Campagne LR : Wauquiez veut faire du Chirac

Pris de court par Bruno Retailleau, le député de Haute-Loire cherche à incarner le nouvel homme du terroir.
Capture d'écran
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Laurent Wauquiez accélère. Face à Bruno Retailleau qui, depuis la place Beauvau, jouit d’une exposition médiatique décuplée, le député de Haute-Loire cherche à incarner le nouvel homme du terroir. Il n’a pas le choix, il doit être plus offensif, marquer les esprits. Laurent Wauquiez a été pris de court par Bruno Retailleau qui annonçait, le 12 février, briguer la présidence du parti LR.

En effet, le ministre de l’Intérieur bénéficie, depuis plusieurs mois, d’une exposition inespérée qui a propulsé le Vendéen sur le devant de la scène. Celui qui présidait, depuis dix ans, le groupe des sénateurs LR au palais du Luxembourg est devenu le premier flic de France, comme le devint un certain Nicolas Sarkozy avant de devenir président de la République…

La proximité et le renouvellement en maîtres mots

Laurent Wauquiez n’a pas le même vent dans les voiles. Prenant la suite d’Olivier Marleix à la tête du groupe LR à l’Assemblée nationale, celui qui fut élu pour la toute première fois député en 2004 dirige désormais un groupe parlementaire qui a perdu de sa superbe : 47 élus aujourd’hui, alors qu’ils étaient encore 112 en 2022 et 194 en 2017. L’homme de Haute-Loire veut mettre en avant ses racines rurales et incarner le nouveau Chirac. « Il y a une autre partie de moi, qui est la partie chiraquienne, qui aime le Cantal, qui est de Haute-Loire, bon vivant, qui aime la liqueur de verveine congelée », déclarait-il, sur Europe 1, mardi, vantant « l’écoute et la sympathie » de l’ancien président de la République et « la clope au bec » de Georges Pompidou. Une manière de se distinguer de son concurrent, qui pourrait être jugé trop technocrate et froid. Un Pompidou qui, nonobstant son Anthologie de la poésie française, est resté célèbre par sa formule toute pleine de bon sens : « Arrêtez d’emmerder les Français ! »

Ainsi Laurent Wauquiez veut-il jouer la carte de la « proximité ». 120 déplacements sont prévus jusqu’en mai, où il ira à la rencontre de l’électorat LR. « Chaque adhérent qui veut échanger avec lui doit pouvoir le faire », assure son entourage, dans Le Figaro. Une volonté de proximité qu’illustrent ces deux journées entières que l’homme en campagne a récemment consacrées à 500 appels téléphoniques pour joindre personnellement élus, cadres et militants.

Un état-major peu convaincant

Face à Bruno Retailleau, Wauquiez souhaite aussi mettre en avant le « renouvellement » pour « faire émerger » une nouvelle génération d’élus. Trois cadres composent désormais son état-major : Florence Portelli, maire de Taverny (Val-d’Oise), Nicolas Daragon, ex-ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien et maire de Valence (Drôme), et Geoffroy Didier, président délégué à la région Île-de-France. La première est vice-présidente au conseil régional d’Île-de-France, chargée de la Culture, du Patrimoine et de la Création et, à ce titre, s'est vue reprocher une subvention à hauteur de 390.000 euros pour le navet woke Toutes pour une, insulte au génie d’Alexandre Dumas. Le deuxième a été empêtré dans une affaire d'autorisation d'école islamique proche des Frères musulmans, comme l'avait rapporté Le Point en 2022. Et, enfin, le troisième fit partie, il y a bien longtemps, de La Droite forte.

C’est pourquoi, lorsque Laurent Wauquiez insiste sur « la détermination et la pugnacité » nécessaires « pour renverser les choses », un doute s’installe. « Cela fait des années que les Français disent des choses simples et qui ne sont pas écoutées. Ils disent qu’ils veulent moins d’immigration. L’année dernière, on a fait le record des titres de séjour, ils disent ras le bol des normes, on multiplie la bureaucratie. » Celui qui a été une figure du gouvernement sous Sarkozy pendant cinq ans sait de quoi il parle.

 

 

Pour la présidence des Républicains, « ce n’est pas tant un combat idéologique qu’une bataille de militants et de composition du corps électoral qui est engagée », assure, auprès de BV, un cadre du parti, comme si les dés étaient jetés. Or, plusieurs sources internes concordantes semblent avancer un nombre de fédérations favorables à Bruno Retailleau nettement majoritaire. Pour renverser la vapeur, Laurent Wauquiez doit démontrer qu’il possède « les racines d’un Chirac », « l’énergie d’un Sarkozy », comme il le dit lui-même, mais aussi le courage et les convictions d’un homme de droite.

Vos commentaires

75 commentaires

  1. Monsieur Wauquiez est une illusion, il n’y arien derrière comme d’ailleurs la plupart des LR. Monsieur Retailleau a certes une bonne cote pour l’instant mais jusqu’à quand va -t-il rester dans un semblant de gouvernement où il ne peut que parler mais pas agir. En fait c’est peut-être pour cela qu’il reste en vue de l’élection du Président LR. Il n’y a rien à attendre de ces gens-là !

  2.  » le courage et les convictions d’un homme de droite. » : Donc pas de changement avec lui . Wauquiez et bien d’autres , n’ont pas compris la leçon qu’a donné D .Trump par sa ré-élection. ils en sont restés , parce qu’incapables de voir au-delà, au marketing poltique. Alors, chauffe, Marcel!

  3. Du balabala d’hableurs de foire. C’est pas dur, on veut un mec qui fasse le boulot pour lesuel il est payé et non un ķéké , beau mec, beau parleur et rien dans les tripes. Non on n’a rien d’équivalent en boutique même si la vitrine est joliment présentée. Des actes b…del! C’est si dur que ça?

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