Davos : le chancelier allemand met en garde Elon Musk 

« Honte à cette stupide merde ! » La réaction d’Elon Musk au commentaire tenu par Olaf Scholz lors du forum économique mondial de Davos ne s’est pas fait attendre. Le milliardaire américain semble ne pas avoir apprécié les avertissements émis par le chancelier allemand à son encontre. Le patron de Tesla a donc décidé de lui répondre directement sur X. Une réaction qui s’inscrit dans une longue querelle entre les deux hommes…

Shame on Oaf Schitz! https://t.co/xtdW8D6FTo

— Elon Musk (@elonmusk) January 21, 2025

Ce 21 janvier, après une courte allocution, Olaf Scholz s’est plié à l’exercice des questions-réponses. C’est alors qu’un journaliste suédois s’est levé pour interroger le chancelier allemand à propos d’Elon Musk. « La nuit dernière, nous avons vu Elon Musk lever son bras lors des festivités d’investiture du nouveau président [américain]. Comment réagissez-vous ? », lui demande-t-il, non sans ignorer le passif entre les deux hommes. Quelques minutes plus tard, Olaf Scholz revient sur ce sujet et ne mâche pas ses mots. « Nous avons la liberté d’expression en Europe et en Allemagne. Chacun peut dire ce qu’il veut, même s’il est milliardaire. Ce que nous n’acceptons pas, c’est le soutien à des positions d’extrême droite », déclare le chancelier allemand, avant de changer de sujet. Une petite pique lancée contre le milliardaire américain, qui n’a pas manqué de lui répondre dans la foulée de façon virulente.

Le commentaire d’Olaf Scholz n’est pas non plus passé inaperçu, en Allemagne. L’Alternative für Deutschland (AfD) s’insurge : « Scholz insulte Musk […] il est temps de voter contre le rustre de la chancellerie. » En France, Florian Philippot, président des Patriotes, abonde dans le même sens : « Le chancelier allemand vient d’annoncer que l’Union européenne est "pour la liberté d’expression"… sauf "pour les idées d’extrême droite". Et comme ils ont une définition incroyablement large de l’extrême droite… » D'autres, sur X, ajoutent : « Traduction de ses propos : vous pouvez dire tout ce que vous voulez tant que... Olaf Scholz est d'accord. »

Un soutien à l’AfD qui dérange

Cet échange vient s’ajouter à des semaines d’inimitiés entre les deux hommes. Il y a quelques jours, lors d’une conférence de presse, Olaf Scholz a ainsi accusé Elon Musk de déstabiliser la démocratie en Europe. « Il soutient l'extrême droite partout en Europe, en Grande-Bretagne, en Allemagne et dans de nombreux pays. C'est inacceptable et cela met en danger le développement démocratique de l’Europe », s’inquiétait le chef du gouvernement allemand. Début janvier, le chancelier condamnait, en outre, des « déclarations erratiques ». « Le président allemand n’est pas un tyran antidémocratique et l’Allemagne est une démocratie forte et stable – peu importe ce que M. Musk affirme », avait-il alors soutenu. Olaf Scholz s’inquiète, en effet, d’une présumée ingérence du propriétaire de X dans la campagne électorale allemande. En décembre, déjà, il martelait dans la presse : « Ce ne sont pas les propriétaires des réseaux sociaux qui décident [du scrutin]. Ce n’est pas celui qui crie le plus fort qui détermine ce qui se passera ensuite en Allemagne. » Autant de déclarations qui font suite aux prises de position virulentes de son rival américain. Quelques jours plus tôt, le patron de Tesla avait, de fait, égratigné l’image du chancelier, le traitant de « fou » et d’« imbécile incompétent ».

À l’origine de cette querelle, le soutien appuyé de l’Américain à l’AfD, crédité de 20 % des voix dans les sondages (en deuxième position). Alors que des élections législatives doivent se tenir outre-Rhin, Elon Musk a ainsi répété que seule l’AfD pouvait « sauver l’Allemagne » : « Les gens doivent réellement se ranger derrière l’AfD, sinon la situation va vraiment empirer en Allemagne. » Un soutien qui dérange le chancelier, dont le parti arrive seulement en troisième position dans les sondages publiés avant le scrutin du 23 février prochain.

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