[CHRONIQUE] Profanation de la tombe de J.-M. Le Pen : les barbares dans la cité

Il y a quelques jours, dans ces colonnes, au sujet des indécentes réjouissances organisées à l’occasion de la mort de Jean-Marie Le Pen, je soulignai que le signe du passage à l’humanité réside dans les rites funéraires et l’hommage rendu aux défunts. La profanation de sa tombe et le bris de la croix qui la surplombait démontrent que les barbares sont dans la cité. Pire, même, que des barbares : des bêtes enragées incapables de concevoir qu’il y a des actes que l’on ne commet pas car ils font perdre à ceux qui les commettent leur dignité d’être humain. Ainsi des personnages indignes, stupides et lâches sont venus nuitamment détruire le tombeau dans le cimetière de La Trinité-sur-Mer. Lâches, en effet, car quel courage en effet de venir s’en prendre à un mort ! Ils ne craignaient rien, sauf se déshonorer. Mais ils ignorent même le sens du mot honneur.

C’est, au demeurant, une habitude de la gauche révolutionnaire. Ils sont les indignes successeurs des Jacobins qui profanèrent les tombeaux de nos rois et pissèrent sur les restes royaux, ou encore la sépulture du cardinal de Richelieu à la Sorbonne, dont le corps fut démembré et décapité, ou celle du duc de Saint-Simon et de son épouse dont le cercueil était lié par des chaînes à celui de son mari.
Les républicains espagnols pratiquèrent ce genre d’ignominie macabre avec ardeur et les photographies de la profanation des tombes des carmélites de Barcelone restent sinistrement célèbres (20 juillet 1936). L’actuel gouvernement espagnol, fidèle à cet héritage, semble préoccupé avant toute chose de déterrer les morts, sans doute pour prendre une revanche sur l’Histoire. Ainsi, la gauche révolutionnaire ne se désavoue jamais.

Durant la révolution culturelle, les gardes rouges profanèrent et détruisirent les tombeaux des empereurs de Chine.
Le saccage de la tombe de Jean-Marie Le Pen n’est donc pas seulement un signe de la haine d’individus aussi lâches que stupides. C’est le révélateur du fait que certains, en France, sont sortis des bornes de la civilisation et même de l’humanité. Et qu’ils font entrer les pays dans une atmosphère pré-révolutionnaire. Or, la révolution est toujours le moment où certains estiment que tout est permis, y compris l’infâme, y compris l’immonde, pour « régénérer le peuple » dans le sang.

La droite conformiste et le bourgeois frileux ne manqueront pas de souligner qu’il ne s’agit là que d’une minorité d’enragés et que la majorité des Français ne les approuvent pas. Auraient-ils donc oublié que les révolutions sont toujours le fait de minorités déterminées qui intimident ou paralysent une majorité couarde. Ce n’est pas en pure perte que Lénine avait inventé un parti de révolutionnaires professionnels prêts à tout. Et tandis que les mous se grisent de grands principes juridiques et de vertueuses indignations, les révolutionnaires agissent et exacerbent les tensions. Mélenchon et ses sbires, en trotskistes méthodiques, connaissent par cœur les rouages et les mécanismes qui conduisent à l’affrontement révolutionnaire.

Aujourd’hui, la France est comme suspendue. Étrange moment où tous espèrent que quelque chose va se passer et où le gouvernement, empêtré dans les manœuvres politiciennes et des arguties sémantiques, ne fait rien. Chacun perçoit bien dans quelle impasse se trouve la nation et tous redoutent un soudain basculement.
Devant la détermination de ceux qui souhaitent le chaos révolutionnaire, nous devons opposer une semblable détermination et une volonté de combattre. Ils ne passeront pas. Ils ne doivent pas passer.

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