture médiatique de cet événement, totalement à l’opposé de ce que vivent et ressentent les gens, confie à BV Catherine Rimbert. Cela illustre une fois de plus la totale déconnexion des élites avec le peuple. Si les journalistes de certaines rédactions ne jugent pas opportun de relater cet acte gravissime, je peux vous dire que depuis samedi soir, j’ai eu de nombreux témoignages d’habitants de ma circonscription profondément choqués… »

Un djihadisme d’atmosphère

À la décharge de ces médias silencieux, il faut bien reconnaître que les attaques commises au nom d’Allah se suivent et se ressemblent, désormais, dans notre pays. Rien que sur le mois en cours, elles sont déjà si nombreuses qu’on en perdrait presque le fil.

Le 15 janvier dernier, à Toulouse, les forces de l’ordre ont neutralisé un homme qui se précipitait vers elles en criant « Allah akbar ». Cinq jours plus tôt, un Guinéen sous OQTF a été interpellé après avoir hurlé la même incantation menaçante devant la préfecture de Pau. Le 2 janvier, c’est à Strasbourg que le fameux cri de guerre a retenti lorsqu’un homme a menacé de se faire sauter à l'intérieur de l’office de tourisme municipal. Le mois précédent, la divinité islamique avait également été invoquée lors de divers méfaits, comme une intrusion dans l’église Saint-Louis de Saint-Germain-en-Laye ou l’agression de huit soignants dans un CHU de Brest.

Les journalistes français souffrent du symptôme de la grenouille cuite. Plongé dans une marmite d’eau dont la température monte progressivement, l’animal s’accoutume à la chaleur, puis meurt ébouillanté sans même s’être débattu. Certains médias et confrères, eux, baignent dans un djihadisme d’atmosphère qui a endormi leur vigilance et émoussé leur capacité de résistance. Les tentatives de meurtres au cri d’« Allah akbar » sont devenues banales. Comme le malheureux batracien, ils barbotent tranquillement sans comprendre ce qui les attend.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Shootée dans un arbre, il y aura 5 diplômés qui vont tomber.
    Oh, bien-sûr, ce seront des diplômes faciles et de complaisance comme on en fait depuis qu’on a découvert que les longues études faisaient artificiellement baisser les chiffres du chômage, mais ils n’en seront pas moins égaux face aux recruteurs.
    Dès lors, on recrute à l’idéologie et non au bagage.
    Faites perdurer cette médiocrité pendant 20 ans et les premiers mauvais seront eux-mêmes chargé du recrutement de leurs successeurs, ainsi, le journal deviendra un tract LFI bourré de fautes et de fake news.
    Et comme le disait Peter, à la base de l’étude de ce principe, ça va plus vite et plus fort dans le domaine public, car il n’y a même pas de lien entre le salaire et la réussite.

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