Moins de porc, plus de poulet : des tendances alimentaires qui en disent long

Un palier a été franchi. Pour la première fois, la volaille est devenue la viande la plus consommée en France. Chaque habitant en a consommé, en 2024, 31,6 kg en moyenne, d’après des données du ministère de l’Agriculture actualisées en février. Soit une augmentation de près de 10 % sur un an. On mange désormais dans notre pays davantage de poulet, dinde, canard que de porc, relégué à la deuxième marche du podium.
La volaille devient la viande la plus consommée par les Françaishttps://t.co/MHU6pwM3xe pic.twitter.com/46OvTSDzvO
— BFMTV (@BFMTV) February 20, 2025
Aujourd’hui, la volaille représente 36,8 % des volumes de viande consommés en France. Une croissance inédite dont la filière se réjouit. L’interprofession pousse à la construction de 400 poulaillers dans les cinq ans à venir afin d’être en mesure de répondre à la demande croissante des consommateurs et d’en profiter pour reconquérir, au moins en partie, des parts de marché sur le plan intérieur.
Balance ton porc
Il se trouve qu’en parallèle de cette popularité volaillère, le porc semble avoir de moins en moins la cote. En 2023, déjà, la consommation de viande porcine avait connu une forte baisse, atteignant son plus bas niveau depuis vingt ans. Les jambons et les charcuteries accusaient un recul de près de 3 %, pendant que la volaille enregistrait une hausse de même proportion.
La consommation de viande de porc en nette baisse en France https://t.co/tpGkwD6zUG pic.twitter.com/lvpiktM3KC
— REUSSIR (@reussir) July 21, 2024
Comment expliquer ce retournement de situation ? L'inflation soutenue des produits du porc, conjuguée au tassement de leurs volumes, serait en cause. À l’inverse, le poulet présenterait un « excellent rapport qualité-prix », en plus d’être « facile à cuisiner ». Dans la presse, on évoque du bout des lèvres un « changement d’image », des « préférences de consommation »… Les internautes, eux, ne s’en laissent pas conter et disent les choses avec moins de fausse pudeur. « Changements d’image, préférences de consommation et surtout : changement de population », analyse un utilisateur de la plate-forme X. « Tout parallèle avec des changements dans la société française serait purement fortuit et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence », ironise un autre, tandis qu’un troisième pointe sans ambages la « KFCisation du pays ».
L’importation de nouvelles habitudes alimentaires
Symbole de cette évolution alimentaire, la chaîne de restauration KFC, spécialisée dans le poulet frit, n’en finit plus, en effet, d’ouvrir de nouveaux points de vente, en France. Avec 25 nouveaux établissements, la marque américaine a battu son record d'ouverture de restaurants dans l’Hexagone en 2022. Une tendance qui ne serait pas sans lien avec l’évolution démographique que connaît notre pays. « Êtes-vous déjà entré dans un restaurant KFC de Paris ? Si oui, vous savez que les Noirs sont très nombreux, dans ces restaurants », déclarait, en 2008, Patrick Lozès, fondateur et premier président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN). Comme l’affirme également le site de gauche Slate, le poulet est un aliment de base dans les régions dont sont originaires beaucoup de Noirs de France. « Le poulet a une place majeure dans la culture culinaire des Antilles et de l’Afrique de l’Ouest, plus que le bœuf, par exemple », expliquait au même média Pascal Blanchard, chercheur spécialiste des questions d’immigration au CNRS et auteur d’ouvrages à tendance décoloniale.
même quand tout le monde mange des crèpes sucrées au sucre on trouve moyen de manger KFC pic.twitter.com/aVGDraXNNL
— KFC France (@KFCFrance) February 2, 2023
Près de la moitié des immigrés qui vivent en France étant originaires d’Afrique, on peut estimer sans prendre trop de risques que la popularité grandissante du poulet n’est pas sans lien avec nos flux migratoires entrants.
Ces derniers expliquent également la rétraction du marché porcin. Comment s’étonner, en effet, de voir la consommation de jambon baisser, quand on sait qu’une grande partie des nouveaux arrivants viennent de pays musulmans ? Le Maroc, l'Algérie et la Tunisie constituent, depuis plus de douze ans, le trio de tête des pays d'origine des bénéficiaires de primo-titres de séjour. Il y a d’ailleurs fort à parier que le cochon n’en est qu’au début de son déclin : selon l’Observatoire de l’immigration, la France compterait entre 6 et 10,5 % de musulmans sur son territoire, aujourd’hui, et entre 12 et 18 % demain...

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46 commentaires
Et moins de vin, plus de bières….100 000 hectares de vignobles à arracher…
c’est conforme au « grand remplacement »
Bonjour, ne pas oublier non plus qu’il faut bien vendre les poulets ukrainiens ! et les moutons australiens de même que le bœuf américain ! ! CQFD