Excisions et mutilations génitales en France : rien à voir avec l’immigration ?

Image générée par Grok.
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« Une barbarie qui n'a que trop duré. » Jeudi 6 février dernier, à la préfecture d'Île-de-France, Aurore Bergé a présenté le premier « plan francilien de lutte contre les mutilations sexuelles féminines ». L'objectif est de « ne laisser aucune place » à certaines pratiques qui ont désormais cours en France. Ablation du gland du clitoris, des petites lèvres, des grandes lèvres, rétrécissement de l'orifice vaginal... Parmi les mutilations barbares en question, l'excision est la plus répandue. Pas moins de 7.000 filles vivant en région parisienne seraient concernées, selon le ministre délégué chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Sur le territoire national, ce sont près de 140.000 femmes qui auraient déjà subi des mutilations sexuelles.

Si le budget alloué à cet ambitieux plan n’a pas été communiqué, l’État n’a visiblement pas rechigné à mettre la main à la poche. Campagnes de prévention, formations, collaboration entre les autorités judiciaires et les établissements scolaires et de santé pour mieux recueillir les signalements, recensement des acteurs associatifs... tout est prévu pour sensibiliser « la société qui est aujourd'hui trop indifférente » à ces délits et « actes criminels ».

Les limites du « en même temps »

Sur les réseaux sociaux, de nombreux Français ont souligné l’incohérence d’une majorité macroniste qui déplore les conséquences pourtant prévisibles de sa propre politique. « Le mieux serait de ne pas importer les exciseurs par milliers chaque année ! », note ainsi un twittos. « Qui mutile ces enfants ? Pourquoi sont-ils chez nous ? », interroge une autre.

Leur colère a encore été décuplée par la diffusion d’une séquence sur BFM TV dans laquelle l’origine de ces mutilations génitales était soigneusement passée sous silence. « Excision de la part de qui ? Des Bretons, des Catalans, s’est agacé un troisième internaute. BFM ne veut surtout pas dire la réalité. » Sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier s’est lui aussi indigné de cette occultation médiatique : « Le mot "immigration" n'a pas été prononcé une seule fois. Comment voulez-vous lutter contre l'excision si vous êtes incapables d'en nommer les causes ? »

Rapidement, les trolls d’extrême gauche se sont mobilisés afin de nier le réel. « L’excision est un crime patriarcal, pas un "problème d’immigration", s’est notamment insurgé le compte X des Jeunes des Bouches-du-Rhône avec le Nouveau Front populaire. Utiliser cette lutte pour alimenter un agenda raciste, c’est trahir les victimes et détourner l’attention des vrais combats. » Peut-être ces militants sont-ils trop « jeunes », en effet, pour savoir qu’aucune excision n’était pratiquée en France, il y a encore quelques décennies ?

L’éléphant dans le salon

Si la gauche refuse encore de le regarder en face, le lien entre immigration et mutilations génitales n’est heureusement plus un secret pour personne. Ce n’est pas sans raison si les expérimentations en matière de prise en charge des victimes d’excision se font en Seine-Saint-Denis. Aurore Bergé, elle-même, a basé son plan sur l'étude MSF-MAP selon laquelle une femme sur deux née dans un pays à risque de mutilations sexuelles féminines vit en région parisienne. À noter, toujours selon la même source, que la Seine-Saint-Denis et Paris concentrent 40 % de la population née dans un pays à risque et vivant en Île-de-France. Les principaux pays d'origine sont le Cameroun, le Mali, le Sénégal et la Côte d'Ivoire.

« L'Île-de-France est plus touchée en raison de la migration », confirme d’ailleurs la gynécologue obstétricienne Ghada Hatem-Gantzer, fondatrice de la Maison des femmes à Saint-Denis, qui souligne l'importance de « faire de la prévention lors des vacances au pays », qui représentent un « danger » pour les filles concernées. Mais la première « prévention » ne se situerait-elle pas en amont ? Ne s’agirait-il pas, plutôt, d’empêcher les exciseurs de s’installer sur notre territoire ? La responsabilité de l’État est moins d’éradiquer les mutilations génitales en Afrique que de protéger son peuple en France.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

5 commentaires

  1. Evidemment que l’excision n’est pas dans nos mœurs et qu’elle a été importée par des gens venus s’installer sur notre sol. C’est une cause où il ne faut surtout pas rechigner sur les moyens à employer pour que cesse cette infâme barbarie. Prison à vie pour ceux qui la pratiquent. Seule la plus grande sévérité pourra venir à bout de cette cruauté envers les futures femmes. En France, cela ne devrait même pas exister.

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