Un député macroniste veut mettre la Cimade « hors d’état de nuire »

Charles Rodwell s'attaque à cette association pro-migrants anti-frontières, mais la Cimade n'est pas la plus coûteuse.
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C’est au tour d'un député macroniste de mettre les pieds dans le plat des subventions délirantes accordées par l’État, donc par les Français, aux associations d’aide aux migrants, notamment à la Cimade. « Nous sommes calmes et déterminés pour mettre ces associations hors d’état de nuire », a tranché Charles Rodwell (Ensemble pour la République), ce jeudi matin, sur CNews et Europe 1. Le jeune député de Versailles ne mâche pas ses mots : ces associations « mettent la sécurité des Français en jeu » en empêchant d’expulser « les délinquants et les criminels étrangers ». Et elles dévoient, selon lui, le travail d’une partie du monde associatif désireux de donner un toit à ces étrangers. Pour lui, la Cimade « mène un combat idéologique et militant ». Difficile de le contredire…

Sur le site de l'association, le visiteur tombe immédiatement sur ce slogan : « Liberté, égalité, régularisez ! » Quant à la circulaire du ministre de l’Intérieur datée du 23 janvier, la Cimade hurle : « Elle se situe dans la continuité d’une politique dangereuse qui consiste à stigmatiser, suspecter et précariser les personnes étrangères. » Auprès de ces sans-frontiéristes jusqu'au-boutistes, le ministre de l’Intérieur n’a pas la cote : « Frein aux migrations, surveillance, contrôle, fermeté sont les maîtres mots d’un ministre qui félicite le même jour un collectif xénophobe d’extrême droite, avant de se dédire », attaque la Cimade, qui fait référence au collectif Némésis. Remontée, la Cimade stigmatise encore « le renforcement de la machine à bannir et à expulser les personnes étrangères »… Pour l'association si sensible au sort des migrants et si insensible au sort des Français pauvres, « il n’y a qu’une seule solution viable : l’inscription d’une régularisation large et durable dans la loi pour en finir avec le discrétionnaire (sic) des préfectures et assurer aux personnes qui souhaitent s’installer en France des conditions d’existence dignes ». Une France hall de gare, ouverte à tous jour et nuit, qui bénéficie en réalité du soutien financier de… l’État.

L’argent public sert à… contrer les efforts de l’État !

Combien la Cimade coûte-t-elle au contribuable ? Une plongée dans les comptes 2023 indique des ressources publiques annuelles de 6,7 millions d’euros (subventions et concours publics, page 29 du document). Le soutien de la sphère publique représente la moitié des dotations de la Cimade, si on enlève la valorisation du bénévolat (7,4 millions).

Selon la Cimade elle-même, cette aide publique émane de l’Agence française de développement (AFD), du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), du ministère de la Culture et de la Communication – pourquoi ? -, du ministère des Solidarités et de la Santé. Au total, une quinzaine d’acteurs publics. De nombreuses villes ou collectivités accordent aussi généreusement le fruit des impôts de leurs administrés à la Cimade : Lyon, Villeurbanne, Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Grenoble. L’argent public, si précieux par les temps qui courent dans un pays surendetté, sert donc à… contrer les efforts de l’État ! Bienvenue en France, où Ubu règne.

Charles Rodwell le remarque très justement, après le RN, Reconquête, Marion Maréchal et d’autres : les Français écrasés d’impôts financent à la fois des forces de l’ordre chargées d’expulser les délinquants étrangers et des associations qui… les empêchent de le faire. Mais voilà, désigner la Cimade ou Utopia 56, c’est désigner une infime partie du problème. Selon un rapport récent de la Cour des comptes, « les crédits de la mission Immigration, Asile et Intégration ont progressé de 23 %, entre 2019 et 2023, pour s’établir à 2,3 milliards d’euros, principalement pour financer de nouvelles dépenses d’allocation aux demandeurs d’asile et d’hébergement (66,5 % des dépenses de la mission en 2023) ». Or, on retrouve en première place pour aspirer les budgets publics… les associations « mobilisées sur le champ de l’asile », soit les associations d’aide aux migrants. « Pour l’ensemble de ces prestations, les financements octroyés aux associations ont augmenté de plus de 52 %, en passant de 716 millions d'euros, en 2019, à près de 1,1 milliard d'euros, en 2023. » Vous avez bien lu : +52 % en quatre ans ! La France a les moyens.

7 millions pour la Cimade, 573 pour Coallia !

Mais en réalité, l'arbre Cimade cache la forêt des subventions aux associations d'aide aux migrants. L'association ne dépense que quelques millions d'argent public alors que le même rapport du Sénat cite, parmi les principaux bénéficiaires des mannes de l'État, la discrète association Coallia, bien connue de BV (au moins 573,3 millions d'euros, de 2019 à 2023, page 23 du rapport), devant France terre d’asile (287,3 millions d'euros sur la même période), la Croix-Rouge française (189,4 millions d'euros), le groupe SOS Solidarités (157,7 millions d'euros) ou Forum réfugiés-Cosi (129,1 millions d'euros). Le même rapport remarque encore, accessoirement, que « la progression des dépenses en matière d’hébergement et, par conséquent, en matière d’accompagnement social a été plus rapide que celle des créations de places ».

Plus qu'aux 7 millions de subventions à la Cimade, c’est au budget massif consenti par l’État à l'immigration et aux associations de migrants (2,3 milliards d'euros), pour gérer l’absence de frontières et de politique d’immigration courageuse, qu’il faut s'attaquer.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

5 commentaires

  1. Puisqu’on sait tout ça, pourquoi le Premier ministre ne supprime t-il pas tous ces financements ? Doit-il avoir l’aval du Président ? Certainement pas ! Qu’il fasse comme Trump ! Il recevrait l’approbation des Français. On l’applaudirait!

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