Marseille : Bruno Retailleau, ou l’anti Gérald Darmanin

Le mercredi 23 avril, partout dans Marseille, des membres des forces de l’ordre étaient déployés. Ici, une compagnie de CRS, là une patrouille de police. Une présence massive qui a étonné, voire inquiété, plus d’un Marseillais. Pourquoi y avait-il tant d’uniformes, dans les rues de la ville ?
La réponse a été donnée ce matin par Bruno Retailleau, en déplacement dans la cité phocéenne. Sous le regard attentif de Martine Vassal, présidente de la métropole et du département, de Renaud Muselier, président de la région, et de Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, le ministre de l’Intérieur est revenu sur cette « opération ville sécurité renforcée ». Après l’islamisme et le narcotrafic, le locataire de la Place Beauvau s’attaque à la « sécurité du quotidien ».
Changement de cap
Pour ce faire, il souhaite mettre en place « une stratégie nouvelle » dont les mots clefs seront « subsidiarité », « continuum », « massif » et « durabilité ». Autrement dit, le ministre de l’Intérieur veut laisser les acteurs de terrain agir chacun à leur échelle de manière régulière, visible et continue. Selon lui, « là où il y a une coopération entre ville, département et région, il y a des résultats ». Il veut redonner du pouvoir aux représentants locaux de l’État, car sur cette question de sécurité du quotidien, « ce n’est pas Paris qui décide ». Il milite en faveur du « décloisonnement de l’État ».
Il l’a répété à plusieurs reprises, il entend rompre avec le passé. Le procédé qu'il veut mettre en place sera « plus long, moins spectaculaire » mais « plus durable » que les opérations Place nette XXL de son prédécesseur. Bruno Retailleau se désolidarise de ce qui a été fait par Gérald Darmanin et qui pouvait être perçu comme des opérations de communication plus que comme de réelles solutions.
Bruno Retailleau ne veut pas faire dans le spectaculaire mais dans l’efficace pour « détruire progressivement les écosystèmes » de la délinquance via trois dimensions : judiciaire, sécuritaire et administrative. Comme pour prouver l’efficacité de la méthode qu’il prône, il rappelle qu’« Al Capone est tombé par le portefeuille ».
Durant toute son intervention, le ministre de l'Intérieur, comme souvent, a été juste et sobre. Rien de sensationnel, pas d'auto-glorification, seulement une analyse de la situation et des explications sur la nature des mesures mises en place. Sans envolée, il montre qu’il veut frapper fort, frapper souvent et frapper longtemps, qu’il n’est pas de ceux qui s’agitent mais de ceux qui agissent.
Direction l’Élysée ?
Gérald Darmanin en était aussi, mais force est de constater qu’il ne dégageait pas la même sérénité devant l’ampleur de la tâche. Contre toute attente, le costume de ministre de l’Intérieur semble mieux aller au candidat à la présidence des Républicains qu’à celui qui l’a porté pendant plus de quatre ans. C’est en tout cas ce que laisse entendre le baromètre politique Ipsos pour La Tribune Dimanche, publié samedi 11 janvier 2025, qui place le locataire de la Place Beauvau en tête du classement des meilleurs ministres, avec une cote de popularité à 35 %.
Une position qui pourrait être confortée par de bons résultats de terrain. Au point, peut-être, de faire du ministre de l’Intérieur le meilleur atout de la droite en vue des élections présidentielles de 2027. Ce poste clef est un tremplin, Bruno Retailleau ne peut l’ignorer. Gérald Darmanin, qui tend à être invisibilisé, ne peut, lui, désormais, que le regretter.

Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

31 commentaires
Bruno Retailleau rappelle qu’« Al Capone est tombé par le portefeuille » ! Il était temps , depuis que je le dis ! Sauf qu’en persistant dans la »Prohibition/Répression » des stupéfiants , il en favorise le commerce en exonération de T.V.A au SEUL profit des « Narco’S » ……. et des Consommateurs évidemment ! Autrement dit , la « Prohibition/Répression » reste le meilleur moyen d’obtenir les résultats INVERSES à ceux recherchés ! Ce qui avait été démontré il y a presque 100 ans pour les « Alcools » ! Bravo Retailleau !
La question n’est plus de savoir si l’un serait « moins pire » que l’autre, elle est de retrouver une démocratie, une prospérité et une sécurité nationale. Tous les candidats qui acceptent de rester dans l’u.e. sont des tartuffes, ils se fichent du destin de la France et des français, ils ne voient que leur intérêt personnel.
On oublie que, national ou local, çà reste des effectifs payés par NOS impôts. On oublie que la meilleure défense demeure l’auto-défense des citoyens eux-même….. mais là c’est la magistrature qu’il faut changer (quand elle envoie en prison un commerçant qui n’a fait que défendre son commerce ou un père défendre sa famille). et là, ce sont vraiment les voyous qui auront peur.
Des LR tous les deux et qui sont responsables du chaos aujourd’hui. Aucune confiance et trop facile de reprendre par la parole tous nos maux qui nous rongent. Dehors tous les has been.
Je d’accord avec la plupart des commentaires consultés dur BV, également je ferai toujours le reproche Retailleau d’avoir tiré sur le RN et qu’il n’aura pas ma confiance, cependant il a dit une chose vraie et essentielle concernant la subsidiarité.En effet, les maires et les communes ont une part importante à prendre ou à améliorer concernant la sécurité et cela passe inévitablement par les polices municipales à qui il ne manque que quelques compétences judiciaires supplémentaires pour être encore plus efficaces.Par exemple ils ne peuvent relever l’identité d’un individu que si celui ci s’est rendu coupable d’une infraction (article 78-6 du code de procédure pénale) alors que le nationaux et gendarmes peuvent lorsque ça se justifie contrôler sans infraction préalable, article 78-2 du même code.Idem pour les alcoolémies contraventionelles soumises à l’accord d’un OPJ pour la pratiquer et la verbalisation en incombe aussi aux forces nationales, idem aussi pour la verbalisation forfaitaire des stupéfiants. Tous ces petits détails contribueraient grandement à garantir une sécurité plus renforcer et la liste n’est pas exhaustive .Enfin pour terminer, l’état ne pas être partout, et chacun à son niveau doit participer à la sécurité de tous, Policiers nationaux, Gendarmerie,polices municipales, ,puis agents de sécurité armés au moins de bâton télescopique, lacrymogènes et menottes,voire taser, pour la surveillance des magasins et établissements scolaires,et chez soi on met une alarme, caméra et on ferme à clefs. Sans tous ces dispositifs,parler ne servira à rien.
Le problème Rateillau est qu’il parle beaucoup…
… « Tu dis des mots
Encore des mots
Toujours les mêmes
Tu dis parfois
Tu dis souvent
N’importe quoi… »
Rateillau ne dit pas n’importe quoi, évidemment, car sa langue est déliée, mais ses mains liées, car en coulisses ses pires ennemis Macron et Darmanin agissent à contre-sens !
Alors me direz-vous ?
Et bien, le français écoutent :
… « Plus je t’entends
Plus je te vois
Et plus je t’aime
Plus je t’entends
Plus j’aime entendre ta voix… »
Mais ça s’arrête là !
Rateillau va rentrer de Marseille, et il retournera à Beauvau, jusqu’à la prochaine déclaration.