Castaner, Villepin, Raffarin : tous au service d’intérêts étrangers

La situation de Dominique de Villepin est peut-être la plus préoccupante des trois.
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Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, a rejoint voici quelques mois Shein, le géant de la fast-fashion chinoise, en tant que lobbyiste à peine déguisé. Il rejoint, dans le camp des intérêts de l’empire du Milieu, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et défenseur, depuis bien longtemps, des intérêts de Pékin. Ce défenseur du « yes » à la Constitution européenne est un habitué des allers-retours en Chine avec des industriels français et entretient d’excellentes relations avec le PCC, bien qu’il se soit défendu de recevoir le moindre salaire. Un lobbyiste gratuit, en quelque sorte : une espèce rare. La gratuité, en revanche, n’est pas dans les habitudes de Dominique de Villepin, qui travaille pour d’importantes familles saoudiennes et monnaie ses interventions au Qatar où, très proche de la famille régnante, il se rend régulièrement (en « first class », précise Michaël Prazan, avec un brin de malice, dans un vieil article de la revue Franc-tireur : Dominique de Villepin : chevalier servile).

Des intérêts étrangers pas forcément amicaux vis-à-vis de la France

Castaner, Raffarin et Villepin ont en commun d’avoir exercé d’importantes responsabilités et d’avoir mis leur carnet d’adresses au service d’intérêts étrangers - pas forcément amicaux vis-à-vis de la France. Christophe Castaner s’insurgeait, le 12 janvier dernier, contre une loi française qui prévoyait de taxer les enseignes de fast-fashion (polluantes, de mauvaise qualité, ruineuses pour ce qui reste de l'industrie textile française et pour le petit commerce de vêtements) pour les rendre moins attractives. Villepin, lui, vient de déclarer que « l’Algérie n’était pas une dictature » dans une posture qui se voulait raisonnable mais fait indubitablement offense à la vérité. On n’entend plus beaucoup Raffarin, ces temps-ci, mais ses activités continuent.

Ne nions pas l’évidence : il y a un petit problème de fidélité patriotique, là-dedans. Le cas de Christophe Castaner est peut-être le moins décevant : on n’a jamais attendu grand-chose de cet homme, devenu ministre régalien faute de candidats, artisan de la répression des gilets jaunes et qui s’est fait gauler en boîte comme le petit voyou de Manosque qu’il fut, en train de dragouiller sous l’œil des caméras une femme qui n’était pas la sienne. Le cas de Raffarin est un peu plus préoccupant : ancien Premier ministre de Chirac, il n’a plus d’influence sur la vie politique française et passe le plus clair de son temps à faire des affaires avec la Chine. Il semble avoir oublié à qui devait aller sa loyauté, et tant pis si ce jugement sonne un peu chauvin.

Villepin : la star du monde arabe, un œil sur 2027

La situation de Dominique de Villepin est peut-être la plus préoccupante des trois. Star du monde arabe depuis sa magnifique sortie de 2003 aux Nations unies, le flamboyant chiraquien semble penser que le charisme peut tenir lieu de colonne vertébrale. Il semble, également, penser à 2027 d’une façon de plus en plus nette. Ses discours font de l’œil à l’électorat des banlieues : il critique les frappes israéliennes sur Gaza, hésite à jeter l’opprobre sur l’Algérie, s’insurge quand on lui explique que le Qatar - fait pourtant avéré - finance le terrorisme islamiste… Il se verrait sans doute bien en nouveau Chirac : un homme aux allures gaulliennes, avec beaucoup de prestance, beaucoup d’aplomb, beaucoup d’habileté et aucune conviction. Le pire du vieux RPR. Alors, si on ajoute à ce sombre tableau d’indécision échevelée un rôle de VRP des pétromonarchies qui financent le terrorisme, on peut frémir pour la prochaine présidentielle. Villepin occuperait une case originale : un peu de gaullisme social, un peu de non-alignement de façade, un laxisme total sur la situation intérieure et une stature de Chateaubriand au petit pied pour dissimuler de coupables arrangements. Mélenchon n’a qu’à bien se tenir. Qui sait, peut-être Dominique de Villepin, s’il était Président, nommerait-il Raffarin au Quai d’Orsay et Castaner ambassadeur ? La république est bonne fille.

 

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

81 commentaires

  1. N’oublions pas le rôle de Raffarin dans la construction du labo Wu-han, responsable des « pangolinades » de 2020.

  2. Ces 2 anciens Premiers Ministres ont donc abandonnés leurs retraites et avantages donnés par la France aux P.M pour se consacrer aux intérêts étrangers ?!

  3. Villepin, s’il avait un minimum de cohérence dans son comportement, devrait sans plus tarder rejoindre les rangs de LFI.

  4. Il n’y a vraiment pas de quoi être fiers de ces personnages , un qui vend nos autoroutes , un qui protège les , un autre qui croit , qui pense devenir empereur de Chine en passant tous ses lundis de Pentecôte et beaucoup trop de temps sur les plateaux télé . Bref trois incompétents pour la France et qui l’ont prouvé

  5. Un dangereux loulou. Sa dissolution du Parlement, alors qu’il avait la majorité, a offert un boulevard à la Gauche qui, depuis, domine le paysage français.

  6. Villepin «  a cheater » comme disent tous ceux qui l’ont côtoyé lorsqu’il était conseiller de presse à l’ambassade de France à Washington . Il n’a pas changé !

  7. Les trois moustiquaires en somme!
    Petite erreur cependant,les « rafarinnades » sont fréquentes sur BFM et LCI notamment, en bon « médiacompatibles » en manque de reconnaissance.
    Prêts à tout et bons à rien, ce sont des dignes représentants de la France morte.

    • Bon à rien pas certain, mais traitre à la Nation surement et pour ça une intelligence même basique est tout de même requise. Il faut arrêter de les prendre pour des imbéciles, ils savent très bien ce qu’ils font.

  8. ce villepin surfe toujours sur son discours à l’ONU ( discours écrit par Bruno Lemaire semble t-il!) mais je n’oublie pas sa dissolution ratée de 1997 qui nous a valu l’arrivée à Matignon du trotskiste de l’Ile de Ré, jospin et 5 ans de socialisme, impôts et immigration à la clé… Mais aussi sa cabale ( Clearstream) contre Sarko au début des années 2000. Ce type est vraiment dangereux. Mme Chirac qui avait le sens politique et la réflexion plus développés que son mari, l’appelait Néron. Elle avait raison!!

  9. Oh que bien dit tout cela , j’ajouterai à ce trio M. Fillon qui lui aussi avait filé en douce en Russie , et qui s’est un peu ravisé au début du conflit russo-ukrainien. Pour d’anciens dirigeants de notre pays ils sont à mettre au ban de la société , dans certains cas de figures on peut parler de « haute trahison » car ces messieurs détiennent des décisions , informations peut-être secrets qu’ils vont monnayer à l’étranger ; moralité : belle leçon de patriotisme pour ces pseudo Talleyrand .

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