Boycott de Mercato : Jamel Debbouze lâché par les siens

Jamel Debbouze dans “Mercato”. © Mika Cotellon
Jamel Debbouze dans “Mercato”. © Mika Cotellon

Sorti le 19 février, le film Mercato se passe dans le milieu du football où les joueurs s’achètent et s’échangent en millions d’euros. Jamel Debbouze y incarne Driss, agent de joueurs qui « a sept jours pour sauver sa peau avant la fin du mercato ». Et le film, combien de jours a-t-il pour sauver la sienne, de peau, face aux appels au boycott ?

Un des scénaristes est le fils d’un « philosophe raciste »

Mercato se place en 9e position pour sa première semaine, avec 16 entrées par séance. Va-t-on nous dire, comme pour Toutes pour une, que le film est victime d’une cabale de l’extrême droite contre Debbouze ? Ce sera difficile à soutenir, car tous les appels au boycott proviennent des soutiens inconditionnels aux Gazaouis face à « l’État sioniste ». Ils reprochent à Debbouze de ne pas avoir eu le moindre mot pour soutenir la Palestine.

Ils lui rapprochent aussi certaines accointances. Selon EuroPalestine, le silencieux Debbouze est un « grand ami d’Arthur, de Darmon et d’autres comédiens pro-israéliens ». Le producteur est « Ilan Goldman, sioniste et ancien membre de la milice juive d’extrême droite et violente, le Bétar ». Le scénario a été écrit par deux « fils de » : Tristan Séguéla, fils de Jacques, « ancien chargé de com' de l’ex-Premier Ministre israélien Ehud Barak », et Thomas Finkielkraut, fils du « "philosophe" raciste » (sic). Il s’en faut de peu qu’EuroPalestine ne traite Debbouze d’« enjuivé ».

« Jamel qui va au McDo »

Sur TikTok, de multiples comptes se réjouissent du boycott effectif et appellent à l’aggraver. Prénoms, drapeaux, tenues, vocabulaire… Ces comptes ne cachent pas leur identité communautaire. Les arguments sont plus ou moins élevés. Tel a vu dans le film « un Black avec kippa, Jamel qui va au McDo et boit du Coca ! Tous les ingrédients de son allégeance. » Tel autre prend l’acteur à partie : « Tu as fait comme si les 100.000 morts [sic] de Gaza n’existaient pas. Bah, tu vois, maintenant, c’est ton film qui n’existe pas. » Et ne parlons pas des commentaires qui enrichissent toutes ces publications. À grand renfort de « frère » et de « wallah », Debbouze se fait dézinguer.

Même son handicap n’est pas épargné. Mehdi78 l’imite avec son bras mort. Pour Ballek75, l’acteur est un « nabot », un « moins que rien » : « Quand on a une dégaine comme ça et puis on a une tête comme ça, on reste dans sa cité, mec. » À la suite d’une « contre-enquête », Ballek75 dit avoir découvert que c’est fait « exprès » de mettre en avant des gens comme Debbouze : pour donner « une mauvaise image des Arabes et des musulmans en général ».

@linfodujour09Mercato♬ son original - Ballek75

La France de 1998, c’était il y a mille ans

Jamel Debbouze a 49 ans. Il a émergé avec la série H sur Canal+ (1998-2002), où son jeu comique, nouveau, détonnait. Enfants de l’antiracisme et de la diversité, Debbouze, ses potes Éric et Ramzy saisissaient la chance que leur offrait la France « black-blanc-beur », dans la foulée d’Élie et Dieudonné. C’était la grande entente de la Coupe du monde 98, référence omniprésente dans les interviews de Debbouze. La France « black-blanc-beur » était un mythe mais certains y croyaient dur comme fer.

En un quart de siècle, les choses ont changé. Le communautarisme règne. Il prospère avec, pour terreau, la haine de la France et du Blanc, et l’islamisme. Debbouze n’a jamais mis sa foi musulmane en avant : là encore, il appartient à une autre époque, maintenant que des influenceurs délivrent la bonne parole sur les réseaux. Même l’emblématique Zinédine Zidane se voit reprocher son silence sur Gaza. Lui aussi en est resté à l’époque de 98.

Le couple que forme Debbouze avec Mélissa Theuriau, mixte à tous les points de vue, est passé d’atout médiatique à sujet sensible. « J'ai appelé mon fils Léon Debbouze et ça m'a valu les foudres de ma communauté », constatait-il, en 2017. Tout anecdotique qu'est le boycott de Mercato, il nous en dit long sur une évolution sociétale antifrançaise qui se précipite.

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

15 commentaires

  1. C’ est un peu le scénario de la fièvre à ceci près que les scénaristes bien-pensants n’ avaient pas prévu (ou avaient soigneusement évité) d’ aborder l antisémitisme des islamo gauchistes… Cette campagne de boycott est tout simplement abjecte quoi qu’ on puisse penser d’ un film que je n’ irai certainement pas voir!

  2. Debouze …et rappelons l’agression sur un réunionnais. Pour lui voler son blouson cuir .
    Par la bande a Debouze en gare de st cyr l’ecole.
    Debouze y perd son avant bras heurté par un train .
    Le réunionnais trouve la mort tué par le train

  3. Je ne sais pas si cette affaire va me rendre les Ramzy, Achourd ou Debouzze plus sympathiques. Ont-ils déjà dénoncé le racisme anti-blanc, anti-noir et les extrémismes de leurs « frères » ? A ne pas prendre partie, sauf évidemment pour dénoncer, parfois avec haine, « l’extrême droite » ou tout ceux qui défendent la France, ils récoltent ce qu’ils ont semés. Qu’ils se débrouillent. Je n’irai pas vois son film, non plus.

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