Économie, politique, social : quand F. Menegaux donne une leçon à É. Lombard

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Où est tombé notre pays pour qu’un capitaine d’industrie se montre non seulement plus patriote et plus lucide sur les réalités économiques comme sur le rôle qui devrait être celui des politiques qu’un ministre dont l’étatisme étroit tente en vain de faire office de colbertisme moderne ? À quelques jours d’intervalle, la confrontation entre les prestations de Florian Menegaux, président de Michelin, et d’Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances, est saisissante et mérite le détour.

Le coût salarial délirant de la France

Invité de Darius Rochebin, sur LCI, le 26 janvier, le ministre Lombard semble en premier lieu marcher dans les traces de Nicolas Sarkozy et de son « travailler plus pour gagner plus » : « Nous avons besoin de travailler plus. Les Français ont besoin de travailler plus car cela leur ferait des revenus supplémentaires. » Travailler plus ? En dirigeant lucide et pragmatique, Florian Menegaux, auditionné par le Sénat le 22 janvier sur la crise de la filière automobile, préfère faire les comptes : « Pour 100 euros bruts versés en France, le coût moyen pour l'entreprise, c'est 142 euros. Le salarié, lui, va toucher 77,5 euros. Donc, c'est normal qu'en France, les salariés râlent. Et c'est normal que les entreprises râlent. » Travailler plus ne résorbera pas le poids effrayant de l'État français sur les revenus. Or, que se passe-t-il ailleurs ? Le président de Michelin rappelle que pour les mêmes 100 euros, en Allemagne comme en Thaïlande, le coût pour l'entreprise est de 120 euros et le salarié touche 80 euros. Le rapport est même de 115/85 au Canada.
Sans jamais effleurer le cas des populations inactives, avec parmi elles de nombreux immigrants économiques qui ne vivent que des mannes sociales, Éric Lombard préfère surtaxer encore les actifs, et même les faire travailler à l’œil : « La question du taux d'emploi, elle est très importante, explique notre ministre de l'Économie. Elle génère des revenus supplémentaires pour la Sécurité sociale. Donc, cette idée de journée supplémentaire qui a été transmise aux partenaires sociaux, c'est une idée qui ferait que, effectivement, les Français travailleraient une journée de plus, ce qui donnerait des cotisations supplémentaires. J'ai cru comprendre que l'accueil était assez frais (sic). »

Pas compétitif ? Mais qui donc ?

« Un problème de compétitivité », dit le ministre. Certes. Le PDG de Michelin Florian Menegaux nous en donne une illustration éclairante : « Il y a deux phénomènes qui se sont produits. Vous avez, d'un côté, l'énergie qui s'est envolée et, de l'autre, l'inflation cumulée qui est arrivée de partout et qui s'est retraduite dans les salaires à qualité égale [...] La France a la chance d'avoir une électricité décarbonée, mais son coût est encore à 108 euros du MWh, alors qu'en Amérique du Nord, c'est 68.» Là aussi, la journée supplémentaire ne changera rien. Autre exemple, cette fois-ci, sur la fiscalité appliquée à la production industrielle : « Maintenant, si je prends le coût de la fiscalité, c'est toujours un sujet qui est délicat, la part des impôts de production dans le PIB en France, c'est 4,5. La moyenne en Europe, c'est 2,2, alors qu'en Allemagne, on subventionne la production. » Les Français travaillent-ils trop peu ou bien l'État plombe-t-il l'économie ?

Le chantage de l'immigration économique

Et où sont donc les mesures natalistes qui permettraient de tarir le déficit des retraites ? Éric Lombard n’évoque évidemment pas un sujet qui le contraindrait à devoir parler de l’indexation des allocations familiales sur les revenus, belle mesure antinataliste mise en place par son ami socialiste François Hollande. Quand on lui parle natalité, sa solution est pour le moins étonnante : « Il y a toujours moins d'enfants [...] Nous avons besoin d'une immigration de travail. Les entrepreneurs le souhaitent. Et puis, par ailleurs, il y a l'immigration de solidarité avec le droit d'asile pour les personnes qui sont persécutées dans leur pays. »

« Mais est-ce que ça veut dire qu'économiquement, la France doit rester un pays d'immigration ? » lui demande alors Darius Rochebin. « Mais bien sûr », répond-il tout sourire, assumant sur la question sa « différence de vue » avec Bruno Retailleau. Sans s’étendre surtout sur le chantage au salaire qui motive une partie des patrons dont il parle, et sur ces migrants d’hier, que l’on a fait venir au nom du même principe : ils ne veulent aujourd’hui, pas plus que les Français, travailler dans des conditions miséreuses pour un salaire réduit. Chez Michelin, Florian Menegaux indique qu’a été mis en place (pour 8.000 des 132.000 employés du groupe) le principe du « salaire décent, qui doit permettre à une famille avec quatre enfants de vivre sur un seul salaire ». Un salaire décent ? Mais quelle horreur !

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Si la FRANCE veut réellement faire des économies . Il faut stopper l’immigration ,supprimer toutes les subventions allouées aux associations « d’aide aux migrants » ; arrêter de payer des retraites à des morts plus que centenaires en Algérie , mettre la moitié des chômeurs « professionnels » au boulot .Et la liste n’est pas exhaustive …..

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