À la prison de la Santé, les animations proposées aux détenus diffèrent de celles de Fresnes
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C’est une parenthèse bienfaisante qui s’est déroulée, ce dimanche 16 octobre, dans la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement de Paris. Une soixantaine de détenus ont en effet pu assister à la représentation d’une pièce de théâtre, Dans cinq heures, interprétée par le comédien Fitzgerald Berthon. Inspirée des écrits de l’un des derniers condamnés à mort, Jacques Fesch, guillotiné en 1957, la pièce retrace le parcours intérieur de ce prisonnier, passé de l’obscurité à la lumière en rencontrant le Christ, au cours des trois ans de détention qui ont précédé sa mort.
La représentation a rempli son objectif en créant l’unanimité chez les spectateurs. Ceux-ci se sont levés à la fin de la séquence, avant d’applaudir à tout rompre. Auprès de La Croix, les témoignages affluent, enthousiastes. « Fitzgerald a exprimé les émotions que nous ressentons tous les jours. L’isolement. Le sentiment d’être seul au monde, de ne pas voir le bout du tunnel. Et puis, il trouve la foi. Comme nous. À la fin, il nous faut bien croire en quelque chose, en une sortie, au monde extérieur. Si on ne croit pas, on ne peut pas tenir », raconte Vladimir. Jim abonde : « Le comédien vient de l’extérieur, et pourtant, il s’est senti proche de nous. D’habitude, même les gens de notre propre famille ne nous comprennent pas. » L’émotion est palpable, dans cette salle où tous se sont sentis compris, depuis leurs accès de désespoir jusqu’à la découverte de cette lumière au bout du tunnel, jusqu’à la révélation de l’espérance.
Une atmosphère particulière, recueillie, qui tranche de manière assez radicale avec l’excitation qui régnait, il y a quelques semaines, à la prison de Fresnes. On est loin de la pagaille qui s’était emparée, en juillet dernier, du centre de détention val-de-marnais, orchestrée par des membres mêmes du personnel. Des courses de karting avaient en effet eu lieu, opposant surveillants et détenus, au cours de jeux divers baptisés « Kohlantess », le Koh-Lanta des cités. La polémique avait grondé, forçant le garde des Sceaux à se prononcer sur le sujet pour le « condamner fermement », comme tout membre du gouvernement qui se respecte.
Deux mois plus tard, l’établissement pénitentiaire faisait à nouveau parler de lui. Pas de karting ? Ça, c’est compris. Mais des cours de rap, par exemple ? Il paraît que la musique adoucit les mœurs… Le Monde évoquait ainsi, ce 23 septembre, le lancement du projet « Schtar Academy » (schtar signifiant « prison », en langage délinquant). « Un projet unique, entre musique et réinsertion, imaginé par Mouloud Mansouri », qui réunirait de grands rappeurs français et des détenus de Fresnes, bien sûr « triés sur le volet » par ledit Mouloud Mansouri, nous rassure BFM TV (7/10/2022). On espère que la sélection aura été plus drastique que celle de Kohlantess, qui avait fait participer à ses compétitions un détenu au casier bien lourdement chargé, malgré force précautions…
Face à ces échappatoires dénuées de sens, le projet de Fitzgerald Berthon apparaît comme une entreprise un peu plus convaincante, notamment pour ce qui concerne la réinsertion. Au lieu d’opposer les détenus à leurs surveillants, dans un effacement problématique des frontières hiérarchiques, les propos de Jacques Fesch remettent les détenus face à eux-mêmes, face à leur destinée, poussant ces derniers à se poser des questions auxquelles ils n’ont pas forcément le loisir de réfléchir en pleine course de motocross dans l’enceinte de leur prison. « Le témoignage de Jacques Fesch peut ouvrir les cœurs », analyse Fitzgerald Berthon. N’est-ce pas de cela, plus que d’une classe verte, qu'ont besoin nos détenus ?
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9 commentaires
Les prisons ont été construites pour que les détenus paient leur crime aux yeux de la société. Toutes occupations ludiques sont des affronts à l’encontre des victimes qui, dans bien des cas, ne verront jamais plus la lumière.
Sauf là.
« Si on ne croit pas, on ne peut pas tenir. » Si, les athées font ça très bien. Avec 80 % de musulmans dans les prisons, je doute qu’ils prennent en exemple un condamné qui se tourne vers le Christ.
La distinction entre fresnes (ou une directrice a pris un bain) et La santé, une question de culture peut-être !
Dans tous les cas le J.O de ce jour nous en apprend encore de belle sur les droits sociaux des détenus et la « mixité » !
Des prisons 4 étoiles en récompense de leurs crimes voilà ce que leur offre Macron .Un bon modèle de prison qui ne leur donnerait pas envie d’y aller est cette prison à Phoenix en Arizona .Le shérif dit bien qu’ils ne sont pas là pour s’amuser mais pour payer pour leurs crimes .
Vous avez entièrement raison.
Quelques-uns voient la lumière dans la Foi, beaucoup plus se radicalisent dans le Coran :) !
Le Livre auquel vous faites référence EST radical . Il ordonne la mort du Juif et du Chrétien sous la lame du »croyant ». L’égorgement est la règle et la signature de cet ouvrage criminel.
« Il ordonne la mort du Juif et du Chrétien sous la lame du »croyant » et de celui qui oserait quitter la croyance du livre vert.