Trump sur le ring politique : le catcheur n’est jamais loin
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En choisissant Linda McMahon comme ministre de l’Éducation, Donald Trump a surpris son monde : Linda McMahon a été vice-présidente de la World Wrestling Entertainment (WWE), la plus grande ligue mondiale de catch. France Culture y a vu un « casting sulfureux ». Quel rapport entre le catch et l’éducation, ont demandé les goguenards ? Ils n’ont pas remarqué que, d’une part, Linda McMahon avait déjà été, durant le premier mandat de Trump, à la tête de la Small Business Administration et que, d’autre part, le côté faussement provocateur de ce choix relève, justement, d’une culture catch que Trump affectionne.
Vince McMahon, un Trump sans valeurs
Linda McMahon est l’ex-épouse de Vince McMahon, le patron de la WWE auquel Netflix consacre un intéressant documentaire. Caricature de businessman, McMahon a haussé le catch à un niveau de spectacle et de richesse jamais atteint avant lui. Arrogant, l’homme n’est pas totalement antipathique, mais il n’a qu’une valeur : le fric. Peu importe la violence et le mauvais goût le plus extrême - le plus « malaisant », comme on dit. Peu importe le sang et le voyeurisme crapoteux, une seule règle : l’audience. Malgré les scandales de viols et de dopages (Vince McMahon a dû quitter la tête du WWE en 2024, suite à une plainte pour viol et proxénétisme), le spectacle continue avec, toujours, le seul critère de l’audience.
Trump, lui, a des valeurs, sinon il aurait misé sur le wokisme et l’immigration, autrement porteurs et consensuels. Pour le reste, il a en commun avec McMahon le goût de l’outrance et du spectacle. Le documentaire Netflix explique que McMahon s’est fabriqué un personnage. Trump aussi. C’est le propre du catch : chaque lutteur se crée une histoire, un costume, un maquillage, et choisit un camp. Il y a les gentils (« faces ») et les méchants (« heels »). On ne s’étonne pas que Trump ait choisi d’être le méchant qui vient défier le camp du Bien.
La bonne grosse provoc' à deux balles
Trump est un phénomène, comme on dit un phénomène de foire. De ces foires où est né le catch, régi par le « kayfabe » : la convention qui fait qu’on ne révèle pas au spectateur que tout cela est un spectacle. Cela explique en partie le personnage qu’il joue, que ce soit les gestes de danse qu’il esquisse (dans lesquels des « spécialistes » voient une « masculinité outrée »), les poses qu’il prend et, surtout, avant même de monter sur le ring, les propos provocants qu’il jette pour intimider son rival. Reprendre le canal de Panama, planter un drapeau américain sur Mars, annexer le Groenland…
« Intimidation et provocation, Trump n'a pas changé de ton diplomatique », notait La Croix, récemment, sans discerner dans l’outrance la part jouée. On l’a encore vu avec le bras de fer des droits de douane, auxquels la presse française, par ignorance, n’a rien compris (à moins qu’il ne s’agisse de mauvaise foi). Il faudrait que les journalistes se rencardent, regardent par exemple Trump the Wrestler (Trump le catcheur), un court-métrage télévisé de 2016 où sa campagne électorale est comparée à un match de catch.
Trump sur le ring
Donald Trump a été plusieurs fois l’invité de WrestleMania, l’événement annuel de la WWE. Il s’est même colleté avec Vince McMahon en 2007, lors du « combat des milliardaires ». Il a réutilisé les images en 2017 pour illustrer son combat contre la chaîne CNN, qui avait réagi : « C’est puéril, ridicule, idiot. […] C’est vraiment effrayant, dangereux. » Son comportement est alors jugé par le journaliste de CNN « comme bien en dessous de la dignité de sa fonction ». Peut-être, mais ne nous étonnons pas de voir Trump goûter une culture populaire et la cultiver pour faire enrager des « intellectuels de gauche » qui la méprisent. Le catch, ce truc de bouseux.
Lorsque Donald Trump a été visé par un attentat en juillet 2024, à Butler (Pennsylvanie), les balles ont tué un pompier volontaire de 50 ans. Mais Trump s’est relevé, l’oreille ensanglantée, le poing levé, en scandant « Fight! » Une scène pleine de panache qui aurait pu figurer au programme d’une Wrestlemania, sauf que ce jour-là n’était pas « pour de faux ».
![Picture of Samuel Martin](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2023/05/Capture-decran-2023-05-18-a-15.59.36-300x300.png)
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Un commentaire
Ceux qui osent critiquer le comportement de Trump ne soffusque jamais du comportement de notre couple présidentiel , de son choix pour fêter un nouvel an , du mépris qu’il affiche à l’égard du peuple de ses frasques , ses dépenses incontôlées etc……Vive trump qui ose mettre en place des mesures pleines de bon sens pour son peuple et fi de ses élucubrations provocatrices . Le plus important est bien le résultat qui bénéficie à son pays et son peuple .