Le préfet de l’Orne invente la « rupture républicaine » du jeûne du ramadan !

Comme le confirme le préfet de l'Orne, la France suit l'exemple britannique, ce qui est tout sauf « républicain ».
Capture écran compte X Préfet de l'Orne
Capture écran compte X Préfet de l'Orne

Vous vous souvenez probablement de l’affaire de la crèche de Beaucaire, lors de laquelle la municipalité RN avait été condamnée à 122.000 euros d’amende pour avoir simplement voulu célébrer la Nativité, comme on le fait en France depuis une grosse dizaine de siècles. Vous allez adorer l’épisode 2 de la laïcité à la française. Le compte X officiel du préfet de l’Orne nous apprend, le 18 mars, que ledit représentant de l’État, Sébastien Jallet, préfet de l’Orne, a participé à la rupture du jeûne du ramadan. Pas de problèmes, pas de complexes, on est là pour partager quelques dattes et un verre de lait, comme l’a fait Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, à la mosquée de Paris, cette semaine également. Voilà, on ne va pas en faire un drame. D’ailleurs, le préfet n’a fait que répondre à l’invitation d’un certain Hakim Miftah, président de la section normande de l’Union des mosquées de France. C’est simplement de la politesse, si on veut. Et puis, c’est tout. Enfin – summum d’hypocrisie -, cette rupture est qualifiée de « républicaine ».

Seulement, il y a un léger hic si, justement, on rapproche, comme nous venons de le faire (et comme le fait Thomas Ménagé, député RN du Loiret, sur son propre compte X), cette histoire de celle de la mairie de Beaucaire. En quoi l’installation d’une crèche catholique dans un bâtiment public serait-elle attentatoire à la sacro-sainte laïcité, tandis que le fait qu’un représentant de l’État (un État censé être toujours aussi laïc que la dernière fois) se rende à l’iftar serait parfaitement normal ? La République, la fameuse (celle qui, dans les discours officiels, remplace désormais systématiquement la France), ne devrait-elle pas appliquer le même régime haineux et inquisitorial à toutes les religions ?

Laïcité ou anticatholiscisme ?

C’est ce que l’on serait tenté de croire, si la loi de 1905 avait eu pour but de mettre simplement sur pied un État laïc et bienveillant. En réalité, son but était d’extirper le « cléricalisme », dans un climat politique très hostile au catholicisme - d’où la spoliation des biens du clergé, les fiches du général André pour ralentir les officiers catholiques à l’avancement, les diverses confiscations, expulsions et vexations… Il n’est jamais bon de mettre de l’affect dans la loi : en 1914, on fut obligé de limoger (c’est-à-dire de muter littéralement à Limoges) des dizaines de généraux laïcards mais nuls et de rappeler ces salauds de catholiques. Bref, la République telle que nous la connaissons n’est pas laïque : elle est anticatholique. La complaisance des pouvoirs publics envers l’islam devient facile à comprendre : on n’imagine pas Barrot à la veillée pascale ni un préfet de la République au chemin de croix du Vendredi saint. Parce que, dans leur esprit, ce n’est tout simplement pas pareil.

La France est en train de suivre la pente britannique, et c’est tout sauf « républicain », n’en déplaise à monsieur le préfet. La compromission du pouvoir politique avec l’islam n’a rien d’anodin et est en train d’atteindre des niveaux jamais égalés. On est, objectivement, en droit de s’en désoler, que l’on soit ou non chrétien, que l’on soit ou non croyant. La mosquée de Paris, inaugurée par le maréchal Lyautey pour rendre hommage au sacrifice des musulmans pendant la Grande Guerre, était un symbole d’union nationale. Elle n’a jamais été pensée comme un lieu dans lequel les politiques pouvaient montrer ostensiblement leur complaisance envers un islam de plus en plus conquérant. Les temps changent à grande vitesse.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

43 commentaires

  1. « Rupture républicaine » à la manière du genou à terre imposé à tous après la mort de Georges Floyd : même principe de soumission (dhimmitude selon la charia), cette fois à l’islam, de la part d’une république prétendument laïque…

  2. Le traitement des religions se veut le même pour chacune d’entre elles. Comment expliquer – et admettre – de voir privilégier une célébration musulmane et condamner une crèche ? Quel regard porte ce préfet sur la culture française et l’expression de la foi chrétienne ? Pourquoi veut-il ostensiblement privilégier une manifestation musulmane ? France, es-tu toujours la fille aînée de l’Eglise ? Ou as-tu manqué un chapitre de ton histoire ?

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