Le rappeur Nekfeu accusé d’encourager son ex-compagne à la « soumission »

Nekfeu Quotidien Capture d'écran

Nekfeu, de son vrai nom Ken Samaras, rappeur de référence cumulant près de trois millions d’auditeurs mensuels sur Spotify, principale plate-forme de streaming musical en France, a été confronté à son ex-femme, Dina B. (le nom a été changé), au tribunal judiciaire de Paris, le 29 janvier. Depuis plusieurs mois, le couple écume les prétoires. En cause : une plainte déposée par l'ex-compagne de l’artiste pour violences psychologiques, physiques et sexuelles.

Ce mercredi, le volet abordé devant la Justice était une accusation contre Dina B., la mère de son fils, pour non-représentation de leur enfant. Lors de son audition, Dina a évoqué, preuve à l’appui, une emprise psychologique exercée par son ex-mari à son égard, notamment par le biais de leur religion, l’islam. En effet, Le Monde révèle qu'elle reproche à Nekfeu d’avoir supprimé de son compte Instagram des photos où elle posait en présence d’autres hommes ou bien des clichés présentant un décolleté trop visible. Elle fait état de conversations écrites dans lesquelles son ex-compagnon lui envoyait des sourates du Coran prônant des valeurs telles que la « soumission » et l'« humilité ». Le mis en cause conteste, revendiquant une pratique moderne de l’islam et retournant contre son ex-femme les accusations de manipulation et de contrôle coercitif.

Nekfeu, soutien d'un membre d'une ONG musulmane… dissoute

Dans l'univers du rap, la conversion à l'islam n'est pas exceptionnelle. Nombreux sont les rappeurs français qui ont embrassé cette religion : Akhenaton (500.000 auditeurs par mois sur Spotify), de son vrai nom Philippe Fragione, originaire de Marseille, s'est converti à l’islam ; Diam's (1.600.000 auditeurs mensuels), née Mélanie Georgiades, porte aujourd'hui le voile après avoir cessé son activité musicale ; Seth Gueko (270.000 auditeurs mensuels), alias Nicolas Salvadori, déclarait dans une interview : « Je sais que la vérité est dans l’islam. »

Dans le cas de Nekfeu, la question religieuse est assez floue. Il n'existe pas d’informations sur sa conversion ni sur les conditions de son approche de l’islam. Pourtant, dans ses textes ou encore dans ses soutiens, le rappeur accusé de violence sexiste et sexuelle n'a jamais caché sa proximité avec les valeurs musulmanes. En 2016, il remporte la Victoire de la musique urbaine. Sur scène, au milieu d’un morceau interprété en direct, entre deux phrases débitées à une vitesse record, le rappeur chante : « Prenez Marine Le Pen et libérez Moussa. » Ce même Moussa à qui le chanteur exprimera son soutien dans son discours de remerciement pour sa Victoire. Il s'agit de Moussa Ibn Yacoub, un membre de l’ONG musulmane BarakaCity, qui sera dissoute en 2020. Et pour cause : le Conseil d’État a constaté des incitations « à la discrimination, à la haine ou à la violence » et, d’autre part, « que les prises de position du président de l’association révélaient l’existence d’agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme ». Pour clore son discours, Nekfeu annonce un concert en soutien à Moussa. Sur scène, lors de cette prestation, le très contesté rappeur Médine sera présent. En guise de conclusion, le rappeur lance un « big up à l’asso SOS Méditerranée »…

Le rappeur s'en prend à Charlie Hebdo

Par ailleurs, en 2013, Nekfeu dévoile sa musique Marche, en collaboration avec de nombreux rappeurs, dont Akhenaton. Un couplet de Nekfeu interloque l'auditeur : « Ces théoristes veulent faire taire l’islam, quel est le vrai danger : le terrorisme ou le taylorisme ? » Plus loin, l’auditeur entendra : « Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo. » Cette strophe, prononcée deux ans avant les attentats terroristes de Charlie, provoquera un tollé général. Les membres de la rédaction de Charlie Hebdo ont dénoncé des « propos que tient habituellement l'extrême droite musulmane lorsqu'elle évoque notre journal ». Le directeur de la rédaction d’alors avait qualifié la musique de « chant religieux communautariste qui appelle à brûler un journal satirique antiraciste en 2013 ».

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Le rap ne demande presque aucun talent ni apprentissage, c’est donc l’arme de propagande parfaite.
    Chacun peut s’y essayer sans plus de formation que la simple imitation de ceux qui occupent l’audience.
    Dès lors, en subventionnant des rappeurs islamistes, vous vous assurez que leur cœur de cible (les gens sans talent) vont non seulement écouter, mais reproduire le discours islamiste.

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