[SATIRE À VUE] Devenir parent : la dissuasion par les chiffres

264.000 euros : un enfant coûterait donc le prix d'une maison...
Pexels Daniel Reche
Pexels Daniel Reche

Une compagnie d'assurance belge établit le coût d'un enfant. De sa naissance jusqu'à ses 25 ans, les parents auront déboursé une petite fortune.

 

« Si j'avais su ce que coûtait un enfant ! » Après avoir pris connaissance du bilan comptable de la compagnie d'assurance belge AG, des parents se mordent les doigts. À la lecture du prévisionnel, de jeunes couples renoncent. La somme est astronomique. 264.000 euros ! Voilà ce que leur progéniture aura coûté, au terme de 25 années passées à l'entourer de paille et de plumes. Celle qui se voyait maman poule veillant sur sa descendance lorgne désormais sur son plan épargne. Elle lui prodiguera tous les soins dus à un nouveau-né. La nouvelle maman se berce de rêves de maison qu'elle pourra s'offrir à la place d'un encombrant rejeton. Petit placement deviendra grand.

La compagnie belge a calculé le montant des mensualités : « En moyenne, un premier enfant coûte au moins 807,43 euros par mois. » De quoi regretter le temps béni où l'enfant partait travailler à la mine dès huit ans. Un salaire à ces âges vous allège les charges de fonctionnement de la famille. Dans quelle usine faire travailler bébé ? Toutes les réponses sont à trouver auprès du Planning familial.

Les parents qui ne souhaitent pas en arriver à de pareilles extrémités veilleront à pratiquer « une bonne planification financière ». De sinistre mémoire, cette approche nous rappelle Xavier Dupond de Ligonnès tenant un relevé très précis des dépenses occasionnées par ses quatre enfants. Nul n'étant tenu de s'en inspirer, le couple est néanmoins invité à gérer ses enfants telle une entreprise. À la naissance, l'entretien d'embauche avec le papa est de rigueur. Neuf mois d'expérience, bon CV. Le petit être signe un CDD de 18 ans. Le bonheur de la parentalité fera l'objet de colonnes, un tableau Excel en guise de mobile au-dessus du berceau. La chambrette se fait open space. Biberons sur rendez-vous.

À la menace climatique vient s'ajouter le verdict de la calculette. Une seconde raison de s'abstenir d'une descendance vient conforter l'écolo dans sa posture. La compagnie d'assurance, que nous ne soupçonnerons pas de pratiquer une propagande anti-natalité, brandit néanmoins un chiffre en mesure d'épouvanter les plus enclins à pouponner. Un réchauffement des couches, des inondations catastrophiques... Manquerait plus que Sandrine Rousseau dénonce les intempéries.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

39 commentaires

  1. Comment évoquer l’aspect financier de la naissance et de l’éducation d’un ou plusieurs enfants sans le contrebalancer du moindre sentiment ? Est-il préférable de se priver d’une vie de famille riche de tous ses membres pour privilégier une forme de repli sur son couple volontairement privé de soucis d’éducation certes, mais également de toutes les joies qu’apporte l’accompagnement d’une descendance ?
    De plus la détresse de parents que la nature prive d’enfants dément les arguments d’un chiffrage à mon sens déplacé.

  2. Oui élever un enfant est coûteux mais rappelons tout de même que les pays apportent leur soutien aux parents. Et rappelons également que le propre d’une espèce est de se perpétuer. Bien sur certains préfèrent jouir de leur bonheur sans enfants, sans entraves mais avec l’aide de l’État, car disent-ils c’est leur droit, sans doute le droit d’oublier qu’il n’est de droit sans devoir et que la civilisation qui les a vu naître mérite bien un petit effort pour la défendre.

  3. Désolé, mais cette notion de coût d’un enfant, je la connais depuis les années 1960 pour avoir entendu madame mère dire cela à je ne sais plus qui. Ce n’est donc pas nouveau mais il y aura toujours des gens pour découvrir subitement une « nouveauté ».

  4. l’etude a t elle regardé ce que les vieux coutent a leurs enfants et a ceux des autres (retraite, santé aide a domicile et plaque de marbre?
    s’il y a moins d’enfants j’en connais qui vont devoir travailler beaucoup plus longtemps ou vivre avec beaucoup moins dans leur petite maison.

  5. Wow! 10000 euros par an et par enfant jusqu’à 25 ans en Belgique. Soit 800€ par mois. Il est vrai qu’un étudiant coûte plus cher qu’un enfant de 7 ans, mais être encore étudiant à 25 ans est un signe qu’on ne doit pas être très bon car en France, d’après l’INSEE, l’âge moyen du premier emploi significatif est de 22ans et 5 mois. 2 ans et 7 mois en moins de financement d’étudiants doit faire une économie d’au moins 20% sur la note.
    Peut être que cette étude ne s’applique qu’à la Belgique qui montrerait alors qu’il lui faudrait beaucoup d’années pour former des citoyens aptes à travailler.

  6. Ces calculs sont stupides et n’ont aucun sens : un enfant est un investissement pour l’avenir (et le pays) si l’on raisonne en termes économiques…Cette dictature du coût et du prix est effrayante : il y a heureusement des choix que l’on fait sans penser argent : on sait que cela va être dur (et on est un peu aidé en retour). Mais le bien-être d’un enfant heureux en famille avec ses frères et soeurs, quel coût ? Largement supérieur à ce calcul inepte !
    Cette monétarisation des humains est à rejeter : à ce moment là, les humains coûtant et produisant du gaz carbonique, on pourrait laisser sur Terre seulement les insectes, et encore ils coûtent pour les dégâts occasionnés à la fameuse « nature » qui parfois est très hostile qu’on qu’on en dise (demandez au Pdt MACRON et consorts de survivre seuls avec un couteau et en sous-vêtement dans une forêt tropicale pendant 8 jours, et nous verrons / discours de « bobos » de pays tempérés…)…Ridicule calcul !

  7. L’obscénité sans limites…
    Un enfant n’a pas de prix : que les « experts » comptables se le mettent dans leur pauvre tête. On ne soumet pas un enfant à une « réglette », ce n’est pas un fonds de commerce.

  8. L’étape 2 sera donc d’opérer le même type de calcul pour nos « anciens », autrement dit nos propres parents, ceux grâce auxquels nous sommes ici bas….Combien nous coûtent-ils directement mais aussi indirectement via nos impôts, dès lors qu’ils demeurent ici bas, au moment même où ils font valoir leurs droits à une paisible retraite…. et suivant qu’ils poursuivent leurs vies encore, 10,20, 30 ou pire 40 ans ?
    La question ne sera plus de connaître « le manque d’intérêt d’en vouloir », mais bien « le réel intérêt de seulement les….conserver »! Ou alors de faire le choix de les « conserver » encore mais….pour combien de temps.
    Le pire est que ce sont des adultes qui effectuent ces calculs à vomir ! Adultes qui hier ont eu la chance d’être « bébé » grâce à leurs propres parents…qui ne pensaient pas que donner alors et par amour la vie n’était pas de devoir calculer préférentiellement…l’intérêt de ce type de « placement » ! Quant aux anciens, plus le placement sera long…moins il rapportera évidemment…

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