À combien d’obsèques a assisté ce gouvernement ? À quand l’action ?

Arras

L’enterrement, dans la cathédrale d’Arras, du professeur de lettres Dominique Bernard était poignant. Le contraste entre la violence de l’assassinat et la dignité silencieuse de la cérémonie, saisissant. Dans un petit mot d’hommage, son épouse a évoqué d’une voix tremblante l’affection de cet homme « sensible et discret » pour sa famille : « Il aimait ses filles, il aimait sa mère, il aimait sa sœur, nous nous aimions. » Le terroriste islamiste, lui, rudoyait et frappait sa mère, méprisait et ignorait sa sœur, se battait « au sang » avec ses frères, encouragé par son père. Faut-il voir dans ces tragiques dissemblances une allégorie du choc des civilisations ? Chacun en décidera.

Le célébrant était Monseigneur Leborgne, évêque d’Arras, celui-là même qui, il y a tout juste un an, officiait pour les obsèques de Lola. Il y a tout juste un an aussi, en octobre 2022, sortait son livre Prière pour les temps présents dans lequel l'évêque défendait bec et ongle l’accueil inconditionnel des migrants. « Partager n’est pas perdre, c’est gagner ! », s'écriait Monseigneur Leborgne, enthousiaste, dans La Croix. Certains ont quand même tragiquement tout perdu. Du haut de l’ambon, pour la deuxième fois, il a été aux premières loges pour le constater.

Dans l’assistance, au premier rang, on notait la présence de deux invités de marque : Emmanuel et Brigitte Macron. Le costume sombre et la mine grave, comme il se doit. Personne n’a cru bon de relancer la misérable polémique autour de la participation du président de la République à l’office, preuve que LFI a perdu, ces derniers jours, un peu de sa morgue et de sa combativité. Autour du cercueil, de belles gerbes de fleurs ceintes du drapeau tricolore. La procédure est parfaitement huilée. Policiers, militaires, professeurs, collégiens… combien d’obsèques, depuis le début du quinquennat, le président de la République - ou son ministre de l’Intérieur - ont-ils ainsi « honorées de leur présence » ?

Il y a deux jours, Emmanuel Macron assenait aux Français depuis Tirana, en Albanie, que « jamais, dans un État de droit, il ne [serait] possible d’avoir un système où le risque terroriste est éradiqué totalement », appelant, de ce fait, de ses vœux « une société de vigilance ». Renversement adroit de la responsabilité dans une discrète passe à l’aile. Ce n’est plus le gouvernement qui doit assurer la sécurité, mais la société tout entière - et, donc, l’ensemble des Français - qui doit se prendre en main. Être vigilante.

En 1965, le général de Gaulle, dans une formule restée célèbre, avait expliqué rondement qu’on ne l’avait pas « appelé à la barre » pour « inaugurer les chrysanthèmes ». Les Français, de façon générale, attendent en effet du président de la République qu'il gère un gouvernement, pas une entreprise de pompes funèbres. Emmanuel Macron devrait s’en souvenir.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

92 commentaires

  1. Le fameux état de droit (en fait, gouvernement des juges qui nous a été imposé par Mitterrand et sans l’avis du peuple) n’a fait que favoriser cette immigration. Comme Netanyahu le préconise, il faut abolir cette organisation non-démocratique.

  2. L’état de droit nous mène droit à notre perte et le président nous appelle à la vigilance ! C’est vrai que lui ne risque pas grand chose …

  3. Ce n’est pas sous le règne pompeux de Macron que la question sera réglée. Depuis son  » avènement  » lui et ses  » sbires » n’ont rien fait de plus que de la com. A chaque fois ce sont des hommages, des soutiens, lesquels ? On se demande, des fleurs, des bougies et des medailles à titre  » de costume ». Des déplacements du gouvernement pour se faire voir avec la figure de circonstance qui vite retrouve le sourire une fois hors caméras. En attendant les victimes se multiplient et les familles n’ont que les yeux pour pleurer. Nous sommes dans un monde de lâcheté, de couardise, du pas de vague, d’achat de la paix sociale, bref un monde de mouton destiné à l’abattoir.

  4. Le chef d’état avait évidement sa place à cette cérémonie mais mal venus en raison de son inaction sur une insécurité spectaculaire en son état qu’il est chargé et tenu de régler. Il endette notre pays comme jamais vus nous privant de moyens d’actions tout en distribuant des sommes d’argent considérable à des associations dont nous sommes légitimes de savoir pour qui et en quoi ces associations œuvrent et ce n’est qu’un des élément de cet immense gaspillage alors qu’il est urgent de mettre des moyens pour réindustrialiser notre pays obligatoirement au redressement économique.

  5. Le gros problème du gouvernement et des Français, c’est que les mesures qui devraient être prises pour contrer le danger islamiste ne le seront pas, car quand la gangrène est déclarée, il ne reste que l’amputation ou la mort. Comme nous n’avons jamais fait de prévention en la matière, par angélisme pour certains et par lâcheté pour d’autres, quand les partis des patriotes sonnaient le glas, ils étaient ostracisés, par les « républicains » autoproclamés. Voilà le résultat, nous n’avons plus aucun levier ni courage, pour sortir de cette situation.

  6. Dans nos démocraties, les citoyens renoncent à leurs droits à la sécurité et à la justice sous la condition que l’État en sera responsable. Si l’État de droit aboutit au contraire à nous livrer sans défense, et sans justice, à quoi sert l’État ? Il ne reste plus aux citoyens qu’ à se défendre et se venger eux-mêmes. Autrement dit, retour à la barbarie. M. Macron est-il vraiment conscient de ce qu’il dit ?

    • Pour répondre à votre dernière question, je pense que non, puisqu’il dit tout et son contraire, ce qui lui permet de dire ensuite qu’il a raison.

    • Se défendre et se venges là j’en doute ! Par contre travailler et payer de très lourds impôts pour distribuer à ceux qui le massacre là oui !

  7. Tout cela est désespérant au possible , je n’arrive toujours pas à comprendre comment les Français ont pu élire un tel personnage alors que tous les signaux étaient au rouge. Mais bon sang qu’ils se réveillent une fois pour toute ,qu’ils sortent de leur léthargie mortifère .

    • Il fut choisi dans des cercles privés ou vous et moi n’iront jamais Il était beau il sentait bon le sable chaud.. vous connaissez la suite il a dit aux Français a ceux qui pensent encore pouvoir vivres en paix et également a la finance européenne que fasse a la « bête immonde » qu’il était l’unique à pouvoir répondre à leurs attentes légitimes ce n’est que de la stratégie politique et beaucoup d’entre nous ne sont pas armés pour le comprendre

    • Je me suis posé la question. Il n’y a que trois options qui s’offrent aux Français, fuir, se laisser tuer … ou combattre. Les deux premières ont été largement préférées, mais la troisième semble faire son petit bonhomme de chemin dans les esprits. Vous avez entièrement raison, à quoi bon la vigilance si nous sommes désarmés ?

  8. Madame Cluzel, Macron et tous ses coreligionnaires n’en n’ont rien à faire des états d’âmes et des souffrances des français, quand aux prélats de ce clergé républicain, ils ne représentent que eux mêmes, la Foi est ailleurs.

  9. Les Français ont été obligés de faire détruire leurs armes, aujourd’hui seuls les terroristes, les délinquants, les chances pour la France sont armés. Et pourtant devant le risque grandissant d’une guerre civile la vigilance ne suffira pas. Il y a un dicton qui dit qu’il est » préférable de faire le boucher que le veau » et j’ai bien l’intention de ne pas faire le veau. Dans sa demande de vigilance, macron fait aveu qu’il n’est pas capable de nous protéger. Et pourtant il a une grosse part de responsabilité, son en même temps nous à mis dans une m…. pas possible.

  10. J’ai cru comprendre que les membres du gouvernement n’étaient pas les bien-venus !
    Comment ont-ils eut le manque de décense d’imposer leur présence à cette famille éprouvée par la mort tragique de ce professeur ?
    En conséquence ils n’ont pas eut l’occasion de faire une sinistre récupération, ouf !

  11. Il n y aura jamais d action puisqu’il n y a aucune colère de la part des français, tous ceux que l on interviewent sont dans la peur et la résignation, la seule crainte qu ils ont c est que ça leur tombe dessus un jour , tant que c est chez le voisin le français s en fou , il râle et scute les infos comme s il regardait une série Netflix et ça s arrête la , on peut dire aux suivants ,ça fait le bonheur des fleuristes et des vendeurs de bougies et de nounours

    • Pas tout à fait d’accord avec vous . Beaucoup trop de français sont résignés ou s’en foutent c’est vrai . J’ai même dans mon entourage quelques bisounours qui pensent toujours que tout va bien . Mais beaucoup d’autres , comme vous, comme moi , sont plus que préoccupés . Ils sont même enragés de la réélection de Macron et de son immobilisme devant son peuple qui se meurt sous les coups de couteau de l ennemi . Alors qu attendons nous effectivement ? Que nos députés se bougent, s’unissent pour voter une mission de censure , demander une destitution ? Attendons nous les élections Européennes pour montrer que notre choix n’est pas Von der Layen et sa société multiculturelle ? Attendons nous enfin les futures élections présidentielles ? Oui, les français attendent quelque chose. Que nos politiques prennent des décisions . De bonnes décisions . Les français attendent parce qu’eux même n’ont pas les moyens de changer les choses en dehors des votes à des dates bien définies . . L’urgence est là et les français attendent quelque chose …de quelqu’un .,,

      • Coluche le disait , si les élections servaient à quelque chose , il y a longtemps que l’on s en serait aperçu, quid par exemple, celle pour la rentrée dans l Union européenne , l opinion des français sarkosy c est assis dessus, en se qui concerne la réaction des français elle sera égale à celle qui a eu lieu pendant l occupation nazi , donc en gros 5% de résistants

  12. Monseigneur Leborgne serait-il aveugle ? Quant à nos gouvernants, inutile d’en attendre quoi que ce soit, ils sont allés bien trop loin dans leurs choix idéologiques, se renier aujourd’hui reviendrait à abdiquer. En réalité, une autre politique n’est possible qu’avec un changement radical de nos dirigeants et probablement de nos institutions, car le système a été si savamment verrouillé à tous les niveaux, que l’exécutif, même avec la meilleure volonté du monde, serait aujourd’hui incapable d’instaurer un changement de politique. Je doute même qu’un changement soit possible au travers de ce que l’on appelle « l’état de droit », il faudrait un événement violent pour faire basculer le système vers autre chose, un événement que seul le peuple est capable de provoquer. Mais le peuple en a-t-il encore le courage …?

  13. L’occasion pour madame de s ‘offrir une toilette digne de l’évènement , pour monsieur d’afficher une mine grave très bien réussie par les maquilleuses et les beaux discours , les bougies et les fleurs . Et puis plus rien sinon que les frontières restent ouvertes , les violeurs de vieilles dames sont en liberté , on installe des portiques dans les écoles et on apprend aux enfants des poésies sur l’hymne de la joie et de la tolérance . Non on va sortir armés , prêts à se défendre , il faut bien protéger nos enfants , nos femmes et nos ainées , plus d’autres choix , et tant pis arrivera ce qui arrivera mais à un moment il faut agir et non plus subir .

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