Retailleau, Pécresse et Némésis : Paris vaut bien une reculade…
Entre amitié, calculs et convictions, difficile de ne pas faire le grand écart.
Il y a deux mois, le ministre de l’Intérieur intervenait à l’occasion des dix ans du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI), laboratoire d’idées fondé par l’avocat Thibault de Montbrial. Bruno Retailleau y parlait menace terroriste, politique migratoire, narcotrafic. À la fin de son intervention, lors de la séance des questions, interrogé par une jeune fille sur la dissolution du mouvement antifa La Jeune Garde, le ministre félicitait celle qui l’interpellait : « Némésis. Bravo pour votre combat ! Vous savez que j’en suis très proche. »
Notre présidente, @CordierAlice2 , s'est rendue ce lundi 20 janvier à une conférence organisée par le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure, où intervenait M. le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
Pour la première fois depuis notre création, nous avons… pic.twitter.com/7BzsXKPd8I
— Collectif Némésis (@Coll_Nemesis) January 22, 2025
La jeune fille n’était autre qu’Alice Cordier, la responsable et fondatrice du mouvement féministe de droite Némésis. On pouvait s’étonner de cette parole publique courageuse apportant son soutien à une association politiquement très identifiée. Sa dénonciation très ferme de toute compromission autour de l’immigration et de la montée de l’islamisme en Europe classe ses accointances partisanes très à droite.
La surprise fut de courte durée puisque, trois jours plus tard, interrogé par Sonia Mabrouk, Bruno Retailleau fit marche arrière et sembla tout d’un coup découvrir le mouvement Némésis. Par une pirouette de langage dont les hommes politiques chevronnés ont le secret, il prit ses distances : « Némésis ne m’a rien dit, sur le moment, j’ai vu après que c’était une association très radicale qui avait très brutalement d’ailleurs, par exemple, attaqué Valérie Pécresse, et je ne me sens pas du tout proche de cette association. »
Némésis : "J'ai vu après que c'était une association qui avait des positions très radicales, qui avait très brutalement attaqué Valérie Pécresse et je ne me sens pas du tout proche de cette association" explique @BrunoRetailleau #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/ZKFNNsI3a9
— Europe 1 (@Europe1) January 24, 2025
Les ennemis de mes amis sont mes ennemis
En politique, rien n’est affaire de hasard. Interpellé par ce rétropédalage, BV soulignait les contradictions d’un ministre de l’Intérieur qui cède un bout de terrain à la gauche. Pourrait-on ajouter, aujourd’hui, qui conditionne ses soutiens à ses calculs électoraux ? N’oublions pas que Bruno Retailleau est en pleine campagne pour la présidence du parti LR. Dans une bataille qui fait rage avec Laurent Wauquiez, chaque soutien est primordial. Celui de la présidente de la région Île-de-France, la plus grosse fédération LR, est attendu. Or, comme l’a souligné Bruno Retailleau sur CNews, Némésis a le tort de « s’attaquer » à Valérie Pécresse, dont le collectif dénonce la duplicité et le « clientélisme islamiste » en rangeant la présidente de région du côté des « islamo-droitardes ».
Alors, tant pis si ces accusations se basent sur des faits indiscutables. Tant pis si Valérie Pécresse défend le port du voile à l’université. Tant pis si elle a tout renié du combat de la Manif pour tous. Tant pis si, depuis qu’elle dirige la région Île-de-France, le wokisme et le lobby LGBT sont à la fête.
Valérie Pécresse, un soutien de poids
Le ministre de l’Intérieur ne peut être complaisant avec une association qui vilipende un soutien de poids. Les ennemis de mes amis sont mes ennemis. Alors, il se désolidarise.
Prudence gagnante. Dimanche 16 mars, dans un entretien accordé au Figaro, Valérie Pécresse a apporté son soutien à Bruno Retailleau, envers lequel elle dit avoir « une dette d’honneur », mentionnant la loyauté « sans faille » dont il fit preuve en 2022. On se souvient, effectivement, du long chemin de croix que fut la dernière campagne présidentielle de l’ancienne candidate des Républicains. « Il est l’homme de la situation pour relever la droite, parce que les Français recherchent de la force, de la sincérité et des résultats », s’enthousiasme l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
« J’ai une dette d’honneur vis à vis de @BrunoRetailleau. Quand on vit des périodes difficiles on n’oublie pas ceux qui vous tendent la main. Bruno fait partie de ceux là. Il a été d’une loyauté sans faille. C’est important de savoir dire merci » @vpecresse sur @BFMTV pic.twitter.com/LYgZ1Dm09c
— Avec Valérie (@avecValerie) March 17, 2025
Sur BFM, lundi matin, Valérie Pécresse parlait avec une émotion sincère de Bruno Retailleau, « l’homme qui lui a tendu la main » et « qui met ses convictions avant ses ambitions ». Jusqu’à un certain point. Paris vaut bien une messe...
Yves-Marie Sévillia
Journaliste chez Boulevard Voltaire
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11 commentaires
Parce qu’il y en a à droite qui croient encore à la sincérité de Retailleau ? Mais le reste son parti a systématiquement trahi la France depuis des années et vous pensez que ce monsieur échappe à la règle ? Pure illusion.Il cherche uniquement à être présidentiable et tente de ratisser le plus large possible pour faire échouer une victoire possible du RN, puis une fois arrivé à son but,il fera comme ses prédécesseurs,un peu comme Sarkozy,c’est à dire du vent pour que rien ne change dans l’ordre établi par les euros-mondialistes. Maintenant, s’il y en a et ,malheureusement, il y en aura beaucoup qui se laisseront séduire à nouveau et qui pleurnicheront ensuite.Ce pays me désespère.
Pécresse qui vote macron a 20h02.
Precesse qui lors de sa campagne présidentielle parle du grand remplacement et le lendemain fait machine arrière
Il parait que les français sont fans de Retailleau. Ils vont encore se faire enfumer en 2027. Je crois qu’ils ne comprendront jamais que le système travaillera contre eux jusqu’à leur asservissement complet. Et le système, en fait, ce sont tous les partisans de l’UE. Beaucoup de ceux-là critiquent l’UE mais ne veulent, en aucun cas, en sortir. Ceux-là, ce sont tout l’axe parlementaire de LFI au RN. Voter pour ceux-là, c’est voter pour Von Der Leyen et le gauchisme idéologique. Mais je fatigue de voir que mes concitoyens, en grande majorité, ne veulent pas voir l’éléphant qui est au milieu de la pièce et de constater que leur vue ne s’arrangera pas du tout…Je suis très pessimiste car à force de descendre, arrive un moment où on ne peut plus remonter.
Pécresse ne cherche qu’à se refaire une santé, quand à retailleau tout compte fait c’est un homme crocodile grande g… et petits bras. Qu’est-ce qu’il attend pour démissionner ? il menace, pfft, il attend tout simplement de voir si MLP sera inéligible pour avoir la place libre, il vise l’Elysée. Pécresse oublie une chose, les gens en ont marre de la macronie et tous ceux qui ont été ministres, soumis à la macronie ils ne veulent plus en entendre parler. Les LR sont totalement discrédites, ils ont voté macron, ont fait élire des députés insoumis en appelant à faire barrage au RN, retailleau, darmanin, philippe etc l’ont fait.
Collaborer avec Macron c’est donc participer aux calculs néfastes de déconstruction de notre nation cela prive obligatoirement de toute liberté, dans ce cas typique de soumission l’on peu dire que » le discours politique à pour but de donner au mensonge l’accent de la vérité ! «
Ce qui confirme à mes yeux la discalification irréversible de cette droite islamocompatible et molle.
Retailleau me déçoit de plus en plus…
Moi qui avait placé un certain espoir en lui, je suis de plus en plus circonspect…
Quant à Pécresse, une girouette qui dit tout et son contraire.
Zéro confiance, ça c’est clair.
Tant que cette droite continuera à s’excuser de ne pas être de gôche, elle restera à 4,75%. Très décevante cette reculade envers Némésis. Ces filles méritent un vrai soutien.
La gamelle est trop bonne surtout ne pas fâcher mes copains du centre mou dont il vient(pleonasme)et de la gauche..
Avoir comme « amie » une pécresse » prouve bien que « ça » ne tourne pas rond ! …
Allo Retailleau ! … NON mais Allo retailleau que vaut ta « parole » ? ! … Pourquoi t’es encore assis à la table de ce « gouverne-et-ment » macronien avec à sa « tête » un certain Bayrou ? ! …
Exact, n’oublions pas que c’est un LR, donc membre d’un parti d’opportunistes, de vrais girouettes ! Ce monsieur gesticule beaucoup, brasse du vent, c’est ce qu’on appelle un fumiste (ce n’est pas lui faire injure, petite précision pour éviter la censure)