À Bordeaux, la mairie de gauche signe la paupérisation de la ville

©Guillaume Flandre/Unsplash
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Bordeaux, ville dirigée par un maire écologiste, Pierre Hurmic, sombre dans une décroissance alarmante. La chambre du commerce et de l’industrie (CCI) de Bordeaux Gironde alerte, s’appuyant sur les chiffres du quatrième trimestre de l’année 2024 : la ville a enregistré 40 % de liquidations judiciaires de plus que l’année précédente. L’augmentation de 36 % des procédures judiciaires de commerces ayant recours à des avocats pour sauver leur boutique illustre cette problématique et inquiète la CCI. Selon le président de cette chambre, Patrick Seguin, l’instabilité politique tissée de dissolution, de motion de censure, de gouvernement sans cesse installé sur un siège éjectable explique ce phénomène de paupérisation au niveau national et, inexorablement, au niveau local, notamment à Bordeaux. Dans le cas précis de la cité girondine, la CCI dénonce plusieurs facteurs concrets : l’insécurité grandissante, la suppression de places de parking ou encore l’insalubrité des rues.

Patrick Seguin dénonce deux décisions de la mairie : l’augmentation des tarifs des parcmètres et la piétonnisation à outrance du centre-ville. Ces projets compliquent largement l’accès aux commerces de proximité installés en ville, favorisant l’achat en ligne. La mairie, contactée par nos soins, n’a pas donné suite à nos sollicitations. Pour BV, une habitante de Bordeaux témoigne. « Notre maire est un écolo. Donc, la mairie entreprend un projet pharaonique : construire une sorte d’autoroute pour les vélos. Ceci implique la suppression de nombreuses places de parking, d’accès pour personnes en situation de handicap. » Elle rapporte le mécontentement partagé des habitants du quartier de Caudéran. Ces derniers ont tenu une réunion pour manifester leur opposition. Selon cette Bordelaise, un émissaire de la mairie a été missionné mais n’a pas du tout répondu aux attentes des riverains.

Le manque de propreté et de sécurité tue le commerce

Outre ces complications de stationnement, la CCI pointe du doigt la propreté de la ville. Cette même riveraine nous explique que la mairie a diminué la fréquence de ramassage des ordures quotidiennes, rendant inexorablement les rues moins agréables. Tout comme Rennes, Nantes, Lyon… Bordeaux fait partie de ces villes où les habitants se sentent de moins en moins en sécurité. Trafiquants, drogués, délinquants, coups de couteau et police municipale désarmée par une mairie de gauche, le quotidien des habitants de Bordeaux se dégrade de jour en jour.

Dans le quartier de l’église Saint-Paul, les jeunes avaient l’habitude de s’y rendre tard le soir, entre autres pour des veillées de prières. Aujourd’hui, le quartier ne le permet plus : nombreux sont les individus qui traînent aux alentours, avec l'allure de personnes droguées. Cette hausse de la délinquance se répercute immédiatement sur les commerces, faisant fuir les clients potentiels, trop inquiets pour flâner dans les rues de la ville.

Un mal ancien et aggravé

Pour BV, Edwige Diaz, députée Rassemblement national de Gironde, explique que cette détresse des commerçants, provoquée par l'insécurité générale grandissante et les choix de la mairie, n'est pas neuve : « Dès 2014, les plaintes de commerçants s’accumulaient déjà pour dénoncer la présence de marginaux. Dès 2017, il y a eu des manifestations et en 2021, une pétition pour appeler à cette prise de conscience. » Elle poursuit, expliquant le mal qui sévit : « Les commerçants sont victimes à la fois des politiques irresponsables nationales des macronistes et des politiques idéologues des écolos à Bordeaux. Cette idéologie s’enferme dans le déni, refuse de reconnaître le lien entre l’immigration et l’insécurité, entre l’extinction des lampadaire et l’insécurité, ou encore toxicomanie et insécurité… »

Toujours selon cette élue nationale, intime du territoire de Bordeaux : « Les difficultés économiques sont la conséquence de plusieurs mauvaises décisions de la mairie : interdiction des bateaux de croisière de s’arrêter à Bordeaux, donc flots de touristes en moins et aussi la politique anti-voiture : taxation des SUV, augmentation du prix de stationnement, suppression de places de parking… » Les facteurs évoqués par Edwige Diaz mènent à un saccage lent mais constant de la ville, entraînant simultanément l'économie de la cité girondine vers la décroissance.

À Bordeaux, la mairie est écologiste et les trois circonscriptions qui composent la ville sont sous mandat LFI, EELV et Ensemble pour la République. Si l’on peut juger un arbre à ses fruits, il est clair qu'à Bordeaux, les habitants les jugent amers, sinon pourris.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

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