Allemagne : accord gauche/droite sur l’immigration, avancée ou reculade ?

L’Allemagne cherche la stabilité. Après les élections fédérales et le séisme provoqué par l’Alternative für Deutschland (AfD), le presque chancelier Friedrich Merz multiplie les initiatives politiques. Samedi 8 mars, un accord de principe a été signé avec le Parti social-démocrate (SPD) allemand et les forces de Merz (CDU/CSU). Objectifs annoncés ? « Rester un pays ouvert au monde, réduire l’immigration irrégulière » et « mettre fin à la surcharge de l’infrastructure publique par l’immigration irrégulière ». Des mesures plus qu’attendues dans un pays où 57 % de la population demande le refoulement des clandestins à la frontière et où 44 % juge la mise en place des expulsions pas assez concrète.
Un accord cosmétique ?
De nombreux points sur l’immigration ont été abordés par la future coalition. L’accent est clairement mis sur la « réduction de l’immigration illégale ». Pour autant, de nombreuses concessions ont été faites par le Parti chrétien-démocrate (CDU). Renonçant à une fermeture physique des frontières, l’accord prévoit un renforcement des contrôles et une coopération renforcée avec les pays voisins. Autre retour en arrière : la CDU ne veut plus revenir sur la réforme de la citoyenneté qui facilite la naturalisation et l’obtention de la double nationalité.
Écartée par le futur gouvernement, l’opposition issue des rangs de l’AfD (forte de 152 élus au Bundestag) dénonce un accord qui offre trop de concessions à la gauche, qui n’a obtenu que 120 sièges. Contactée par BV, Irmhild Boßdorf, eurodéputée AfD, dénonce « un accord scandaleux » et propose plutôt de réaliser « des économies en supprimant le Bürgergeld [sorte de RSA, NDLR], de remettre les gens au travail et limiter drastiquement l’immigration ». Du côté chrétien-démocrate, on défend un texte qui va dans le bon sens. Interrogé par BV, Daniel Caspary, eurodéputés CDU, qualifie cet accord de « tournant clair dans la politique migratoire allemande ». Aux détracteurs, l’élu répond que « la CDU/CSU et le SPD se sont mis d'accord sur des mesures efficaces ».
« Des déclarations d’intention »
Bien que simple accord de principe, le texte indique la direction du futur gouvernement Merz. Pour l’élu européen CDU Sven Simon, « l'accord fixe une ligne de démarcation claire : la migration illégale doit être stoppée », nous assure-t-il. Toutefois, le chrétien-démocrate voit les propres limites du texte voulu par son chef de file. Plaidant pour des « contrôles aux frontières et des refoulements », l’élu sait que la seule « solution, à long terme », viable n’existe que dans les mains de l’UE. « Ce ne sont rien d’autre que des déclarations d’intention qui sont presque sans effet, à peine réalisables ou qui ne vont pas assez loin, juge, de son côté, l’élu AfD Markus Buchheit, à qui nous faisons part des paroles de Sven Simon. Les refoulements prévus aux frontières échoueront faute d'accord des pays voisins. »
Si l’on ne s’attendait pas à ce que Friedrich Merz cherche à tout prix à contenter l’AfD, on aurait pu croire qu’il cherche à contenter une base d’électeurs désabusés tentés par le parti d’Alice Weidel. Les quatre prochaines années risquent donc d’être mouvementées, face à une AfD qui joue les perturbateurs. Marc Jongen, député européen AfD, dénonce auprès de BV une politique de « cosmétiques » et de « placebos ». Son collègue Tomasz Froelich enfonce le clou : « L'AfD s'attendait à ce que Merz abandonne toutes ses positions pour devenir chancelier ». Les propos de l’élu européen de la majorité David McAllister ne risquent pas, non plus, de plaire à l’opposition déçue. « L’Allemagne restera à l’avenir un pays ouvert au monde et favorable à l’immigration », nous confie-t-il. De quoi donner raison à l’AfD et pousser le peuple allemand dans ses bras.

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15 commentaires
Sur l’immigration, il faut que le peuple change de stratégie.
L’état, qui est sensé appliquer la volonté du peuple, applique l’opposé de cette volonté.
Ça ne peut pas être une erreur.
Ça ne peut pas non-plus être une question d’éthique ou d’idéologie car ces mêmes personnes s’accordent pour participer financièrement au soutien de l’Azerbaïdjan qui produit actuellement un génocide à faire pâlir Hitler de jalousie.
C’est donc une question de corruption.
Dès lors, comme les corrompus font les lois qui décident de leurs revenus, il suffit de ne plus payer.
Quand notre argent leur manquera plus que celui de nos ennemis, alors peut-être qu’ils nous écouteront de nouveau.
Voulez -vous me rappeler qui parle d’Union Européenne ? L’Allemagne commence à se démarquer, à quand la France ? Quelle valeur faut -il désormais attribuer à la règlementation d’Ursula von der Layen ?
En clair, rien de neuf. Depuis que le machin europe a mis le grappin sur les lois qui permettent l’invasion, les partis ne font que compromis et reculades. Nous avons les mêmes ici dont le seul objectif est de rester élus.
De toute façon l’UE ne nie officiellement pas être opposée à l’immigration, et y être plutôt favorable. Dès lors, on sait que toutes les mesures et lois prises par l’Allemagne, la France et autre pays (sauf la Hongrie) ne seront jamais que du cinéma.
« Plaidant pour des « contrôles aux frontières et des refoulements », l’élu » fait semblant d’ignorer que depuis 1997 et le traité d’Amsterdam, la Commission européenne est seule compétente pour l’immigration dans les 27 pays de l’Europe. Il n’y a pas qu’en France que triomphe le mensonge d’Etat.
Bernard
L’Union je vous dis , l’Union ! Les 27 parlent d’une seule voix c’est bien connu. Il n’y a guère ( guerre ?) que la France qui respecte encore le traité à la lettre, par courage bien sûr.
Reculade, bien évidemment: la Droite de Merz compose immédiatement avec le parti de Scholz en raison de la montée de l’AFD. C’est le barrage, les « castors », l’alliance des ennemis contre ce que réclame le peuple. Alors, les belles déclarations d’intention sur le contrôle migratoire resteront ce qu’elles sont: de qui faire tourner les éoliennes.
J’ai expliqué ici que la CDU allait s’arranger avec le perdant SPD et si pas encore assez de sièges, il y a aussi les libéraux et les écolos, ça finirait par se faire avec la « bande des quatre » comme on disait en Belgique, le club PS-PSC-PRL-Ecolo, soit gauche-centre-droite et une « quatrième roue à la charrette » pour reprendre les termes d’il y a 25-30 ans, à l’abri d’un « cordon sanitaire ».
Brassage de vent comme toujours
» le refoulement des clandestins à la frontière ». Quelle frontière ? Celle de l’Allemagne ou celle de l’Europe ?
Hallucinant
Question : Devant les mesures (toutes relatives) concernant l’immigration en Allemagne quelle va être la réaction de dame von der Leyen ? Sera-t-elle aussi intransigeante avec ses coreligionnaires qu’elle est pour certains pays, comme par exemple …. la Hongrie de Victor Orban ? Réponse attendue.
En Allemagne la fausse droite et la fausse gauche furent depuis toujours dans la reculade , je reste correct .
Posez vous la question pourquoi des pays comme les émirats arabes unis.
Ne sont pas intéressant pour les clandestins. Pourtant de même religion.
Simplement les pays du golfe rendent la vie impossible aux clandestins.
Du coup , ils demandent a repartir eux mêmes
Surtout peur des condamnations, ils ne s’embarrassent pas des droits de l’Homme