Moins de porc, plus de poulet : des tendances alimentaires qui en disent long

La popularité croissante du poulet en France ne serait pas sans lien avec un certain changement démographique...
poulet poule poulailler

Un palier a été franchi. Pour la première fois, la volaille est devenue la viande la plus consommée en France. Chaque habitant en a consommé, en 2024, 31,6 kg en moyenne, d’après des données du ministère de l’Agriculture actualisées en février. Soit une augmentation de près de 10 % sur un an. On mange désormais dans notre pays davantage de poulet, dinde, canard que de porc, relégué à la deuxième marche du podium.

Aujourd’hui, la volaille représente 36,8 % des volumes de viande consommés en France. Une croissance inédite dont la filière se réjouit. L’interprofession pousse à la construction de 400 poulaillers dans les cinq ans à venir afin d’être en mesure de répondre à la demande croissante des consommateurs et d’en profiter pour reconquérir, au moins en partie, des parts de marché sur le plan intérieur.

Balance ton porc

Il se trouve qu’en parallèle de cette popularité volaillère, le porc semble avoir de moins en moins la cote. En 2023, déjà, la consommation de viande porcine avait connu une forte baisse, atteignant son plus bas niveau depuis vingt ans. Les jambons et les charcuteries accusaient un recul de près de 3 %, pendant que la volaille enregistrait une hausse de même proportion.

Comment expliquer ce retournement de situation ? L'inflation soutenue des produits du porc, conjuguée au tassement de leurs volumes, serait en cause. À l’inverse, le poulet présenterait un « excellent rapport qualité-prix », en plus d’être « facile à cuisiner ». Dans la presse, on évoque du bout des lèvres un « changement d’image », des « préférences de consommation »… Les internautes, eux, ne s’en laissent pas conter et disent les choses avec moins de fausse pudeur. « Changements d’image, préférences de consommation et surtout : changement de population », analyse un utilisateur de la plate-forme X. « Tout parallèle avec des changements dans la société française serait purement fortuit et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence », ironise un autre, tandis qu’un troisième pointe sans ambages la « KFCisation du pays ».

L’importation de nouvelles habitudes alimentaires

Symbole de cette évolution alimentaire, la chaîne de restauration KFC, spécialisée dans le poulet frit, n’en finit plus, en effet, d’ouvrir de nouveaux points de vente, en France. Avec 25 nouveaux établissements, la marque américaine a battu son record d'ouverture de restaurants dans l’Hexagone en 2022. Une tendance qui ne serait pas sans lien avec l’évolution démographique que connaît notre pays. « Êtes-vous déjà entré dans un restaurant KFC de Paris ? Si oui, vous savez que les Noirs sont très nombreux, dans ces restaurants », déclarait, en 2008, Patrick Lozès, fondateur et premier président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN). Comme l’affirme également le site de gauche Slate, le poulet est un aliment de base dans les régions dont sont originaires beaucoup de Noirs de France. « Le poulet a une place majeure dans la culture culinaire des Antilles et de l’Afrique de l’Ouest, plus que le bœuf, par exemple », expliquait au même média Pascal Blanchard, chercheur spécialiste des questions d’immigration au CNRS et auteur d’ouvrages à tendance décoloniale.

Près de la moitié des immigrés qui vivent en France étant originaires d’Afrique, on peut estimer sans prendre trop de risques que la popularité grandissante du poulet n’est pas sans lien avec nos flux migratoires entrants.

Ces derniers expliquent également la rétraction du marché porcin. Comment s’étonner, en effet, de voir la consommation de jambon baisser, quand on sait qu’une grande partie des nouveaux arrivants viennent de pays musulmans ? Le Maroc, l'Algérie et la Tunisie constituent, depuis plus de douze ans, le trio de tête des pays d'origine des bénéficiaires de primo-titres de séjour. Il y a d’ailleurs fort à parier que le cochon n’en est qu’au début de son déclin : selon l’Observatoire de l’immigration, la France compterait entre 6 et 10,5 % de musulmans sur son territoire, aujourd’hui, et entre 12 et 18 % demain...

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Jamais de kfc ni de mac do et autres, quand je sort c’est dans un vrais resto et non dans une merde pareil. En général je me régale, l’avant dernière fois que je suis sortie avec d’anciens collègues de travail c’était cochon rôtie a la broche, excellent. De temps en temps mon épouse fait un hamburger mais avec de la viande de bœuf de la ferme d’a coté.

    • Un jour, nous avons constaté la disparition du porc dans les années menus de la cantine de l’école primaire de nos enfants. Maintenant, au lycée, c’est menu vegan. Heureusement, c’est tellement bien cuisiné que les enfants en sont dégoûtés à vie.

  2. Si je ne mange pratiquement plus de porc, cela repose sur la qualité médiocre de cette pauvre bête. Il y a bien longtemps que je consomme poulet, canard , dinde bio et local ou labeliser. Toujours Français, souvent Ardèche où je vis voir Haute Loire.

  3. Pauvres poulets islamistes!
    Les « poulailleurs » vont se réjouir pour la production intensive maladive et continuer à dire qu’un poulet n’a pas besoin de gambader dans le jardin pour vivre, un peu comme si un éleveur n’avait pas besoin de WC pour vivre!
    J’ai de la volaille, je sais de quoi je parle!

  4. On va nous parler simplement de modes, de changement du goût des consommateurs. Il y a bien un rejet du porc parce qu’une certaines populations n’en consomment pas. On le constate très bien dans les cantines des écoles. Mais la cuisine à base de porc fait le terroir, la culture française. Espérons que le porc échappe aussi à l’abattage rituel, quasi-systématique, sans l’étiquetage qui irait bien.

  5. A choisir entre le poulet ukrainien (35% des parts de marché) et brésilien, élevés dans des conditions interdite à nos éleveurs , et le cochon français mon choix est fait , j’aurais une consommation patriote , et cochon qui s’en dédie .

    • Je confirme rue Léon blum boulangerie, tenue par un asiatique qui ne vend que des sandwiches halal, j’ai acheté un sandwich et c’était du blanc de poulet, je lui pose des questions et il me dit tout est halal madame. Je lui réponds en clair vous me faites manger halal sans mon consentement ? Bah Malika + raciséé = automatiquement halal ‍♀️

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