Franck Gastambide, nouvel homme sacrifié sur l’autel de MeToo ?

Un acteur dans la tourmente. Vendredi 21 février, Franck Gastambide a été accusé de violences sexuelles, physiques et psychologiques par six femmes, dont trois anciennes compagnes. L’une d’entre elles, la comédienne Marion Séclin, a ainsi témoigné dans Mediapart, revenant sur le tournage d'une émission de Canal+, en 2013, dont elle garde un très mauvais souvenir. « Sans crier gare, et alors qu'on ne se connaît absolument pas, il a mis sa main sur le dossier de ma chaise et a commencé à frotter son sexe sur ma main en soupirant de plaisir. Sur le moment, je n'ai pas réagi, j'étais comme pétrifiée », affirme-t-elle. La jeune femme évoque aussi des paroles crues et déplacées, un comportement « gênant » ainsi qu’un baiser non consenti dans le cou… Des faits qui, s'ils sont avérés, peuvent relever de l’agression sexuelle.
Nouvelle cible de Médiapart, l'acteur Franck Gastambide accusé de violences sexuelles, riposte ce soir : "Ils ont fouillé ma vie pendant 2 ans ! Cet article est déclenché par les mensonges et la malveillance" #FranckGastambide #accusations #médiapart https://t.co/fZYxFrdQ1O
— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) February 21, 2025
De son côté, l’acteur et réalisateur de 46 ans livre une tout autre histoire. Lui évoque « une espèce d'euphorie où tout le monde faisait des vannes, peut-être dans une époque où on faisait moins attention ». Si ces actes « ont eu lieu », « ils n'étaient pas dans une volonté perverse » mais « peut-être » une tentative « de draguer d'une mauvaise manière ».
Mediapart mis en cause
Surtout, Franck Gastambide souligne les méthodes discutables d’un média sans scrupules, prêt à tout pour arriver à ses fins. « Pendant près de deux ans, ces journalistes ont fouillé ma vie et mon passé, remontant jusqu’à dix-sept ans en arrière. Ils ont cherché à interroger quiconque aurait quelque chose de négatif à dire sur moi, tout en laissant une rumeur infondée se propager », se défend, sur X, le réalisateur des films Pattaya, Taxi 5 et de la série Validé.
— Franck Gastambide (@FGastambide) February 21, 2025
L’homme raconte avoir passé cinq heures dans les bureaux de Mediapart à répondre aux questions de deux enquêteurs, leur avoir fourni plusieurs dizaines de constats d’huissier, de textos, de courriels, de notes vocales et de nombreuses attestations de témoins. « Autant de preuves accablantes des menaces et de la volonté de nuire dont je suis victime », écrit-il. En vain. Les menaces de mort, les pressions, les insultes répétées contre la famille de Franck Gastambide, dont ce dernier affirme avoir apporté les preuves, n’ont manifestement pas ému les plumes de Mediapart. « Ces journalistes ont choisi de s’arranger avec certaines réalités parce que l’envie de sortir un article sur une personnalité comme moi était bien trop forte », observe-t-il, désabusé.
La présomption d’innocence piétinée
En quelques heures à peine, les « révélations » de Mediapart ont été reprises par toute la presse. Le visage de Franck Gastambide s’affiche partout, désormais associé pour une durée non déterminée au thème des « violences sexuelles ». Quelle que soit l’issue de l’affaire, il y a fort à parier que sa réputation n’en ressortira pas indemne. Alors même que l’enquête judiciaire n’a pas même commencé. Pire : aucune plainte n’a pour le moment été déposée contre le comédien !
D’autres affaires semblables, mêlant des personnalités publiques, devraient pourtant inviter les journalistes à la plus grande prudence. Jeudi 20 février, soit la veille de la publication de la charge de Mediapart contre Franck Gastambide, on apprenait ainsi que l’enquête visant l’écologiste Julien Bayou avait été classée par le parquet de Paris pour « absence d'infraction ». Le malheureux avait été mis en cause, en septembre 2022, par sa rivale Sandrine Rousseau qui l’avait accusé, sur le plateau de l’émission C à vous, d’avoir eu des « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ».
Suspicions de violences sexistes et sexuelles commises par Julien Bayou : on en parle avec @sandrousseau dans #CàVous ⬇️ pic.twitter.com/j8Er4kvwV3
— C à vous (@cavousf5) September 19, 2022
Face à l’emballement médiatique, celui qui était alors secrétaire national d’EELV avait bien tenté de nier les faits, mais n’avait pas eu d’autre choix que de se mettre en retrait de toutes ses responsabilités politiques. « Aujourd’hui, je suis chômeur, j’ai tout perdu », déclare-t-il, brisé.
Mais qui s’en soucie ? Sûrement pas les petits inquisiteurs de la presse d’extrême gauche. Leur croisade anti-patriarcat passe avant tout. Julien Bayou n’est qu’un accident de parcours, un quidam sacrifié par erreur sur l’autel de MeToo. C’est malheureux mais, comme chacun sait, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
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2 commentaires
Une question : Marion Séclin, c’est QUI ? …
Sera-t-elle dans le « déclin la Séclin » pour aller attaquer un énième « homme qui gravite » dans son secteur professionnel ? ! …
Quel jolie faune que celle des « zartistes » gavés par des subventions issues de nos impôts ! … OU PAS ! …
Je ne cherche pas à dédouaner ce réalisateur mais ses révélations des méthodes de Médiapart nous sont connues. Lui semble en être étonné. Qu’importe toute cette même sphère progressiste nous expliquait encore jusqu’à il y a une dizaine d’années qu’il fallait lever tous ces tabous liés à la sexualité, qu’il faut enseigner la sexualité dans les écoles. Bref, Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. On ne le dira jamais assez mais MeToo n’est que le contrecoup de mai 68.