À l’actif d’Élisabeth Borne, des diplômes, des ratés et quelques désastres

Élisabeth Borne coche toutes les cases, au point que sa longue expérience des ministères s’accompagne de quelques casseroles. Mais curieusement, on en entend moins parler que de ses diplômes.
élisabeth borne

Issue de la gauche, écologiste et même femme ! Élisabeth Borne coche toutes les cases, au point que sa longue expérience des ministères s’accompagne de quelques casseroles. Mais curieusement, on en entend moins parler que de ses diplômes.

Il faut dire que la nouvelle hôte de Matignon a été à bonne école. Anne Hidalgo, surnommée par ses détracteurs « Notre-Dame de la Défausse », a toujours été aux côtés d’Élisabeth Borne, et inversement. Elles travaillaient ensemble entre 2008 et 2013 : le maire de Paris était conseillère régionale d’Île-de-France quand le nouveau Premier ministre était directrice générale de l’urbanisme de Paris. Un moyen, pour elles, de mettre en place le début de leur plan écologique, dans la ville de Paris d’abord, puis dans la France entière.

Toutes deux sont tenues pour responsables du désastre de la gestion de la capitale par les animateurs du #SaccageParis. Ce mouvement lancé en 2021, devenu célèbre, dénonce depuis plus d’un an sur les réseaux sociaux, images à l’appui, la saleté, l’insalubrité et la déconstruction de Paris. Élisabeth Borne et Anne Hidalgo ont en effet tenté des réformes écologiques, soi-disant pour améliorer la ville. Résultat : Paris est aujourd’hui une des villes les plus sales de France, selon Le Globe Trotteur. Ses rues sont jonchées de déchets. La ville abrite par ailleurs 3.641 sans-abri en 2019. Un bilan peu flatteur.

Élisabeth Borne a également fait parler d’elle en 2020 lors de l’affaire de la centrale nucléaire de Fessenheim. Lors de sa campagne de 2012, François Hollande avait promis de fermer la plus vieille centrale nucléaire de France. La question a été soulevée avec la loi du 17 août 2015 relative à la transition écologique sous le ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Élisabeth Borne, directrice de cabinet de Ségolène à cette époque, a donc en partie mis en œuvre le début de cette transition écologique. Elle a réussi à faire fermer définitivement Fessenheim, le 29 juin 2020. Une décision aberrante, aujourd’hui plus que contestée. La CGT la première blâmera le ministre qui rendra en effet des centaines d’employés d’EDF au chômage. « L’arrêt de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité », plaidait-elle alors.

En plein Covid, Élisabeth Borne avait aussi fait parler d’elle : le 20 juillet 2021, sur BFM TV, elle avait expliqué qu’elle souhaitait faire suspendre les contrats de travail des employés qui ne présenteraient pas de passe sanitaire : ils seraient donc encore dans l’entreprise mais ne percevraient plus de salaire et auraient seulement deux mois pour obtenir un passe valide. « On a introduit une procédure de suspension du contrat de travail, sans rémunération pour les salariés sans passe sanitaire valide », expliquait le ministre du Travail. À la suite de cette loi, 15.000 soignants seront suspendus de leurs postes.

Le Premier ministre fut nettement moins net sur le voile. En pleine polémique, elle prend parti en faveur d’une candidate LREM aux élections départementales qui pose avec un voile sur son affiche officielle. « Je pense qu’il faut appliquer la loi, rien que la loi », explique-t-elle, le 12 mai 2021, sur France Info. La loi, c’est l’autorisation du port du voile. Mais cette position n’étant pas partagée par La République en marche, le ministre a finalement choisi de respecter la position du parti politique d’Emmanuel Macron.

Elle soutient également l’association  Territoires du progrès, un mouvement réformiste et progressiste qui se positionne sur tous les sujets sociétaux : le suicide assisté, par exemple, qu’ils tentent de faire autoriser en France.

Notre nouveau Premier ministre semble enfin être au centre d’une polémique. Le « dossier Borne », ouvert et examiné par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), révèle qu’elle a oublié de déclarer six de ses mandats dans sa déclaration d’intérêts. En janvier 2020, le journal Marianne révélait qu’elle n’avait pas mentionné sa participation passée (entre 2015 et 2017) à un lobby de constructeurs, l’Institut de la gestion déléguée (IGD). La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a donc ouvert un dossier, « le dossier Borne », et y révèle qu’elle a également oublié de mentionner son appartenance à cinq autres organismes : l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), la Fédération d’entreprises Paris Île-de-France capitale économique, la fondation Groupe-RATP, le comité stratégique de Fer de France et le conseil d’administration de l’École nationale des Ponts et Chaussées.

 

Le nouveau Premier ministre suit ainsi la trajectoire du Président, qui avait omis de déclarer une partie de son patrimoine lors de sa déclaration fiscale en 2016, et avait subi un redressement fiscal. Elle le suit également dans sa trajectoire politique. Arnaud Poulain, conseiller municipal à Versailles, le fait remarquer dans un tweet, lundi 16 mai

 

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 20/05/2022 à 8:28.
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Capucine Gidoin
Etudiante en sciences politiques

Vos commentaires

86 commentaires

  1. Quand la malfaisance et la nuisance se font l’alliée de la malhonnêteté ,nous obtenons un premier ministre de choix pour la « Macronie » .Bien évidement pour nous ,cela n’augure rien de bon !

  2. c’est a ça que sert le maquillage cacher les tares et les défauts il en va de meme pour les cv

    • Avec des proverbes, on peut mettre Paris en bouteille et boucher le port de Marseille avec une sardine.

  3. Il ne faut pas oublier la Loi Borne-Lemaire de 2017 interdisant la recherche d’hydrocarbures dans le sous-sol français.
    Nous avons une doctrinaire comme premier ministre.

  4. Manque encore à ce merveilleux tableau quelques condamnations,
    juste pour d’être dans la moyenne rien de plus.

    • Il suffit peut être d’utiliser les services d’un parquet financier renouvelé. S’il n’y a pas de condamnations, on peut en fabriquer. Cela occupe les tribunaux.

    • Souhaitons qu’elle réussisse, pour la France. Car son échec ne ferait que nous précipiter plus vite dans l’abîme que nous avons patiemment construit.

  5. Jadis, avec pareil palmarès scientifique, les récipiendaires se complaisaient dans les « poudres »!
    Celles, à canon, en choisissant l’Armée et devenaient Généraux/ales ou celles des « Usines » en bâtissant dans le fer et l’acier ou le béton!
    Quelle disgrâce que les « cabinets ministériels » puis un Matignon de faire-valoir!

    • Hélas, même les poudres ne font plus recette. Il y avait aussi des vocations religieuses parmi les X.

  6. Très prometteur tout ça. La ligne de conduite Macronnienne est respectée.
    Des diplômés au gouvernement qui ne restent que des amateurs politiques.
    Le premier quinquennat est désastreux le deuxième va être catastrophique. Ne nous leurrons pas. Au point où nous en sommes il serait temps de voter utile aux législatives et en masse pour ne plus favoriser ces Politicards et imposer la volonté du peuple français.

    • Notre seule chance est qu’étant compétente, elle rive son clou à Jupiter. Seule une femme est capable de cela. Je souhaite qu’elle ait du caractère et ne cède pas aux sirènes Atlanto-woko-écolo- Mélenchono-Européennes.

    • Qu’est-ce qui vous autorise à dire cela. Auriez-vous un CV supérieur ? Quel mépris !

  7. Contre toute attente, le scandale McKinsey n’a pas empêché la réélection d’E. Macron! Les casseroles percutent puis retournent dans le placard pour ne plus en sortir!
    Ces révélations arrivent malheureusement trop tard, et il ne nous reste plus qu’à subir la politique d’E Borne, et elle ne pourra difficilement être pire que celle de Castex pour les Français attachés à sauver leur pays et leur démocratie…

    • Les révélations arrivent toujours après la bataille sinon c’est de l’information et ça ça brûle.

      • La nomination de Madame Borne, une bataille?
        Quand au révélations scandaleuses concernant E.Macron, son gouvernement et le cabinet Mc Kinsey, c’était avant la réélection du président !

    •  » la politique d’E Borne, et elle ne pourra difficilement être pire que celle de Castex ». Parce que Castex avait une politique? Première nouvelle…

  8. Curieux cette constance de politiques élus où non qui se trainent autant de casseroles susceptibles d’être éliminés de tout postes publiques.

  9. L’équipe de démolition est renouvelée et même fortement consolidée avec un tel cheffe d’équipe.

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