Saccage au Vatican : un symbole catholique profané

Capture d'écran
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Ce 7 février 2025, un acte de vandalisme, qu'on aurait pu croire impensable, a été perpétré au cœur du monde catholique, au sein de la basilique Saint-Pierre de Rome. Cet incident, ayant suscité une vive émotion que ce soit parmi les croyants ou les non-croyants, met en lumière la vulnérabilité de nos symboles religieux face à la montée des comportements déviants dans nos sociétés contemporaines.

Selon les journaux italiens Il Messaggero  et Corriere della Sera, un homme d’origine roumaine a été filmé en train de dégrader le maître-autel de la basilique Saint-Pierre. Les images montrent un individu, vêtu d’un pantalon noir, d’un haut bleu et portant un sac à dos, monter sur l’autel consacré et jeter à terre les candélabres. Des objets datant de 1865, d'une valeur estimée à 30 000 euros. L'individu a ensuite arraché la nappe d’autel avant d’être stoppé par les agents de sécurité.

Selon Matteo Bruni, directeur du bureau de presse du Saint-Siège, il s’agirait « d’une personne souffrant d'un grave handicap mental, qui a été arrêtée par la gendarmerie vaticane et remise aux autorités italiennes ». Si les motivations de cet acte ne sont pas encore connues, ce dernier suscite de nombreuses interrogations quant à la sécurité des lieux saints et au respect des symboles religieux dans nos sociétés modernes.

 

Histoire de la basilique Saint-Pierre

Si cet événement choque autant, c’est parce que la basilique Saint-Pierre est l'un des édifices religieux les plus emblématiques du catholicisme et le centre du pouvoir papal. Construite sur le site de l'inhumation de l'apôtre Pierre, elle constitue un lieu de pèlerinage majeur pour les fidèles du monde entier. La construction de l’actuelle basilique a débuté en 1506 sous le pontificat du pape Jules II et s’est achevée en 1626. Des architectes et artistes de renom, tels que Bramante et Maderno, ont contribué à sa conception et à son embellissement. Parmi ses nombreux trésors artistiques, on compte l’émouvante Pietà de Michel-Ange et l’imposant baldaquin du Bernin.

 

Une attaque contre le catholicisme

Cependant, la basilique Saint-Pierre n'est pas seulement un chef-d'œuvre artistique ; elle est le centre spirituel du catholicisme. Toute atteinte à ce lieu sacré, ce saint des saints en quelque sorte du catholicisme, est perçue comme une attaque contre l'ensemble de la communauté catholique. Comme le souligne l’eurodéputé du Rassemblement national, Mathilde Androuët : « Cet acte est d’un mépris total pour les 1,3 milliard de catholiques dans le monde. » Plus largement, cet acte de profanation pose la question du respect des symboles religieux dans nos sociétés contemporaines. En effet, cet incident s'inscrit dans un contexte plus large de désacralisation et de perte de repères. Nos édifices chrétiens, autrefois intouchables, sont de plus en plus souvent la cible de dégradations, de profanations et d’incendies. Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône, a exprimé cette inquiétude en déclarant sur X : « Il n’y a plus rien de sacré ».

Au Vatican, cet incident n’est pas le premier. En juin 2023, un homme était déjà monté sur le même autel avant de se déshabiller complètement. Un rite de purification avait alors été mené pour laver cette offense et consacrer de nouveau l’autel.

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Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

7 commentaires

  1. Réaction du pape ? Peut on laisser faire encore longtemps ce harcèlement contre les chrétiens , nos édifices et symboles , sans réagir , sans sévir ? Que font nos politiques pour protéger les chrétiens sinon accueillir et soutenir ceux qui nous attaquent . Parce que le vrai problème ce sont bien les élus , ce sont eux , de par leur inaction qui encouragent ces actes .

  2. Que croyez vous qu’il serait arrivé à ce « déséquilibré » s’il avait été faire ce sacrilège dans un autre type de lieu de culte ? …
    Le « pape françois » va l’accueillir les bras ouverts et peut -être même l’héberger avec son pote Benoit XVI car il doit s’ennuyer depuis qu’il est à la retraite ! ? …

  3. Cela remet surtout en cause la vision soixantuitarde idyllique (pour ne pas dire niaiseuse) de la société, où tout est ouvert et accessible, sans protection : les universités, les écoles, les résidences privées, les parkings… Si n’importe qui peut accéder à tout, il ne faut pas s’étonner qu’on y commette des dégradations ou des sacrilèges parce que c’est facile à faire ! Le beau, le sacré, tout ce qui est ancien ou de valeur doit être protégé. Remarquons que comme d’habitude, on nous parle de déséquilibré pour justifier à l’avance le laxisme habituel !

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